Chapitre 7 : Le danger s'approche

561 35 0
                                    

Ces derniers jours, je  n'avais pas été très souvent présente auprès de mes amis. J'avais passé  les trois quart de mon temps à préparer ma nouvelle vie et j'avais pu  trouver quelques colocations intéressantes. Il me fallait surtout un  travail pour avoir quelques revenus. Heureusement, il y avait toujours  quelques fast-food pouvant m'embaucher si je ne trouvais rien de mieux.

Pour l'instant, aucun de  mes amis n'était au courant de la situation désastreuse dans laquelle  je vivais. Et je n'étais même pas sûre de vouloir leur en parler. Après  tout, je n'étais même pas sûre qu'ils comprennent tout.

Et voilà qu'ils me  proposaient une sortie au cinéma. Au moins pour se voir une dernière  fois avant que ça ne devienne compliqué pour chacun d'entre nous.  J'avais immédiatement accepté avec un brin de tristesse.

La dernière fois. Peut-être.

Après, chacun ferait sa  vie ailleurs. Rares étaient ceux qui restaient à San Francisco. Et puis  ça me permettait de revoir Lucine, qui avait accepté elle aussi.

En quelques minutes, la  sortie avait été fixée pour demain. Sani aurait bien voulu pour  l'après-midi même, mais Elaine et Saphira l'avaient aussitôt arrêté.  Elles avaient été toutes les deux très directes, surtout Elaine.

Alors, le lendemain,  tout notre petit groupe s'était retrouvé au cinéma pour voir un  quelconque film. Rien de bien extraordinaire.

Heureusement, Lucine et  moi avions pu nous écarter du groupe et rester dans notre coin. Avant le  début de la séance, nos amis avaient tenté de nous interpeller. Sani  aurait pu balancer quelques pop-corn mais il n'allait pas le faire si  aucun de nous deux nettoyait après.

Tout se calma bien  rapidement dès que la salle fut plongée dans le noir. Je pris alors sa  main dans la mienne et on échangea un bref sourire.

Juste une sortie comme une autre.

Puis la soirée se  déroula tout aussi simplement dans un fast-food. Cette bonne ambiance  allait vraiment me manquer. Je ne pensais pas pouvoir me retrouver dans  un tel groupe d'amis dès mon arrivée au lycée. La vie était vraiment  pleine de surprises...

*

En arrivant à la maison,  je m'attendais à me faire engueuler d'être rentrée aussi tard. Mais  rien. C'en était presque perturbant ; ce qui l'était également était  aussi que je m'y attende à ce point.

Ma mère vint  m'intercepter alors que j'étais sur le point de monter dans ma chambre.  Elle avait un air peiné sur le visage et notre prochaine discussion  n'allait probablement pas être très simple.

Elle m'invita alors à la  rejoindre dans le salon. Kaya était sur le canapé et elle semblait si  inquiète. Nous échangeâmes un sourire et je m'assis en face d'elle.

— Diana, je vais vivre avec Kaya, m'annonça ma mère en s'asseyant à son tour. Mais ton père ne doit pas être au courant.

Je hochai timidement la tête sans savoir quoi dire. Quelle situation de merde tout de même...

— Et toi, tu pourras aller où tu veux... Je peux même te payer tes études.

— Tu auras quand même assez pour vivre ? m'inquiétai-je.

— Oui. Ne t'en fais pas pour ça. Et il faut que tu apprennes à voler de tes propres ailes.

Avais-je vraiment ma  mère en face de moi avait-elle été remplacée durant mon absence ? Alors  qu'elle avait désormais un meilleur comportement, je n'arrivais pas à y  croire.

Mon regard se posa alors  sur Kaya et elle m'adressa  un bref sourire. Elle y était forcément  pour quelque chose. Peut-être qu'elle avait enfin réussi à ouvrir les  yeux de ma mère.

Tout était en train de changer...

— Je ne suis pas sûre que des études m'intéressent réellement, avouai-je maladroitement.

— Très bien. Tu n'es pas obligée de trouver des études. Tu veux que je t'aide à trouver un travail ?

Je haussai les épaules,  n'étant plus sûre de rien. Ma mère comprit mon hésitation et me promit  de me soutenir quel que soit mon choix.

Cette situation était  tellement étrange... J'étais persuadée que, d'une minute à l'autre, je  me réveillerai en sursaut et en sueur dans mon lit pour réaliser que  tout ceci n'était qu'un rêve. Il y avait quelque chose de si irréel  dernièrement que je ne pouvais plus y croire. Mais c'était probablement  un sentiment assez commun quand on se rendait compte dans quelle réalité  on vivait...

Alors que j'étais sur le point de me lever, mon téléphone sonna.

Mon père.

— Qu'est-ce qu'il y a ? s'enquit ma mère.

— Glen.

— Tu peux l'ignorer...

Malheureusement, je  n'avais jamais été du genre à ignorer les gens. Au contraire, je  n'hésitai pas à leur dire en face ce qui ne me plaisait pas. Rachel  l'avait bien compris. Peut-être que cette fois-ci, j'aurais dû  m'abstenir – encore –, mais je me devais de protéger ma mère. Au moins  cette fois-ci.

Brusquement, je décrochais et laissai Glen être le premier à parler.

— Avant que tu commences  à travailler, je vais devoir te présenter à mes collaborateurs. Il va  falloir que tu m'accompagnes à une soirée.

— Et si j'en ai pas envie ? osai-je le provoquer.

— Je m'en fiche. Je veux que tu sois prête pour demain soir. Et je te prierai de t'habiller décemment pour une fois. 

— Pourquoi ? Je m'habille comme une pute d'habitude, c'est ça ?

— Ne sois pas insolente ! me réprimanda-t-il.

Je ne pus m'empêcher de sourire. Il s'emportait si facilement. Et comme d'habitude, j'aimais un peu trop la provocation.

— Tu viendras dans mon bureau avant le début de la soirée. Au moins pour que je m'assure que tu sois correctement habillée.

Sur ce, il ne me laissa  même pas répliquer et raccrocha. Je ne devais pas avoir mon mot à dire,  mais je n'allais pas céder aussi facilement. Mes projets de fuite se  concrétisaient de plus en plus chaque jour...

Ma mère et Kaya étaient  encore perturbées par ce bref échange et essayaient d'en savoir plus. Je  leur résumai brièvement la situation, ce qui les inquiéta davantage.

— Ne vous en faites pas,  tentai-je de elles rassurer. Je l'envoie juste chier et je me casse. Je  prends même l'avion après s'il le faut.

— Diana... C'est dangereux. Très dangereux, insista Kaya.

— Ça l'est déjà depuis un bon moment...

J'écourtai alors la  conversation en quittant la pièce pour rejoindre ma chambre. Ce soir-là  allait être chargé, surtout parce que j'allais devoir préparer mon  départ, aussi précipité soit-il...


[Hey !

Malheureusement, j'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer : c'est bientôt la fin. ;-;

A la base, j'aurais  bien voulu que l'histoire soit un peu plus longue, mais en écrivant,  j'ai préféré m'arrêter un peu plus tôt et me contenter des chapitres  tels qu'ils sont. ^^

En tout cas, j'espère que les 2 prochains derniers chapitres vous plairont (oui, deux ;-;) ]

Le Spleen du CygneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant