Sa dernière réflexion me décoche un sourire.

– Tu sais, il y a plein d'autres moyens de se « mettre bien » qui n'impliquent pas d'alcool...

Sa bouche s'élargit en direction de ses oreilles. J'entends soudainement le rire de Pauline qui traverse la pièce et me ramène au présent. Je la vois trinquer avec Chloé tandis que cette dernière avale une toute petite gorgée de whisky, le sourire aux lèvres. Elle me jette un coup d'œil bref lorsqu'elle constate que je les regarde, et Pauline se retourne à son tour. Elle remue la main en ma direction et reprend sa conversation avec Chloé.

Depuis quand elles sont aussi potes ces deux-là ?

Je sens mes sourcils se froncer et je perçois mon esprit divaguer. Les pensées négatives menacent de réapparaître. Je redirige mon attention vers la jolie fille à mes côtés et décide qu'il est temps d'agir.

– D'ailleurs, si tu dois partir bientôt, on ferait mieux de s'y mettre tout de suite, suggéré-je avec un clin d'œil.

***

Allongée sur le lit, j'embrasse une dernière fois les lèvres de mon amante avant de me redresser.

– Tu sais provoquer des merveilles, toi... murmuré-je, encore emplie de plaisir.

– Pourquoi tu crois que je m'appelle Alice ? ironise-t-elle.

Je m'esclaffe sans répondre à sa blague et m'étire au-dessus d'elle pour saisir ma culotte et mon soutien-gorge. Elle attrape mon téton entre ses dents et me fait frémir.

– Dommage que je sois obligée de partir au boulot !

Je lui souris, mais ne dis rien. Elle expire bruyamment et se redresse d'un coup pour se motiver à se rhabiller.

– Ça te tente de m'accompagner ? demande-t-elle.

– Où ça ?

– À l'Onyx, où je bosse.

– Ah...

Je reste évasive en ajustant mon t-shirt et ferme ma ceinture avant de chausser mes baskets.

– Les boîtes, ce n'est pas trop mon truc, en vrai.

– Comme tu veux, ma belle ! dit-elle en sortant de la chambre, sûrement pour finir de se préparer dans la salle de bain.

De retour dans le salon, je récupère une bière et tombe sur une Pauline qui me sourit de toutes ses dents. Je le lui rends et m'accoude sur son épaule.

– Bien, bien, bien. Très sympa cette petite soirée.

Elle éclate de rire, sachant pertinemment ce que j'évoque. Elle me connaît tellement bien que je n'ai pas besoin de lui raconter quoi que ce soit.

J'enchaîne les gorgées comme si un biberon de lait remplaçait ma bouteille de bière. Je me sens bien.

– Il y a de la pizza, tu en veux ?

– Oh, mon Paulin, tu incarnes la perfection.

Mon amie s'éloigne vers la cuisine afin de me sustenter. Je n'ai pas à bouger le petit doigt, c'est trop la classe.

Je m'adosse contre la paillasse et observe la pièce. Les copines d'Adé ont clairement du potentiel ! Je m'arrête sur une jolie rousse qui fume à la fenêtre quand j'aperçois Alice sortir du couloir pour aller s'adresser à sa colocataire. Derrière moi, la voix de Chloé parvient à peine à mes oreilles.

– Elle a beaucoup bu et elle va mal. Prends soin d'elle, je pense qu'elle en a besoin, mais ce n'est pas mon rôle.

Cette phrase vient craqueler la fine bulle que je me suis créée depuis le début de la soirée. C'était donc ça. Des regards de pitié en attendant que la petite Charly s'effondre devant elle parce qu'elle souffre trop. Mais c'est n'importe quoi, et qu'elle pense ça m'énerve encore plus. Je n'ai pas besoin qu'on prenne soin de moi et encore moins qu'on me surveille.

Hating, Craving, FallingWhere stories live. Discover now