Ice and Fire (Terminé)

Chapitre 23 (Zaren)

Je sors en trombe de la maison de cette conne, suivis de près par mon père. Il m'attrape le poignet en chemin :

-Zaren qu'est ce qui te prends ? Monte dans la voiture. Elle est réparée.

-Pourquoi ?Tu ne veux pas que tes amis sache a quel point tu as un fils con ?Tu ne veux pas que je te fasse honte hein c'est ça ? Putain jusque là vous avez vu le gentil Zaren mais maintenant c'est fini !Elle dormira plus sur ses deux oreilles ma parole !

-Zaren montes dans la voiture s'il te plaît. Mieux ne vaux pas laver son linge sale en public.

Je fais ce qu'il me dit même si des milliers de paroles pas très gentilles me titillent la langue. Le trajet se fait sans aucun bruit. Je suis une bombe a retardement et putain quand elle va exploser, gare a ceux qui vont se trouver sur mon chemin. En l'occurrence mon père. Quand on arrive chez nous, je claque la portière et me dirige a grandes enjambées dans la maison. Je suis prêt a l'affront. Prêt a ce duel qui se prépare.

-Tu vas m'expliquer enfin ce qui t'a pris Zaren ? Ta mère et moi ne t'avons pas élevé comme ça !

-Tais toi papa ! Ne parles pas d'elle ! Tu n'as aucun droit de parler de la femme qui t'a laissé comme un rat avec un fils pendant qu'elle en tuait un autre !

-Zaren calme toi. Je veux juste savoir ce qu'il s'est passé.

-Que je me calme ?Que je me calme ? Tu sais quel jour on est hein ? Vas-y dit le putain !

Je m'arrache les cheveux en faisant les 400 tours dans cette baraque de merde où se trouvent encore trop de souvenirs que je préférerais oublier.

-Le26 novembre ? Je vois pas le rap.... Oh non ! Je suis désolé Zaren, je ...

-Arrêtes ton speech putain ! Tu ne te rappelles même plus de la date d'anniversaire de ton fils disparu ? C'est une honte putain !Une honte ! Comment tu as pu oublier ! Je comprend pas...

Les larmes de colère ruissellent sur mon visage sans s'arrêter.

-C'est notre tradition papa ! Tu crois que Evenn est heureux de voir que son père a oublié de venir déposer des fleurs sur sa tombe comme il le fait tous les ans quand c'est son anniversaire ? Je te le dis moi ! La réponse est non putain !

Mon père s'approche de moi et me prend dans ses bras pendant que je me bat contre les fantômes de mon frère qui apparaissent dans les quatre coins de la maison me rappelant qu'il ne sera plus jamais la.

-Fiston,calme toi. Ça ne le fera pas revenir.

Je sens l'émotion dans la voix de mon père et comprend qu'il pleure au moment où il renifle.

-Pourquoi c'est si injuste .On avait tout pour être heureux et putain il a fallu que cette folle de mère détruise notre famille ! Je ne supporterais plus qu'on me dise que son sang coule dans mes veines !On est pas de la même famille, tu m'entends ?

-On ira voir ton frère demain Zaren. Je suis sur qu'il ne nous en voudra pas si nous n'y allons pas le jour J .Tu louperas les cours, c'est pas grave pour cette fois. On lui apportera les plus belles fleurs du magasins. Je te le promets. Maintenant...chut...chut... Ton énervement avec Dévya est du a cette histoire ?

-Putain oui ! Je ne pourrais plus voir cette fille sans que j'ai envie de lui arracher les yeux.

Nous restons , mon père et moi dans cette position pendant un certain temps, histoire de calmer mes nerfs qui sont en ébullition.

Une lumière qui éclaire mon visage me fait brusquement ouvrir les yeux.

Putain je me suis endormi ? Sérieux ?

-Désolé fiston, je ne voulais pas te réveiller, me chuchote mon père en se baissant pour déposer la télécommande de la télé sur la table basse.

Je ne lui répond pas, toujours dans les vapes. Mon avant bras vient se plaquer contre mes yeux et une migraine s'installe confortablement dans ma tête. Elle semble jouer des coups de tambour sur mon crâne.

-Papa,est ce qu'on a des médocs ?

-Oui Zaren, dans la salle de bain voyons !

Je me lève et constate que je ne porte plus mon tee-shirt.

-Euh Papa ? Tu m'as déshabillé ou quoi ?

-Non.Tu te l'ai enlevé tout seul pendant que tu dormais. Tu étais en sueur.

J'acquiesce d'un coup de tête en direction de mon père et monte a l'étage dans la salle de bain. Je ne me rappelle pas de mettre assoupi et encore moins déshabillé. Je prend un Doliprane 1000, et me lave les mains et le visage. Je regarde a coté du lavabo et remarque qu'il y a maintenant des échantillons de gel douche et shampoing comme ceux que l'on trouve dans les hôtels, ainsi que des serviettes de bains, pliées en forme de carré et qui sont disposés de manière élégante. Mon père est passé par là c'est certain. Même si je ne le vois pas souvent, je sais qu'il est très pointilleux sur l'esthétique et qu'il aime que tout soit bien rangé et propre. C'en est d'ailleurs chiant quand il passe derrière moi pour ramasser mes habits sales en boule dans ma chambre. J'ai plus 10 ans merde ! Je redescend jusqu'à la cuisine et m'arrête pour regarder l'heure affiché sur la pendule. Il est 18h45. Ça fait déjà près de 4h que je suis rentré chez moi et pourtant j'ai l'impression que la dispute avec l'autre date de seulement 30min. Je récupère dans la buanderie des affaires propres que j'enfile vite fait ainsi que des chaussures. J'ai besoin de me changer les idées et quoi de mieux que d'aller voir son meilleur pote.

J'attrape mes clefs, et préviens mon père que je rentrerai pas tout de suite mais que je serai la demain pour aller voir Evenn. Je lui rappelle au passage que demain je n'irai pas en cours. Je compte bien profiter de cette nuit pour tout oublier a vrai dire. J'entre dans le garage et décide de sortir notre moto américaine de collection bleu ciel. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas fait rouler, et Dieu sait que le moteur a besoin de tourner un peu si on ne veut pas que des toiles d'araignées se forment a l'intérieur.Je met mon casque noir avec l'initial rouge « Z » écrit dessus et prend mes papiers au cas où je me fasse contrôler. Le ronronnement du moteur me fait sourire. Quand je démarre et quitte notre propriété, je m'engage a fond sur la nationale. J'adore cette putain d'adrénaline. Sentir mes cheveux dans le vent, mes vêtements gonfler dû a la vitesse.

J'admire le paysage qui défile sous mes yeux. La moto, la vitesse et les voitures arrivent toujours a me faire oublier mes problèmes, certes pendant un laps de temps mais ils y arrivent.

Je fais un créneau entre deux voitures, et arrête le moteur. Le parking est complet ce qui m'étonne beaucoup puisque dans la résidence de Aaron, il n'y a pas beaucoup de personnes et ce sont en majorité des vieux qui y séjournent. Je tourne ma clef et entre dans l'appart qui est visiblement silencieux.

Je me demande si Aaron est bien chez lui. Il ne répondait pas a mes messages donc il est peut être pas là.

-Aaron ?Mon pote ? T'es là ?

Je crie dans la pièce et pose mon casque ainsi que ma sacoche sur le buffet de l'entrée. Je fais le tour du studio en passant par les toilettes, la cuisine, la salle de bain, le salon, mais toujours rien. Je décide de l'appeler. J'entends la sonnerie de son téléphone qui retentit, m'indiquant que celui ci se trouve dans la chambre. Je marche en direction de sa chambre tout en laissant le combiné collé à mes oreilles.

-Aaron ?T'es..... Putain !

Mon téléphone me glisse des mains que je portent a ma bouche.

C'est pas possible ! Merde ! Non ! Aaron !