Curiosité, Au delà de ce monde ~Tome 1~

Chapitre 15

Al Minliar poussa la porte de la pièce et m'invita à le rejoindre d'un petit mouvement de la main. Incertaine face à son regard indescriptible, je m'avançai et entrai dans ses appartements.

Mon cœur sembla s'arrêter quelques instants.
Majestueuse était exactement le mot qui correspondait à ce que je voyais dans cette pièce.

Je me trouvai dans la salle du trône de l'Empire des Al. La pièce était immense car sur les côtés de l'allée centrale des faussées semblaient ne pas avoir de fond. Le trône, imposant, était si loin de moi que je le voyais à peine de l'entrée de la salle.
On sentait la puissance de l'empire grâce à la lumière venant de baies vitrée, dirigée vers le trône et l'allée mais aussi par une lumière propre au trône qui semblait rayonner comme un soleil.
La salle était colorée, éblouissante, impressionnante.
En relevant la tête, je me rendis compte que le plafond était aussi haut que la longueur de la salle et que je pouvais apercevoir des dessins élégants et colorés.
Des d'impressionnants voiles blancs accrochés au plafond ondulaient par un vent qui ne soufflait que dans les hauteurs de la salle. On ne pouvait apercevoir leur point d'accroches tant ils étaient grands.
Au fond de la salle, deux colonnes en marbre rouge encadraient un trône noir se distinguant ainsi du reste par sa couleur mais aussi par sa place en hauteur sur une estrade où il fallait monter une dizaine de marches pour y accéder.

De chaque côtés de l'allée centrale, des bassins faisant toute sa longueur s'écoulaient dans le faussé sans fond sans jamais s'épuiser. Je pouvais donc entendre un bruit de clapotis relaxant et calme.

Je contemplais cette pièce, ébahi par sa beauté et sa richesse quand Al Minliar me rappela sa présence en me demandant :

"Que voyez-vous ?

- Pardon ? m'exclamai-je en me tournant vers lui. Il devait m'observer depuis que nous étions entrés avec ses yeux orange et son visage indifférent.

- Que voyez-vous dans cette salle ?

- Vous ne voyez pas la même chose que moi ?

- Non. Cette salle est programmée pour vous apparaître selon votre propre vision d'une salle du trône majestueuse. Chacun voit quelque chose de différent. Que voyez-vous, vous ?"

D'abord étonné, mon visage se changea par la suite par un large sourire comme si une paix intérieure apparaissait magiquement.

C'était alors avec un vif plaisir que je lui décrivis ma vision de la salle. J'avançai tout excitée sur la fine allée centrale. Je lui expliquai ce que je voyais, ce que je sentais, ce que je ressentais, lui m'écoutait sans m'interrompre, me suivant dans ma marche vers le trône.

Arrivée en bas du trône je m'arrêtai net dans mon avancement et dans mes explications. Le trône n'était pas seulement noir mais comportait de petits points lumineux comme un ciel étoilé et une brume noir qui se baladait mystérieusement, voilant les étoiles et leur lumière.

Je n'osais pas m'en approcher tout d'abord parce que je ne connaissais pas l'Etiquette de ce monde mais surtout car le trône me terrifiait. Cette brume me faisait peur et semblait pouvoir éteindre toutes les lumières de l'univers.

Al Minliar lui, monta les escaliers, marche après marche, lentement, solennellement. Arrivé en face du trône, il s'y assit et me fixa du haut de sa tour. La puissance émanant de cet homme et de son pouvoir me terrifia pour la première fois depuis notre rencontre. Un sentiment d'inquiétude s'installa en moi. Je ne voulais pas avoir cet homme contre moi, il me faisait trop peur pour cela. Cet empereur était puissant, il ne fallait pas le décevoir. Me rendant compte de tous les risques que j'avais fait traverser, à ma planète et à moi, en lui posant pléthore de questions et en fouinant partout, mon seul souhait était à présent qu'il oublie ma curiosité, mon indiscrétion et mes caprices. J'étais prête à faire ce qu'il me disait de faire si cela pouvait le contenter.