2 - Dans le noir

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Tristan tourna les clefs dans la serrure.

Il posa la main sur la poignée, mais laissa son geste en suspens. Avait-il réellement envie de rentrer chez lui, malgré une journée éreintante ?

Non.

Il soupira. Cette sentence tombait toujours. Il souhaitait plutôt fuir ce qui devait être un cocon, un coin douillet. Mais il n'avait pas d'autre endroit où aller et il ne pouvait errer éternellement dehors. Alors à chaque fois il hésitait, mais à chaque fois il finissait par abdiquer, fatigué de ses doutes et de ses abattements qui l'étreignaient.

Il ouvrit la porte. Elle se referma derrière lui, occultant la seule source de lumière.


À travers les ténèbres de mes peines et de mes tempêtes,


La maison était telle qu'il l'avait laissée en partant le matin, plongée dans la pénombre. Il avait tenu à garder les volets fermés, en prévision de la chaleur de ce début juillet. Une certaine fraîcheur l'accueillit.

En tâtonnant, le jeune homme se faufila directement vers sa chambre. Sur le chemin il prit garde de ne pas heurter les diverses babioles que ses parents avaient amassée, notamment cette statue Ibeji ramenée de leur voyage de noces au Nigeria.

Toujours las, il s'allongea sur son lit et ferma les yeux. Son estomac criait famine, il aurait dû se déshabiller, se laver car il avait eu chaud, mais il n'en avait tout simplement plus la force ; il désirait seulement que cette journée, tout, s'arrête. Ainsi que toutes les autres.

(CC2018) Chaque année le printemps revient [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant