Inquiétudes (1ère partie)

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Alors que les invités commençaient à partir, une ombre se faufila dans les jardins du palais puis composa un numéro sur son smartphone tout en scrutant attentivement les alentours mais ravi d'avoir déjoué la sécurité du palais.

- Il persiste à la nier complètement. Nous allons devoir réévaluer nos plans.

- Et pour le contretemps ?

- Rien à signaler pour le moment.

- Mais vous avez réussi à obtenir des informations oui ou non ?

- Non.

- Et vous osez me dire cela calmement ? Comment est-ce possible ?

- J'ai consulté son dossier : parcours scolaire sans tâches, quelques emplois intérimaires, rien qui puisse nous inquiéter.

- Attendez deux minutes.

La silhouette fit quelques pas dans l'allée en prenant bien soin de rester invisible. La voix courroucée de son interlocuteur le fit ensuite sursauter.

- Vous vous foutez de notre gueule ? Nous avons un code 5 ! Comment avez-vous pu passer à côté d'un renseignement aussi crucial !

- Un code 5 ? Mais...mais comment ?

- Il se trouve que notre contact sur place s'est trompé de boite aux lettres. Cette fois, il ne peut plus avoir de doute : ce n'est pas une coïncidence.

- Mais que voulez-vous que je fasse ?

- Éliminez le problème.

- Éliminer le...mais...

- C'est votre job non ? Le patron ne veut pas que quelqu'un fasse le lien.

- Est-on bien certain ? Est-ce qu'il s'agit vraiment de...la bonne personne ?

- Oui. Son identité a été soigneusement vérifiée.

- D'où provient la confusion alors ?

- Elle avait utilisé le nom de sa mère car elle n'avait pas le droit d'être sur place.

- Je ne vois cependant pas pourquoi il faudrait envisager une solution aussi...radicale.

- Le patron ne peut prendre aucun risque. Cependant, ne vous précipitez pas, nous avons besoin d'informations. Vous avez deux mois.

L'homme raccrocha et il observa un instant ses mains qui tremblaient. Il est vrai que cela faisait beaucoup de coïncidences mais peut-être que le patron s'inquiétait à tort. Il n'avait été confronté à cette situation qu'à deux reprises dans sa carrière et il n'aimait pas cela.

Il rejoignit d'un pas lent la salle de réception et se fondit dans la foule tel un caméléon, adressant les mots qu'il fallait pour flatter la baronne de Fraye ou faisant semblant de s'intéresser aux chevaux du duc de Munro. Il parvint à cacher son inquiétude mais au fond de lui-même il sentait que les ennuis n'allaient pas tarder à arriver.

Le lendemain matin, Amalia quitta le palais afin de se rendre à son rendez-vous avec Estelle Neffrey. Lorsqu'elle lui tendit, presque sans regret la carte contenue dans son appareil photo, la chroniqueuse s'agita sur sa chaise.

-  As-tu assisté à la réception d'hier soir ?

- Non.

- Oh, dommage. J'aurais aimé savoir si le prince avait revu Gabriella Holstein d'Oldenburg.

{Edité} Royal complotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant