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Début -49 avant J.-C., Thèbes, Haute Égypte.

- Mais qu'est-ce que ? Qu'est-ce que cette tenue ?

Je me regarde une nouvelle fois et vois encore cette longue robe rose flashy. Je porte des chaussures toutes aussi étranges et elles me font très mal aux pieds ! Je les enlève et les observe avec attention et incompréhension. Comment peut-on marcher avec ça sans se tordre une cheville ?

- Qu'est-ce que c'est que ça ? articulé-je en égyptien.

J'enlève la robe et prends un vêtement en lin qui traîne sur un fil suspendu et le mets à la place de mes habits précédents, tant pis pour le vol je ne fais que ça de toute façon. Il est vrai que je suis pauvre, une pauvre égyptienne pitoyable qui tombe souvent malade et qui a du mal à se nourrir tout simplement, le soin est simple mais assez compliqué puisqu'il faut connaître les plantes, les trouver et les cuisiner correctement, bref c'est délicat...

Je tousse un coup et ma tête se fait légèrement douloureuse. Je souffle un coup, respire à fond et me dis que ce n'est rien du tout. Ça ne va pas me tuer et en plus je suis forte, j'ai connu pire ! Je la laisse donc de côté et me convaincs que ce n'est rien.

Je remets très rapidement mes cheveux en place en me les peignant avec la main et sors de cette ruelle qui m'a servi de lit. J'arpente les ruelles encore vides, le soleil n'est pas levé et les trois quart des personnes dorment encore, c'est le bon moment. Je suis à la quête de pain et de fruits et tandis que je passe près d'une échoppe une idée me vient en tête : voler. Je sais très bien que les dieux me puniront mais je n'ai pas d'autres choix, en plus tout le monde, ou presque, dort.

Je prends une grosse pierre que je trouve plus loin et la lance contre la vitre qui explose sous la vitesse et la pression du choc, je me dépêche de rentrer dans la boutique pour prendre tout ce dont j'ai besoin dont plusieurs sacs de lin. Je sors rapidement et cours me faufiler dans une autre ruelle vu que je suis poursuivie par le propriétaire des lieux et ses cailloux me lançant en criant "au voleur, au voleur !".

Une fois accolée contre le mur je reprends ma respiration plus tranquillement et je croise une passante qui me sourit gentiment et s'approche de moi.

- Bonjour mademoiselle.

- Bonjour, répondis-je méfiante.

- Que faites-vous là toute seule ? demande-t-elle gentiment en enlevant ses chaussures pour riches.

- Je, je... Je me promenais.

- Tenez, dit-elle en me tendant ses sandales en cuir.

- Merci mais il ne fallait pas, je les ai juste oubliées à la maison.

- Cela fait plusieurs fois que je vous croise et que j'ai pitié de vous, prenez-les j'insiste ! Je m'en ferai d'autres ne vous inquiétez pas.

- C'est très gentil à vous ! la remercié-je allégrement.

- Il n'y a pas de mal, faites attention à vous.

- Merci encore.

Elle me lance un dernier sourire avant de partir avec son sac, au bout de la ruelle j'entends le propriétaire qui lui demande si elle m'a vu, elle dit que oui et lui indique l'opposé de ma position. Ouf ! Cette dame est très gentille et pour les personnes aisées cela est très rare !

Reconnaître la richesse des habitants est facile, s'ils portent des sandales, des bijoux, des pierres précieuses, des perruques et/ou un cône de parfum pour sentir bon alors ce sont des égyptiens notables et respectés, en revanche si vous n'avez aucun élément de ce que je viens de citer vous êtes pauvre et généralement exploité voire oublié... Notre reine Cléopâtre VII vit dans son palais à Alexandrie et elle dirige avec justice, bien que le pouvoir soit en crise en ce moment pour raisons familiales. Je suis peut-être pauvre et misérable mais il m'arrive d'écouter des discussions ou de me trouver sur les places publiques lors des annonces royales.

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