CHAPITRE IV

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Publié le : 30/11/2017 | Mis à jour le : 06/06/2022

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 Chapitre 4

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Chapitre 4.

Legolas ne passa guère la nuit dans la forteresse, et s'enquit à partir directement après avoir repris ses armes

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Legolas ne passa guère la nuit dans la forteresse, et s'enquit à partir directement après avoir repris ses armes. Il ignorait combien de temps il lui restait et devait donc se hâter. Étrange, lorsque l'on savait que les Elfes vivaient des milliers d'années. Si le bruit de porter la barbe une fois le troisième cycle de vie atteint avait couru, ces individus étaient les rares exceptions sur lesquelles on ne s'attardait pas.

Les aînés des enfants d'Ilúvatar, le père de tout, traversaient les Âges. Sensibles qu'à certains malheurs, celui de Tauriel était le pire châtiment que sa race puisse subir : la perte de l'être aimé. Il les plongeait dans une profonde mélancolie qui finissait par séparer leur corps et leur âme, les menant à la mort. Le fait que la Sylvaine avait pu y survivre sept années relevait du dernier éclat avant le déclin, et que le roi de la Forêt Noire y avait échappé attestait un miracle. Les Elfes victimes de cette tragédie ne vivaient généralement guère plus de quatre saisons, dévorés par le chagrin jusqu'à leur passage dans les Cavernes de Mandos.

En aimant un mortel, Tauriel s'était condamnée. Oui, elle avait visé juste, il ne comprenait pas son choix. Des deux, Legolas était certes le plus âgé, mais également le plus inexpérimenté. Son cœur n'avait jamais battu pour une autre, aussi il ignorait ce qui l'avait conduit à enterrer la raison pour se lier à un Nain. Et il doutait de vouloir rencontrer cette personne, sa future hervess*, un jour.

Si le Sinda désirait accélérer le pas, il progressa lentement et avec plus de précautions qu'à l'aller. Ni la pluie ni l'obscurité n'en étaient responsables. Les Elfes possédaient une excellente vue qui perçait même les nuits noires de nouvelle lune. Cependant, les ténèbres étaient le berceau de créatures peu fréquentables. Tapies dans les bois, elles guettaient la moindre occasion de repaître leur appétit vorace. Or le prince voulait éviter les rencontres pour gagner un temps précieux, bien qu'il se serait fait un plaisir d'en massacrer une horde sur le champ.

Les gouttes cessèrent de tomber peu avant l'aube. Legolas arriva au petit jour à la clairière. Sous le ciel, le feuillage cendré se parait de rouge et d'or. Illuminé, une aura fébrile, mais bienveillante se dégageait de l'arbre-maison, et invitait les voyageurs sensibles à venir s'y reposer. À scruter le jardin avec plus d'attention que la première fois, l'Elfe remarqua que la nature continuait de lutter contre le mal qui appauvrissait le sol. Elle s'efforçait de renaître, de chasser le poison. Une terre bénite où il trouva même des fruits dans les sombres buissons. Il n'expliquait pas ce phénomène alors que partout ailleurs la forêt perdait cette volonté. Passé le Rétrécissement, la pourriture s'étendait au sud.

Legolas toqua deux fois à la porte de la demeure et entra. Il resta figé sur place en découvrant l'intérieur. Une tempête paraissait s'être abattue en ce lieu déserté. Le mobilier avait été presque entièrement vidé de son contenu. Ustensiles et objets divers jonchaient dorénavant le sol. Le saccage continuait également à l'étage, mais l'état pitoyable du rez-de-chaussée laissait penser à une attaque d'Orques ou d'araignées géantes, ou encore à une crise de colère monstrueuse.

Que les hypothèses qui traversèrent l'esprit de l'Elfe fussent probables ou cornues, elles cessèrent quand ses yeux se posèrent sur ce qui ressemblait à un petit bureau. Seul meuble qui avait échappé au tumulte, une lettre y avait été aimablement disposée à son attention. Agrémentée d'une fleur séchée, une rose blanche, Legolas vit que l'écriture sindarine était belle, mais ne la reconnut pas comme étant celle de la femme-Elfe.



« Cher Ami,


Ma mère m'a informé que vous viendrez bientôt. Cependant, je ne puis attendre, car il me faut immédiatement cheminer vers l'ouest afin de la retrouver.

Elle m'a par ailleurs invitée à vous remettre la boîte en bois de chêne sur le haut du buffet, mais je ne puis l'attraper, pour un certain problème de taille. Et puisque je suis partie, je n'aurais pu vous la donner de toute façon.

Il reste une part de gâteau aux noix derrière la carafe d'eau, mangez-la s'il vous plaît pour éviter qu'elle se perde, je n'ai pas pu toutes les prendre.


Sincères salutations,

Mirmel. »



— « Mirmel* » ? badinna Legolas. Pour un nom, tu as bien choisi...

Il laissa échapper un rire convulsif et loin d'être naturel. « Elle est partie » réalisa le Sinda. Et il ne la reverrait plus. Elle était partie ainsi, sans un mot à son égard, lui confiant son enfant et une boîte. Avait-elle deviné qu'il déciderait de prendre sous son aile sa fille, et qu'il ne l'abandonnerait pas malgré son animosité envers le père ?

Cela, il ne le saurait jamais. Car jamais il ne reverrait entre les cimes des arbres sa longue chevelure dont la couleur lui rappelait celle des châtaignes mûres. Elle aimait les ramasser à l'automne avec une lueur espiègle dans les yeux, tandis qu'il veillait sur elle de loin. Des jours fanés qu'il commençait déjà à oublier...

Fallait-il pleurer ? À l'évidence, les larmes ne viendraient pas. N'en avait-il seulement jamais versé ? Le cœur en proie à une douleur familière, Legolas n'y prêta aucune attention. Pour le moment, le plus important était de retrouver la fillette, avant que celle-ci ne se mette dans de beaux draps.


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N/A

Hervess* : femme, épouse en sindarin.

Mirmel* n'a pas été un nom facile à trouver. C'est de l'elfique après tout... Aussi, pour mieux comprendre les mots de Legolas à ce propos, en voici la signification :

– mîr pour « joyau, trésor » ;

– et mel pour « cher, aimé ».

Soit Mirmel, un « trésor chéri ».

Pour une Elfe naine, plutôt bien trouvé non ? ^v^*

Mirmel, l'Elfe naine T.1 : L'Orge d'AulëWhere stories live. Discover now