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Juillet 1665, Paris, France

Bon ok je suis arrivée et étrangement je pense encore en français, ma langue maternelle, mais deux autres langues anciennes se dessinent dans mon cerveau, sûrement le latin et l'ancien français... Je pense que ma langue maternelle ne s'en ira pas et c'est une bonne chose finalement. Avant d'explorer la pièce, qui ressemble à une grande chambre, je réfléchis à ce qu'Eileen m'a dit. Comme ça j'aurai la mémoire effacée lors de mes prochains voyages ? C'est-à-dire que mon frère, mon père, Okapi et tous les autres me seront effacés, mes futurs voyages aussi... Le monde tel que je le connaissais... Je n'ai pas envie de devenir un pantin, je veux pas...

Mes larmes coulent toutes seules sans que je puisse les en empêcher, elles roulent le long de mes joues et s'éclatent sur le parquet à compartiment. Je pleure sans m'arrêter, je me rends compte que mon destin est scellé, je suis dans une maison que je ne connais pas et j'aimerai revoir mon père et Tom une fois, j'aimerai les serrer dans mes bras une dernière fois mais je sais que c'est impossible, pourquoi moi ? Ces deux mots ne cessent de résonner dans ma tête et pourtant je dois me faire une raison : je suis coincée ici, je ne les reverrai plus et c'est irréparable.

Après avoir souffler un bon coup pour me donner du courage, je prends sur moi essuie mes larmes et me redresse mais j'aimerai que l'on me tienne, m'accompagne car honnêtement je me sens seule et pas chez moi, malheureusement mon destin en a décidé ainsi. Je me relève du sol et pour me changer les idées je regarde à travers la grande fenêtre à carreaux au simple vitrage.

Génial je suis à l'époque du Roi Soleil, roi connu pour être certes très cultivé mais aussi très superficiel, hautain, frivole et grand séducteur de ces dames. En espérant que les peintres de l'époque ne savaient pas bien peindre, car excusez-moi mais sur les tableaux il n'est pas très charmeur. En regardant par la fenêtre je remarque que les rues de l'époque sont toutes sales, en pavés et le bruit est assourdissant pour cause des chevaux et des calèches qui ne font que passer. Par chance je me trouve dans un logement avec une vue sur la Seine et le Palais du Louvre ainsi que les magnifiques jardins du Palais des Tuileries plus loin, je dois sûrement me trouver dans un hôtel particulier sur l'ancien quai Voltaire. Car oui le quai Voltaire ne peut pas exister puisque ce brave philosophe n'est pas encore né... J'en conclus alors que je me trouve dans le septième arrondissement de Paris. C'est déjà une bonne nouvelle. La moins bonne ce sont mes vêtements... Jambes à l'air, débardeur et talons compensés qui n'existent pas déjà et surtout c'est très mal vu pour l'époque, seuls les hommes ont le droit de dénuder leur jambe... ! Intérieurement je me bénis d'avoir suivi mes cours d'histoire et d'avoir lu mon livre hier sur la vie à l'époque de Louis XIV... Si ce n'est pas une coïncidence...

Au loin un bruit de porte s'ouvre et se claque violemment et je me dépêche de trouver des vêtements de l'époque, j'ouvre une imposante armoire et trouve une longue robe lourde d'un tissu très raffiné ainsi qu'un corset, un jupon et toutes sortes de choses à mettre en plus de la robe. J'essaye d'enfiler le tout, tâche pas très aisée, et au bout d'une vingtaine de minutes peut-être me voilà prête, enfin il faut me maquiller quand même. Je ne dois pas ressembler à grand-chose dans cet accoutrement mais au moins je suis prête à affronter le monde de Louis XIV !

Un court instant plus tard alors que je suis en train de feuilleter un journal en papier : La Gazette, je constate que nous sommes en juillet 1665 si ce journal ne date pas d'il y a deux ans... Ce monde va me changer, les montres n'existent pas, la technologie encore moins et l'hygiène n'en parlons même pas ! Heureusement que je sais lire l'heure sur les cadrans solaires et grâce à la position du soleil, merci papa !

Au moment où je pose le journal près d'une coiffeuse la porte de la chambre s'ouvre et un homme aux cheveux longs noirs avec une petite moustache entre. En me voyant il manque de tomber par terre, l'homme, que je suppose être D'Artagnan, se reprend et commence de façon abasourdie :

- Mais qu'est-ce cela, Thérence, ma chère est-ce vous ?

- Pardonnez-moi, dis-je sans réfléchir mon premier mot depuis longtemps, j'aurais dû vous prévenir par lettre...

- Mon enfant, comment se fait-il que vous soyez déjà rentrée de votre périple aux Indes ?

- Les cultures sont bien différentes des nôtres et cela me dérangeait.

- Où sont vos bagages ? me questionne-t-il.

Merde... Trouve vite Luisa !

- Des scélérats me les ont pris alors que je sillonnais les paysages de la vallée du Taj Mahal. Je souhaitais rapporter des parures et des beaux tissus mais je crains que celles-ci ne fussent déjà vendues par ces voleurs.

- Qu'est-ce que des scélérats ? demande-t-il surpris.

- Un synonyme de malandrin ou bien de brigand père, me rattrapé-je.

- Je vois que vous êtes resplendissante ! Ce voyage vous a bien changé ! Mais ôtez-moi d'un doute Thérence, pourquoi ne pas être allée dans mon château à Castelmore ?

- Je tenais à vous voir et vous faire cette visite inattendue.

- Quelle gentillesse et comment aviez-vous pu trouver cet hôtel particulier ? Je l'habite que très rarement et cela fait cinq annuités qu'il m'appartient.

Je déglutis et mens une nouvelle fois d'une façon à peu près convaincante en lui racontant que je me suis renseignée avant et que la porte n'était point fermée à clé, étrangement il me croit une nouvelle fois et intérieurement je suis soulagée.

- Puis-je vous poser une question père ?

- Faites je vous en prie.

- Pourquoi être venu dans ma chambre ?

- Je venais prier Dieu afin que rien ne vous arrive et déposer la presse de cette journée, comme je le fais tous les jours depuis que vous êtes partie.

- Quel jour sommes-nous ?

- Le trois juillet.

- De quelle année ? continué-je.

- De l'année 1665 très chère, pourquoi toutes ces questions ? Cela ne vous ressemble pourtant pas.

- Ce voyage m'a épuisée et je ne savais plus en quelle année nous étions, baragouiné-je.

- Très bien, rétablissez-vous bien. En attendant je vais prévenir Sa Majesté de votre arrivée inattendue ! Un somptueux gala sera célébré en votre honneur par Notre Grand Roi, j'essayerai de l'en convaincre !

Tout est normal je m'apprête à rencontrer Louis XIV...

D'Artagnan part et me laisse seule dans la chambre de sa fille Thérence. Je dois me faire à ma nouvelle condition si je veux pouvoir survivre ce qui signifie me faire à mon nouveau prénom, oublier l'autre et par conséquent qui j'étais et surtout agir comme sa fille... Chose pas très facile en fin de compte. En attendant que mon nouveau père annonce la nouvelle je vais dormir car honnêtement je suis fatiguée et tout ce qu'il s'est passé ces dernières heures n'a pas arrangé les choses...


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Bonjour mes petits Travelers !

J'espère que ce chapitre vous a plu et j'espère vous faire transporter et aimer cette époque qui a mis la France à un grand rang !

Anyway, j'ai deux-trois choses à vous dire, la première est que je publierai deux chapitres par semaine à partir du mercredi 27 juin (cause : épreuves du bac pour celles et ceux qui le passent, je n'ai pas envie de nuire à vos révisions et/ou résultats 😂😅) et la seconde est une info sur une légende.

Légende :

*** signifie une ellipse temporelle, la date est marquée ou non selon la durée

signifie un changement de point de vue (il n'y en aura que deux, celui de Luisa et celui de Dean)

* + date en dessous signifie un flashback

Et enfin bon courage et tout plein de réussite à celles et ceux qui passent leurs examens de fin d'année !!

Grosses bises, Chlo ❤️

P.S. : 🎵 Unsteady - X Ambassadors 🎵


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