12.

253 28 16
                                    

- Bonjour Luisa, ici Eileen. Comment vas-tu ?

- Sérieusement ? Putain mais vous êtes sérieuse là ?

- Oui évidemment.

- Vous m'avez enlevée à mon amant, vous m'avez enlevée à mes enfants, à la chair de ma chair ! Vous croyez qu'après ça je suis censée être aux anges, péter la forme et tout le tralala ? Putain mais j'ai envie de vous étriper bordel ! Vous êtes consciente que j'avais des enfants en bas-âge au moins ou vous en avez clairement rien à foutre comme la plupart des autres choses ? Mais répondez-moi bordel de merde !

- C'est le but Luisa, vous devez partir après un certain temps afin de ne pas-

- Putain mais arrêtez d'avoir ce balais dans le cul et ouvrez les yeux merde ! J'étais mère de deux bouts de chou mais j'étais mère bordel ! Mère !

- Ça ne suffit pas.

- C'est quoi ces conneries encore ? Je croyais qu'en étant parent d'enfants mineurs on ne se faisait pas prendre ? renchéris-je impatiente et surprise à la fois.

- Cette situation n'est seulement valable que dans notre monde, celui dans lequel vous êtes née. Il faut être marier avec quelqu'un et être enceinte pour qu'on vous ne prenne jamais dans un quelconque univers.

- Et être mère de bambins ne suffit pas ? Franchement vous me dégoutez, vous et vos directeurs qui ne voyez que votre nombril ! On a combien de temps de répit dans les dimensions ? demandé-je haineuse.

- C'est un secret confidentiel Luisa et je vous l'avais déjà dit.

- Un manager est censé guider et aider ses clients, je suis l'un des vôtres donc vous pouvez transgressez vos putains de règles au moins une fois ! Parce que je vous jure que si je vous retrouve un jour, et ça va se produire ne vous en faites pas, je vous fais payer tout ce que j'ai subi. Vous m'enlevez à ma famille biologique d'abord, puis maintenant c'est ma famille adoptive qui en prend un coup. Vous êtes un monstre, vous le savez ça ? Et je vais venir soyez-en sûre Eileen, la menacé-je avec ardeur et impétuosité.

- Vous n'y arriverez jamais, me lance-t-elle calmement.

- Ne soyez-en pas si sûre. Ce que je veux, je l'obtiens. Bon, la réponse à ma question elle arrive ou merde ?

- Nous avons pour mission de vous ramener entre quatre ou cinq ans après votre arrivée.

- On vous a appris à compter dans votre jeunesse ?

- Pourquoi ?

- Parce que ça ne faisait que trois ans et demi que j'y étais pauvre conne. Pourquoi il est revenu, pourquoi ce vaisseau à pattes est revenu ?

- Je... j'ai fait une mauvaise manipulation, bafouille ma soi-disant manager.

- Vous vous foutez de ma gueule ?

- Non, se rassure Eileen.

- J'ai bien l'impression que si. Je ne suis pas dupe madame, la vérité s'il vous plaît.

- On va bientôt arriver de toute façon.

- Vous croyez que j'en ai quelque chose à faire ? Non.

- Je voulais voir quelque chose sur votre profil et j'ai appuyé sur le bouton "transférer" et le vaisseau est venu voilà. Vous êtes satisfaite Morel ?

- Pourquoi ?

- Je voulais vérifier quelque chose, avoue-t-elle.

- Qui est ?

- Ça ne vous regarde pas.

- Apparemment si puisque vous avez cliqué sur mon profil.

- Vous arrivez dans dix minutes, esquive Eileen. Je me suis dit que pour vous calmer vous aurez besoin d'un peu de repos donc on va vous mettre dans votre propre univers. Vous êtes une écrivaine reconnue d'origine française et vous vous appelez Luisa Muron. Je vous envoie l'anglais américain et l'espagnol, vous saurez toujours parler le français bien évidement. Voilà je vous ai tout dit.

- Et elle se croit gentille en plus ! ironisé-je.

- Bien sûr, je suis là pour vous accompagner et je suis là pour votre bien.

- Si vous aviez été là pour mon bien alors vous n'aurez pas agi comme tel, vous n'aurez pas agi en monstre qui a fait une fausse manipulation. Et puis fausse manip ou pas, vérification du profil ou non je les aurais quand même quitté mais pas comme ça, vous ne pouvez pas, vous n'avez pas le droit... Avez-vous des enfants Eileen ?

- Cette question relève de l'ordre privé.

- Ne me forcez pas à la réitérer.

- J'en avais deux, sa voix craque légèrement.

- Avais ?

- Oui, qu'est-ce que ça peut vous faire ?

- Avais parce qu'ils sont morts ou parce que vous vous êtes barrée ? Chose qui ne m'étonnerait pas au passage.

- Vous n'avez pas le droit, vous ne me connaissez pas, dit-elle embarrassée.

- Exactement la même situation que je vis actuellement. J'avais une mère aussi, j'avais quatre ans et mon frère six mois quand elle a lâché comme une mal propre mon père pour son foutu travail au Gouvernement. Je ne me souviens pas de son prénom mais de sa tronche et de son nom de famille, une certaine Schmitt. Elle était blonde, elle avait les cheveux courts et je pense que si je la croise un jour c'est une femme mourante ! Elle n'avait pas le droit de demander le divorce, de quitter mon père pour son foutu job, il nous a élevé tout seul et sa femme, ma soi-disant mère, s'en fichait et vous lui ressemblez tellement putain ! Mais c'est carrément impossible.

Ma manager ne dit rien, elle reste silencieuse, sûrement choquée par mes paroles et sidérée par mon comportement. Néanmoins, une dernière question me hante l'esprit...

- J'espère que Louis et les autres vont bien, craché-je. Je les ai vus s'évanouir comme des mouches.

- Ils vont bien oui, à chaque envolée Spoutnik libère une sorte de fumée qui fait oublier votre présence et le vaisseau dans ce monde, il en efface toutes traces de votre présence d'ailleurs. Ce gaz est tellement puissant qu'il se diffuse dans l'intégralité du monde, toutes les personnes que vous avez croisées, avec qui vous avez parlé ne se souviennent plus de vous, ni même votre Louis et vos enfants. En revanche ce que vous avez apporté comme techniques, progrès, évolutions au cours de votre passage ne sont pas affectés, ils ne sauront juste pas qui a fait ça.

Des larmes se forment, mon sang bouillonne dans mes veines, mes poings se resserrent et ma rage commence à ne plus vraiment se contenir dans mon corps, j'ai envie d'exploser, de quitter cette vie pourrie une bonne fois pour toute. Malheureusement je ne donne aucune réponse, j'entends Eileen me dire quelque chose et je sombre dans le néant la minute qui suit une fois que je suis couchée sur un sol.

C'est évident je suis arrivée mais je ne me souviens de rien, de strictement rien.

Bordel mais qui suis-je ?


----

Ouh ça chauffe dans la tête de Luisa ! 😱

À samedi prochain pour l'entrée du nouveau monde !!

🎵 Believer - Imagine Dragons 🎵

Bienvenue en 2148 (T1) | SupernaturalWhere stories live. Discover now