chapitre 21

10.6K 640 28
                                    

Pendant ce qui lui sembla une éternité, la jeune femme resta ainsi immobile,incapable du moindre mouvement ,anéanti par ces quelques mots si cruels. Elle entendit vaguement le bruit de la voiture d'Alexandre qui démarrait et s'éloignait à grande vitesse. Les paroles qu'il avait prononcé es dans le cabinet de son père lui revinrent alors à la mémoire :"je vous haïrai et je vous mépriserai...et je ne renoncerait pas à ma maîtresse..."
Ainsi,elle viendrait toujours en second après cette femme qu'elle ne connaîtrait sans doute jamais. Son mari la considérerait toujours comme un mal inévitable et, lorsqu'il lui ferait l'amour, ce ne serait pour lui qu'un devoir de plus à remplir,vide de tout sens,de toute tendresse...
Helena :Le dîner est prêt, madame.
Essuyant les larmes qui avaient coulé le long de son visage pâle comme la craie,la jeune femme hocha ma tête. Elle constata brusquement que le couvert n'était mis que pour une seule personne. Ainsi,Alexandre avait prévu dès le début de ne pas dîner en sa compagnie,comme pour lui rappeler qu'il ne la considérait comme indigne de partager rien que son lit avec lui. Mais peut-être valait-il mieux manger seule plutôt qu'en face d'un homme qu'elle détestait...
Ravalant cette nouvelle humiliation, Mia s'assit à table,et Helena lui apporta le dîner qui lui sembla parfaitement fade. Elle avait du mal à avaler la moindre bouchée,et chaque gorgée de vin était un véritable supplice.
Le silence lui pesait,et elle eut soudain l'impression que tous les meubles, tous les objets qui l'entouraient lui étaient hostiles. Chacun d'eux lui rappelait qu'elle se trouvait dans une demeure qui ne serait jamais la sienne. Après avoir refusé le dessert que lui apportait Sophia,elle regagna rapidement sa chambre ;,et découvrit que quelqu'un avait refait les lit.
Les draps avaient été chargés,et il n'y avait plus aucune trace de la folie amoureuse qui s'était déroulée dans ces lieux,quelques heures auparavant. Ainsi, songea-t-elle avec un vague sentiment d'écoeurement,tout le monde savait quelles relations Alexandre comptait établir avec sa nouvelle épouse.
On savait aussi très certainement qu'il était allé rejoindre sa maîtresse, renonçant pour cela à dîner avec sa femme, le soir même de leur arrivée...Cela n'avait rien d'étonnant, après tout. Alexandre était un goujat dénué de tout pitié ,et il avait sans doute jugé amusant de faire part a cette situatio à ses domestiques.
Cette pensée glaça le sang de la jeune femme :comment pourrait-elle reparaître devant des gens qui savaient quel point Alexandre la haïssait? Comment pourrait-elle  affronter leurs regards méprisants?
Serrant les dents,Mia arracha le couvre-lit ainsi que les draps. Comment cet homme pouvait-il se montrer aussi monstrueux, aussi dépourvu de tout sentiment ? Comment pouvait-il passer du lit de sa femme à celui de sa maîtresse avec une telle impudeur? N'avait-il donc aucun respect pour personne, aucun dignité ?
Finalement, Mia s'effondra dur le lit défait ,et éclata en sanglots,incapable de contenir plus longtemps le désespoir qui l'avait envahie. Sans même s'en rendre compte, elle passa des larmes au sommeil.

Le lendemain matin, la jeune femme émergea d'une nuit sans rêve, et prit lentement conscience de l'endroit où elle se trouvait. Simultanément, elle sentit renaître en elle l'angoisse qu'elle avait connue la vieille.
Elle dut livrer un véritable combat contre elle-même pour pouvoir se lever et gagner la salle de bains.  Mais même une douche brûlante ne parvint pas à la réconforter,et elle s'habilla sans enthousiasme,craignant une nouvelle fois de descendre pour affronter Alexandre.
Lorsqu'elle se fut enfin décidée,elle s'aperçut qu'il n'était pas là et qu'elle allait devoir prendre seule son petit déjeuner.
Cette première journée, commes celles qui suivirent, fut placée pour la jeune femme sous le signe de la solitude :elle se levait seule, passait la journée seule et dînait seule.
Alexandre ne la rejoignait qu'ensuite pour passer la nuit avec elle . Puis,il repartait dès l'aube en hélicoptère, et Mia supposait qu'il se rendait à ses bureaux d'Athènes.
Il ne prenait aucun repas avec elle,ne discutait jamais avec elle. Leur seul  échange avait lieu après la tombée du jour,lorsqu'il  la retrouvait dans son lit pour lui faire l'amour avec la même passion que la première fois.
Chaque nuit ,ils exploraient ensemble les joues les plus intimes avant de redevenir étranges l'un à l'autre.
Cette situation ne paraissait pas gêner Alexandre qui se contentait d'utiliser la jeune femme sans même lui adresser la parole:même après lui avoir fait l'amour, il restait allongé quelque temps tandis qu'elle s'écartait instinctivement.
Mia se demandait parfois s'il se haïssait autant qu'elle se contenter de cette vulgaire parodie de l'acte d'amour :il n'y avait aucune tendresse entre eux, juste une passion dévorante, violente,qui submergeait leurs sens et les laissait incapables de lutter contre l'extase qui s'emparait d'eux.
Finalement, Mia en vint à prier pour que cette situation grotesque cessât,et elle se mit à attendre impatiemment de se retrouver enceinte.  Alexandre lui avait promis qu'il ne la toucherait plus dès qu'elle porterait son enfant et,malgré le désir intense qu'il lui inspirait,elle préférait renoncer à leur ébats vides et sans amour.
Lorsqu'elle porterait leur enfant elle aurait probablement à souffrir de la solitude mais,au moins,elle ne jouerait plus cette comédie et ne supportrait plus ce mensonge continuel...
Malheureusement, elle ne tarda pas à s'apercevoir que ses espoirs étaient vains:les relations quotidiennes qu'elle avait entretenues avec Alexandre étaient restées infructueuses, ce qui signifiait qu'elles se poursuivraient encore durant un mois. Cette pensée plongea Mia dans un état proche de la dépression, et elle passa la journée à ressasser son désespoir, se demandant comment elle allait présenter les choses à Alexandre.
Elle fut tentée de placarder sur la porte qui communiquait entre leurs chambres une note l'informant qu'elle était momentanément indisponible et qu'il devrait se passé de sa compagnie durant quelques jours. Mais elle se dit qu'il réagirait certainement très mal à une plaisanterie aussi douteuse,et décida finalement d'attendre qu'il l'eût rejointe pour lui annoncer la nouvelle.
Le soir venu,à l'heure habituelle,Alexandre entra dans sa chambre et la regarda avec surprise. Il s'attendait sans doute à la trouver au lit,comme les autres jours.







Je vais publié tout les lundi et jeudi un chapitre.À par partir de demain. Et re pardon pour l'abandon 😦



Amour forcerWhere stories live. Discover now