Mirmel, l'Elfe naine T.1 : L'Orge d'Aulë

CHAPITRE VII

Publié le : 08/12/2017 | Mis à jour le : 01/07/2022

Chapitre 7.

Mirmel n'avait jamais rien vu de tel. Un tout nouveau monde venait d'un coup d'ouvrir en grand la porte de l'inconnu et d'étendre le sien à lui donner le tournis. Sa clairière lui paraissait maintenant minuscule par rapport à l'immensité qui s'offrait à elle. Son regard se perdit dans l'horizon illuminé. Par-delà la vaste plaine verdoyante, elle pouvait entrevoir des pics montagneux carresser les nuages, et plus près, un long ruban argenté serpenter à l'infini. Son cœur commença à battre plus vite, à l'allure effrénée de l'excitation devant cet appel vibrant à l'aventure.

— La Grande Rivière des Terres Sauvages, annonça Legolas. L'Auduin. C'est la route que nous devons suivre.

Mais la fillette ne l'écoutait guère. Après s'être défaite de ses affaires qui poussèrent une plainte à l'atterrissage rude, elle enleva sa cape poisseuse pour gambader dans les hautes herbes sèches en hurlant de bonheur. Rendu muet par la scène, l'Elfe se demanda bien quelle mouche l'avait piquée. Puis Mirmel arrêta sa course folle pour observer de drôles étoiles blanches flotter avec légèreté au grès du vent avant d'en capturer une. Au creux de ses mains, elle contempla le flocon de pollen avec fascination.

— Deux.

L'enfant tournoya d'un pas de danse et plongea ses yeux charbonneux dans ceux de Legolas.

— Vous êtes le deuxième à être entré dans la clairière.

— Tu ne l'as jamais quittée ? s'étonna-t-il.

— Bien sûr que non ! s'indigna-t-elle. J'en n'avais pas le droit ! Maman me l'interdisait. Il fallait bien que quelqu'un garde la maison ! Il y avait de sales bestioles qui grignotaient les murs. Mon devoir était de leur faire comprendre d'aller voir ailleurs !

Le Sinda réfléchit à ses mots. Il n'était guère surprenant qu'elle se soit montrée aussi imprudente en quittant le logis il y a de cela plusieurs jours si elle ne savait pas à quoi s'attendre. Tauriel avait dû établir un périmètre autour du refuge qu'aucune créature n'aurait osé profaner. Elle n'avait pas dû alors juger nécessaire de préparer sa fille à les affronter.

L'Elfe finit par remarquer que l'enfant le fixait.

— Je vous ai vu manier votre arc et votre épée dans la forêt. Apprenez-moi !

— Pourquoi tant d'empressement ?

— PARCE QUE. Si je deviens forte, je pourrais m'en occuper moi-même de ces grosses bêtes.

— En criant comme une sauvageonne ?

— Je suis sérieuse ! bougonna-t-elle.

Legolas la jugea de la tête jusqu'au bout des ongles de ses orteils. Il chercha en ses yeux une quelconque contradiction avec sa résolution, mais n'y voyant que de la détermination, il prit sa décision.

— Je comptais attendre quelques décennies avant de commencer à t'initier... Cependant, si c'est ce que tu souhaites... Tu dois néanmoins prendre conscience d'une chose.

Le Sinda dessangla son arc et le tendit à Mirmel qui le saisit par ses branches. Elle admira leurs motifs sculptés qui sillonnaient le bois avec finesse. Lorsqu'il retira ses mains, elle fléchit légèrement le dos sous son poids.

— Ce ne sont pas des jouets. Nombreux seront ceux qui te diront qu'elles servent à défendre, à protéger ce qui a de l'importance. Mais elles ont été conçues à l'origine pour la chasse et dans un seul but. Tuer.

Au moins d'une fois le double de sa taille, la fillette continua d'examiner l'arme de trait façonnée dans une unique pièce qu'elle reconnut être de l'if, un bois connu pour ses qualités d'élasticité. Son attitude studieuse incita l'Elfe à poursuivre.

— On ne les utilise pas sans avoir réfléchi aux conséquences. Il ne faut pas seulement te préparer physiquement. Ton esprit doit aussi accepter l'éventualité d'ôter la vie. Tout comme la possibilité que l'une d'elles te l'enlève.

— Et si je ne suis pas prête ?

— Alors il y a de grands risques que tu meures.

Legolas nota sa raideur, mais elle semblait toujours décidée à apprendre. Dans ce cas... À la surprise de Mirmel, il se baissa à sa hauteur et enveloppa ses poignets de ses longs doigts fins. Elle en apprécia la chaleur qui ne transparaissait jamais à travers ses mots ou son regard aux iris captivants quand il s'adressait à elle.

— Contrairement à ce que sont amenés à penser les Hommes, continua-t-il, ce n'est pas l'agilité qui fait que tu seras capable de bander un arc de cette envergure. C'est la force de tes bras qui donnera de la puissance à chacune des flèches que tu décocheras. Tout comme dans le maniement de l'épée. De la méthode, et beaucoup de concentration... Tout cela, tu ne pourras les acquérir que par un entraînement long et rigoureux.

— Je suis prête ! lança Mirmel toute excitée à l'annonce des couleurs.

— Pas pour l'instant, tempéra Legolas. Pour cela, il faut déjà te confectionner un arc à ta taille. C'est pourquoi il va falloir que tu patientes encore un peu.

— C'est pour quand alors... ? marmonna-t-elle la mine déçue.

— Nous devons d'abord atteindre le royaume sylvestre de la Lothlórien. C'est là que nous nous rendons.

— Des Elfes !?! s'écria la fillette. Mais qu'attendons-nous ?!

Et elle planta l'arc dans le sol avant de prendre les devants, plus enjouée que jamais par le voyage. Dommage qu'à la hâte, elle ait oublié son sac.

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N/A

Contrairement à ce que la plupart des jeux vidéo renvoient de l'évolution de la capacité à manier l'arc, l'agilité n'a rien à voir ! Pour avoir fait du tir à l'arc en club, je peux vous l'assurer.

C'est fou la différence entre la fiction et la réalité... Une pratique plus difficile de ce que l'on peut imaginer qui demande un sérieux et une concentration exemplaires. En effet, rien qu'à quinze ou vingt mètres, quelques millimètres peuvent donner plusieurs centimètres de différence ! Je ne vous parle même pas de si la corde frôle votre bras... Vous pouvez carrément louper votre cible.

Alors... Lorsque dans les films, on voit Legolas atteindre ces cibles à mort en même temps que de faire des acrobaties, je dis « P*TAIN » !