CHIARA

Chapitre 4 : Retour aux sources

Quelques heures plus tard,

Olivia a absolument voulu m'accompagner jusqu'à la gare et comme je ne peux rien lui refuser, j'ai immédiatement dit oui. Arrivée à la dite gare, je constate que mon train a pris du retard.

- Merda !, m'exclamai-je après avoir entendu l'annonce.

- De quoi ?, me demanda Olivia les yeux rivés sur son portable.

- Rien mon train a dû retard à cause d'un problème d'aiguillage, soupirai-je.

- Oh c'est bon alors ! Du moment qu'il part, tout va bien !, s'exclama Olivia en me jetant un rapide coup d'œil.

- C'était pas la peine de venir si c'est pour passer les derniers instants à regarder son portable, maugréai-je.

Ce n'est pas sa faute. En réalité ma colère n'est pas dirigée vers elle mais vers ce retard de train qui m'énerve plus qu'autre chose. Toute façon à chaque fois c'est la même chose, ils ont toujours un problème ou alors une grève. Ça m'exaspère, en plus je déteste être en retard.

- Oh t'as pas besoin de te défouler sur moi, fronça-t-elle des sourcils. Je sais que ce n'est pas drôle mais voilà quoi prends sur toi ! C'est qu'un train après tout, tu ne joues pas ta vie ? Si ?

Elle remets son portable dans son sac bandoulière et me scrute. Je tente de me calmer un tant soit peu enfin c'était sans compter une deuxième annonce qui indique que le retard de mon train passe de dix minutes à 25 minutes.

- Merda !

- Tu peux changer de disque ?

- Non je vais les dire dans toutes les langues que je connais !, m'exclamai-je sèchement.

Elle lève les yeux au ciel et rien que cet agissement m'exaspère.

- Ça va être rapide vu que tu n'en connais aucune à part peut-être la nôtre et encore, me sourit-elle.

- C'est très bas ça... Mais c'est assez drôle, reconnus-je.

Je lui fais un petit rictus, reconnaissante que malgré ma mauvaise humeur, elle essaye de me faire rire. Je sens mon portable qui vibre.

De Lorenzo
Maman m'a dit de venir te chercher. Je suis désolé mais tu sais comment elle est...

Je soupire avant de lever les yeux au ciel. Premièrement je soupire parce que mon portable fonctionne je ne sais pas par quel miracle et deuxièmement parce que ma mère m'agace à me protéger comme si j'étais un bébé. Je viens d'avoir 24 ans, je ne suis plus un bébé.

- Qu'est-ce qui se passe ?, me demanda Olivia

- Rien mon frère vient me chercher parce que ma mère a encore réussi..., rouspétai-je.

Elle fronce des sourcils tandis qu'une nouvelle annonce a lieu mais elle ne concerne pas mon train. Tant mieux !

- Réussi quoi ?

- Réussi à ce que mon frère vienne me chercher comme elle le désirait depuis le début.

Elle ne semble pas comprendre où se situe le problème. C'est vrai que l'action de ma mère relève d'une bonne intention mais c'est frustrant qu'elle me voit encore comme une petite fille. J'aimerais qu'elle me laisse voler de mes propres ailes sans que quelqu'un ne s'inquiète constamment pour moi. Quand je suis partie, je pensais que j'avais brisé son cœur. Elle n'était pas prête à ce que je parte aussi loin de Florence. Enfin loin, tout est relatif... Mais voyez-vous pour ma mère c'est comme si je lui avais dit que je partais au Canada !