Concours Wattpad || ACTIF ET RIGOLO [FERME]

Texte n°6 (Oisillon)

Prédiction

Dans une pièce pleine de vieilleries, face à une grande fenêtre, éclairé par la lumière d'un soleil au zénith, je suis assis à un bureau. Dans un geste vif, je renverse un encrier sans le vouloir. Son encre noire se déverse sur le sol. J'attrape un mouchoir, m'accroupie et essuie l'encre qui, malgré le papier, tâche mes doigts d'une vive couleur rouge.

Je sursaute, surpris.

Mon regard se pose ensuite sur le miroir qui me fait face. Dans mon reflet, ce n'est plus en encrier à mes côtés mais une belle orchidée rouge, dans un vase. Je dirige aussitôt mon regard vers l'objet près de moi : Il s'agit de ce même vase mais renversé, et la fleur étalée non loin n'est pas rouge mais blanche.

Dans toute cette confusion, je regarde mes mains. Elle sont juste mouillées, comme si j'avais tenté d'essuyer l'eau du vase.

Je me relève, étourdi, et distingue une silhouette derrière moi dans mon reflet. Je me fige sur place, mon cœur se met à battre la chamade.

Je sens le danger dans les moindre recoins de cette pièce. Les grands rideaux de la fenêtre se referment subitement, provoquant l'obscurité totale. Mon instinct de survie me hurle de fuir mais mon corps est comme paralysé. C'est à cet instant que je sens son souffle dans ma nuque. Ses bras m'enlacent et l'étreinte se resserre. Je manque d'air et je ne peux me débattre.

J'ai beau crier, aucun son ne traverse mes lèvres. Des larmes dévalent mes joues, je sens la mort jusqu'au plus profond de mon être. Quand la panique atteint alors son apogée, j'ouvre les yeux. J'arrive à nouveau à respirer. Je me redresse sur mon lit et porte une main à ma joue. Elle est mouillée. Encore un cauchemar.

Quelques secondes s'écoulent avant que mon réveil ne sonne. Je l'éteins. Je me lève et m'en vais prendre une douche. Mes cauchemars sont de plus en plus fréquents, de plus en plus réalistes et de plus en plus effrayants. Comme si l'univers tentait de me faire passer un message. Comme si on tentait de m'avertir d'un danger.

On tape à ma porte. C'est alors vêtu d'une simple serviette autour des hanches, que j'entrouvre la porte d'entrée de mon appartement. Un sourire angélique me salue.

- Bonjour ! Je suppose que j'arrive au bon moment ! Me dit un bel homme en faisant glisser entre ses doigts une mèche de mes cheveux mouillés.

Je laisse un léger rire effleurer mes lèvres. Mon voisin aime me taquiner. J'en ai les joues écarlates.

- Pourquoi m'emmènes-tu un café et des viennoiseries tous les matins ? Demande-je, curieux.

- Déjeunerais-tu si je ne le faisais pas ?Je secouais la tête de gauche à droite, lui donnant raison, un sourire idiot figé sur mon visage semi réveillé.

- Puis-je entrer ? Plaisante-t-il, un sourire malicieux aux coins des lèvres.

- Un instant. Dis-je, refermant la porte.

J'accoure à mon armoire et enfile une chemise et un jean. J'ai à peine le temps de revenir à la porte qu'il est déjà à la cuisine...

Cette journée passe lentement comme les précédentes.Ce soir encore, je travaille très tard. Je crois bien que je suis le dernier à quitter l'immeuble. Je rentre chez moi.Encore une fois, je me sens observé et suivi sur le chemin du retour. Je crois que c'est dû au surmenage, tant ma paranoïa que mes cauchemars. Peut-être que la seule alerte que me lance mon corps est un futur burn-out. Je devrais me reposer d'avantage.

Je prends l'ascenseur, la lumière se met à cligner de plus en plus intensément chaque étage que je monte. Je sors soulagé de ce vieil ascenseur.

Je tourne la clé dans la serrure et pénètre la pièce. J'entends un objet se briser. Mon cœur se fige, ma respiration devient lourde et je me dirige rapidement vers l'objet. Je marche sur ses débris. Je m'accroupie et les touche pour savoir ce que c'est mais je me coupe accidentellement. Du sang coule le long de mon doigt.

Je ressens le danger dans les moindre recoins de cette pièces.

Je me retourne vers le seul endroit qui donne encore de la lumière, comme si je savais ce qui allait se produire. Et à cet instant, la porte d'entrée claque.