Chapitre XXIV

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Je la regardais avec inquiétude. Comment s'en sortirait-elle ? Comme l'avait dit Daemon, le sang noir montrait que le corps de ma mère refusait de se transformer. Ça l'affaiblissait de perdre autant de liquide, ses jours étaient désormais comptés. Il fallait qu'on trouve une solution. Mais laquelle ? Peut-être existait-il une créature fantastique qui serait capable de la guérir ? Qui sait ? Après tout, j'étais arrivée au début du semestre dans un lycée de vampires, Alex était un croisement entre un vampire et un loup-garou et j'étais moi-même un ange déchu ! Donc rien n'était impossible !

Je décidais de rentrer chez moi, pour retrouver mes amis les vampires. Une fois arrivée devant la maison, je remarquais que Daemon ne m'avait pas suivi. Avait-il autre chose de prévu ?

Il y avait une grosse voiture noire garée sur le trottoir, le genre de voiture que seuls les gens riches ont. J'étais sûrement la seule de la ville à savoir à qui elle appartenait. Pourquoi donc ? Car il y avait un autocollant collé à l'arrière, il s'agissait d'un castor qui disait "bonjour". Le truc bien naze.

En passant la porte d'entrée, j'entendis des voix. Je les reconnus directement, Alex parlait avec le propriétaire de la voiture.

- Salut Papa.

- Tiens ! Voilà Carla ! Ça fait longtemps que je t'ai pas vu !

- C'est pas comme si c'était toi qui nous avait abandonné maman et moi.

- Tu marques un point, il baissait les yeux, c'était synonyme de culpabilité. Je suis en ville car j'ai appris que ta mère était à l'hopital donc je suis venu pour m'occuper de toi.

- Je n'ai pas besoin de ton aide.

Il soupirait. Mais à quoi avait-il bien pu penser ? "Oh ! Mon ex-femme que j'ai viré de chez moi quand nous avons divorcé et qui a dû élever notre fille solo est à l'hopital ! Et si j'allais leur rendre visite en improviste et que je m'occupais enfin de ma petite fille ?". Quel idiot.

- Écoutes, je sais que je ne suis pas le bienvenu ici et je comprends pourquoi mais... Ta mère ne va pas bien à ce que m'a dit le médecin au téléphone et tu as besoin de quelqu'un à la maison.

- Tu n'es même pas passé la voir.

Il y eu un grand silence. L'air dans la salle était électrique. Alex prit la parole pour atténuer cette tension.

- Vous me parliez de votre métier ?

- Oui, je suis écrivain à New York.

- Qu'avez-vous écrit comme livres ? Peut-être que j'en connais un ?

- Il a écrit des tas de livres qui montrent qu'il n'est pas ouvert d'esprit. Je te donne un exemple. Tu as un rêve ? Il va te le faire disparaître ! Il va mimer une personne compréhensive devant toi pour te pousser à l'abandonner.

- Euh... Je ne vois pas où tu veux en venir... Ton père écrit des livres anti-rêves ?

- Non pas du tout ! Je ne suis pas tu tout comme ça ! Qu'est-ce que tu racontes Carla ?

- Si, tu as bien entendu. Il ne l'avouera pas mais c'est son métier : rendre la vie des gens moins agréable à vivre. C'est vrai quoi ! Sans rêves on n'a plus aucun objectif dans la vie, donc à quoi bon vivre ?

- Arrêtes de raconter des idioties pareilles ! Mes livres ne servent pas à pousser les lecteurs au suicide !

- Non en effet mais au moins j'ai réussi à prouver la stupidité de tes propos dans tes livres. Voilà un exemple plus concret, Alex : si tu commences à croire à la magie ou aux créatures fantastiques, il va te faire lire tous ses bouquins pour t'allier à lui dans sa quête du combat contre les êtres surnaturels car d'après lui "ils existent et ils sont dangereux et très méchants". Il les appelle les "forces du mal". Et hop ! Adieu tes rêves de rencontrer un jour un animal mythique tel que la licorne ou la sirène !

Alex me regardait avec de gros yeux, je crois bien qu'il ne revenait pas de ce que je venais de lui dire. En tout cas j'étais désormais sûre qu'il avait compris. Je repris :

- Et oui Alex ! Mon père est un malade. Comme je le disais, ses livres servent à pourrir les rêves des enfants. D'ailleurs "papounet" tu devrais consulter car les fées, licornes et autres animaux fantastiques n'existent toujours pas !

Bon entre nous, il fallait que je fasse croire à mon paternel que tout ce qui était surnaturel n'existait pas car je ne savais pas comment il réagirait s'il apprenait qu'Alex et moi n'étions pas humains. Voilà donc le pourquoi du comment.

- Ma petite Carla, tu ne m'as jamais cru sur ce point mais je te prouverai qu'ils existent ! Bon je vous laisse entre amoureux je vais prendre une douche.

- Alors pour commencer on est juste amis puis ensuite arrêtes de me regarder comme ça, je vais te dire où est-ce qu'elle est la salle de bain, c'est à l'étage, première porte à gauche.

Lorsqu'on entendit la porte de la salle de bain se fermer, Alex me sauta presque dessus.

- Pourquoi t'as dit ça ?? T'es folle !

- Quoi ? Tu voulais que je lui dise qu'on sort ensemble ? Pourtant je ne crois pas que ce soit le cas.

Son visage se décomposa.

- Ah ah très drôle ! Je te parlais de ses livres. Pourquoi tu lui as dit que les créatures surnaturelles n'existaient pas ? Ça risque d'éveiller les soupçons !

- Non au contraire ! Je l'ai dit pour qu'il ne se doute de rien ! S'il apprenait que tu es un vampire et moi un ange déchu je ne sais pas comment il réagirait ! Peut-être qu'il nous enfermerait dans une cage pour qu'on soit sujets à des tas d'expériences ou peut-être qu'il nous tuerait tout simplement !

- Tu n'as peut-être pas tord mais ça veut dire qu'on doit faire très attention !

Daemon arriva enfin.

- Où étais-tu ? Tu t'es perdu en chemin ? lui dis-je en souriant.

- J'avais quelques trucs à régler... À qui est la voiture ?

- À mon père. Lui répondais-je sèchement.

- Tu as un père toi ?

Il me regardait d'un air interrogateur. Il semblait réellement sérieux. Je soupirais de désespoir.

- Tu n'as pas suivi les cours d'éducation sexuelle au collège ? Il faut une femme et un homme pour faire un enfant !

Il rigolait un instant et se concentrait ensuite.

- Je voulais plutôt dire que je ne savais pas que tu vivais avec lui, que tu le voyais.

- Ah mais ce n'est pas le cas ! Il a appris pour ma mère et a pointé le bout de son nez ici, mais ne t'en fais pas il sera parti ce soir.

Après cette conversation, Alex dût partir et je me retrouvais donc seule avec Daemon.

- Carla ?

J'étais perdue dans mes pensées. Je n'arrivais pas à me concentrer sur autre chose. Pourquoi mon père, ce... J'aurai pu l'insulter de tous les noms, mais les seules appellations qui me venaient à l'esprit étaient "inconnu" et "étranger".

Il reprit la parole.

- Carla... Comment réagirais-tu si je te disais que j'ai peut-être sauver ta mère ?

Un lycée, une humaine... Ou pasWhere stories live. Discover now