Chapitre XXVII

1.2K 102 18
                                    

Je ne sais pas combien de temps je suis restée dans cette position : allongée sur le canapé avec une balle au milieu du front. Les secondes furent longues, presque interminables. Mes yeux me semblaient être ouverts, mais je ne voyais rien. Mon corps ne réagissait plus, je ne pouvais pas bouger, ni parler, ni entendre. J'étais juste un cadavre. Un corps sans vie. Assassinée, tuée par son propre père. Enfin, cela faisait bien longtemps que je ne le considérais plus comme tel.

Mes yeux s'ouvrirent doucement, afin de s'habituer à la lumière de la pièce. Je m'asseyais difficilement, quelque chose me démangeait à l'arrière du crâne. Peut-être était-ce le choc ? Je passais ma main derrière ma tête et j'y sentis comme un trou en train de se refermer. Mes doigts se glissèrent dedans et ressortirent. Voilà ce qui me démangeait, c'était une balle de pistolet. Je n'avais pas mal à la tête, étrange. Pouvais-je désormais penser que j'étais immortelle ? Je pensais que oui.

Je me levais brusquement, il fallait que j'aide Steven. Ce ne fut pas une bonne idée car le décor se mit à tourner. J'attendais quelques secondes avant d'aller dans la cuisine. Steven était allongé et attaché à la table qui était renversée de façon à ce que le vampire soit debout. Je lui fonçais presque dessus pour savoir comment il allait. Du sang coulait encore de son nez et de sa bouche, je passais délicatement mes mains sur son visage. Il tourna doucement la tête dans ma direction.

- Carla, réussit-il à murmurer.

- Oui je suis là je vais te détacher et nous allons te guérir, tu verras tout ira bien. Dis-je les larmes aux yeux.

- Non, je...

Il bougeait sa tête vers le bas, comme s'il voulait que je regarde ses pieds. Je ne me fis pas attendre et mes yeux glissèrent de son visage ensanglanté à son torse.

- Oh non, ne me dis pas que...

Casper avait du obtenir l'information qu'il voulait puisqu'un pieu transperçait la poitrine de Steven.

- Ok, alors Steven tu vas devoir faire un dernier effort, je vais le retirer.

À ces mots, son visage se crispait. Je compris que c'était le feu vert.

Je posais mes mains sur le bout de bois et comptais dans ma tête.

3... 2... 1... J'entendais un gémissement, le pieu était désormais entre mes doigts. Je le jetais par terre et je détachais les mains et les pieds de mon ami. Il ne tenait pas debout, je décidais donc de le porter. Je ne pouvais pas le confier aux infirmiers de l'hôpital, il n'était pas humain. Puisque je savais qu'il guérirait tout seul, je l'emmenais à la cabane dans le parc. Là-bas je serais sûre que personne ne viendrait l'embêter. Il eut droit à un vol gratuit dans mes bras jusqu'à destination, le petit veinard.

Après avoir mit le vampire en sécurité, je pris mon téléphone et composais le numéro d'Alex. Comme je m'y attendais, il ne répondait pas. Vînt le tour de Daemon qui ne répondait pas non plus.

- Mais répondez bon sang ! À quoi bon avoir un téléphone si c'est pour ne pas s'en servir ?

J'avais une petite idée d'où pouvaient êtres mes amis vampires et mon paternel : au gymnase. Pourquoi ? Car il y avait un mot dans la cabane où était écrit « Rejoins nous au gymnase ». Je décidais de ne pas déployer mes ailes et d'y aller en courant, je me ferais ainsi plus discrète.

Arrivée devant le gymnase, quelque chose me parut étrange... Il ne semblait pas y avoir de bruit. Mes ailes toujours rentrées, je passais par les portes de secours pour rentrer. Tout ce que je vis étaient les têtes des lycéens en tenue de sport gothique me fixant avec étonnement. Je sortais de ce pas, dans l'incompréhension. C'était une farce ? Ou alors peut-être s'étaient-ils déplacés ?

Un lycée, une humaine... Ou pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant