Chapitre 35 : L'avion

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Trois semaines plus tard,

- Tu es sûr que c'est une bonne idée ? Il ne faut pas que tu te sentes obligé chéri !

Leandro me regarde avec amusement. Il tend son billet à l'agent d'escale et entre dans l'avion, suivi de peu par moi.

- Me sentir obligé de ? Tu veux entrer totalement dans ma vie, non ?

- Oui bien sûr mais si tu préfères que l'on attende pour que je rencontre ta famille, c'est possible aussi !

Ma voix a perdu toute forme d'assurance tandis que la main de Leandro trouve la mienne.

- Alors comment te dire ? De un tu es dans l'avion alors faire demi tour ça risque d'être difficile, ensuite c'est très drôle de te voir aussi peu fière.

- Je n'ai pas peur !

- Est-ce que je suis mort d'avoir rencontré tes parents ?

- Ce n'est pas pareil !

- En quoi ce n'est pas pareil ?

Bon d'accord, il faut bien que je me rende à l'évidence... C'est exactement la même chose sauf que moi je n'ai pas l'habitude de rencontrer la famille de mon copain alors que lui il a dû le faire assez souvent. Même si je ne pense pas que toutes les filles qu'il a côtoyé ont eu le droit de connaître sa famille.

- Je ne suis pas à l'aise, lui avouai-je.

- Respire ça va bien se passer ! Mon père ne va pas te manger , ma belle-mère n'est pas un monstre. Tu as juste à craindre ma petite sœur, elle est très... comment dire... spéciale, me sourit-il.

- Et c'est comme ça que tu comptes me rassurer ?, soupirai-je.

- Vois le côté positif, trois jours rien qu'avec moi et loin de Florence et du travail.

- Ça serait trois jours uniquement avec toi, je ne stresserais pas, ralai-je.

- Tu es déjà allée dans les Pouilles ?

- Non, avouai-je.

- Eh bien tu vois autre côté positif tu vas t'y rendre !

Il me sourit alors que l'hôtesse de l'air nous fait son discours sur les règles de sécurités. Je n'ai jamais pris l'avion et je dois dire que je suis loin d'être sereine. J'espère que le décollage et l'atterrissage vont bien se passer et que l'on ne va pas finir en steak grillé...

Après son discours, elle prend place dans la cabine où je la vois qui s'attache. Le décollage est pour bientôt. Nous commençons à rouler sur le tarmac tandis que ma main vient machinalement prendre celle de Leandro.

- Ne me broie pas la main, j'en ai besoin, plaisanta-t-il.

L'avion décolle et je ne me sens pas bien. C'est un véritable calvaire de savoir que je suis enfermée dans quelque chose sans avoir aucun moyen de m'échapper. En plus on est à des kilomètres du sol.

- Je te jure que c'est la dernière fois que tu me fais prendre l'avion, ris-je.

- Tu ne l'avais jamais pris avant aujourd'hui ?

- Non...

- Eh bien il faut une première fois à tout !

- Sauf qu'il y a des premières fois qui sont plus agréables que d'autres, soupirai-je.

Il éclate de rire avant de se détacher, moi je n'ose pas le faire. Il finit tout de même par le faire à ma place, prétextant que je me sentirais plus à l'aise. Je ne me sens pas plus à l'aise, j'ai juste une envie que cet avion de malheur atterrisse afin que je puisse descendre.

CHIARAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant