Disparition

14.3K 1K 92
                                    

Alexei s'était dépêché de sortir de la voiture de Christian pour lui cacher les larmes qui menaçaient de couler sur ses joues. Il avait senti aussi que si il ne le faisait pas, le châtain allait ajouter quelque chose, c'est pourquoi il ne tarda pas non plus à prendre sa valise dans le coffre et disparaître dans l'immeuble. Il pris l'ascenseur et monta les étages en fixant son reflet dans le miroir. Il avait toujours le même visage déconfit que le matin, à l'exception que désormais, les larmes coulaient sans s'arrêter le long de ses joues. Il se demandait qui il haïssait le plus entre lui, Christian et son père. La réponse était floue, mais il était sûr que c'était un des trois. Il sortit de l'ascenseur une fois arrivé à son étage et partit ouvrir la porte de son appartement. Il entra, posa sa valise dans sa chambre et se changea pour enfiler un jogging et un sweat. Puis il se roula en boule sous sa couette, attrapant son portable pour envoyer un message à son meilleur ami malgré sa vision floue :

À : Aiden

07/10/2017, 13h31

Christian vient de rompre le contrat.

De : Aiden

07/10/2017, 13h35

Pardon ?! Pourquoi ?!

À : Aiden

07/10/2017, 13h35

Viens, je vais t'expliquer. Je suis rentré.

De : Aiden

07/10/2017, 13h36

J'arrive !

Le mannequin soupira et posa son téléphone sur sa table de chevet. Puis il fondit de nouveau en larmes, incapable de se retenir. Il été profondément blessé.

Il ne vit pas le temps passé, en boule sous ses épaisses couvertures, mais il finit par entendre la sonnette. Il se leva, se doutant qu'il s'agissait de Aiden mais que ce dernier ne pouvait pas entrer parce qu'il avait sûrement laissé les clefs sur la porte. Cependant, quand il arriva devant cette dernière, il remarqua que ce n'était pas le cas. Il haussa les épaules, trop loin dans son malheur pour s'en soucier, puis ouvrit le pan en bois. Il regarda l'inconnu qui se trouvait devant lui avec surprise. Mais avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, ce dernier posait un mouchoir en tissu sur son visage. Il tenta tant bien que mal de se débattre quand l'information arriva à son cerveau mais il était déjà trop tard, puisque le chloroforme qui imbibait le tissu avait déjà engourdi ses membres, et il ne tarda pas à tomber dans les bras de l'inconnu, inconscient.

~~~

Quand il ouvrit les yeux, Alexei constata qu'il était dans la pièce d'un vieil immeuble abandonné, sans fenêtre. Sûrement une cave. Il tourna le regard vers l'ampoule qui éclairait la pièce du mieux qu'elle pouvait, puis vers la porte en face de lui. Il tenta de se lever mais se rendit vite compte que ses pieds et ses mains étaient liés ensemble, l'empêchant de faire le moindre mouvement. Un courant d'air frais lui fit aussi remarquer qu'il était nu. Ça devait être pour cela qu'il avait aussi froid. Mais pour l'instant, c'était le cadet de ses soucis. Ce qui le tracassait plus, c'était comment il était arrivé ici. Et à force d'y réfléchir -et aussi parce qu'il n'était pas tout à fait remis de sa dernière rechute-,il sentit une migraine terrible pointer le bout de son nez.

C'est alors que la porte se déverrouilla, laissant entrer cinq hommes et une jeune femme. Elle avait la taille fine et de jolies formes, des cheveux d'un roux flamboyant et des iris bleus qui lui disaient vaguement quelque chose. Elle était maquillée afin de faire ressortir ses lèvres et ses yeux sur sa peau pâle. Elle portait une longue robe rouge, fendue sur le côté, qui lui allait à merveille. Les hommes,eux, étaient tous des montagnes de muscles vêtues de noir à l'exception de celui qui se tenait au côté de la jeune femme. Ce dernier portait des vêtements de villes normaux. Et là, Alexei compris pourquoi la jeune femme lui disait quelque chose, elle ressemblait à Marc, le soumis de son meilleur ami. Soumis qui se tenait à côté de la rousse en ce moment même et le regardait avec un air désolé.

- C'est bien lui,demanda-t-elle.

- Oui, grande sœur, c'est bien lui.

- Très bien.Occupez-vous-en, mais laissez-le quand même en vie, ordonna-t-elle en se tournant vers les quatre autres hommes qui lui répondirent par un sourire sadique.

Alexei frissonna d'effroi et tenta de se faire encore plus petit. Sauf que c'était assez compliqué quand on était attaché en plein milieu d'une pièce vide. La femme et Marc sortirent, le laissant seul avec les quatre bulldogs qui s'avancèrent vers lui. Il se tortilla en essayant de détacher les liens beaucoup trop serrés. Seuls de faibles gémissements paniqués sortaient de sa bouche pâteuse. Un des hommes, le plus trapu aux cheveux noirs, attrapa les cheveux sur le haut de sa tête. Il couina de douleur quand il le redressa brusquement, le mettant à genoux, un grand sourire sur le visage. Le mannequin essaya de se dégager, mais un coup de poing dans le ventre lui fit comprendre que c'était une mauvaise idée.

~~~

Combien de temps s'était-il écoulé depuis qu'il était arrivé ici ? Et depuis qu'il s'était réveillé ? Il n'en savait rien, et il n'avait aucune notion des heures. Il savait seulement que les hommes étaient enfin partis et qu'il avait mal. Terriblement mal. Il peinait à ouvrir les yeux tellement ils étaient gonflés, il sentait du sang couler de son arcade et de sa lèvre enflée mais aussi sur son corps douloureux. Ils l'avaient frappé jusqu'à ce que ces cordes vocales se brisent, tout comme son mental de rebelle. Maintenant, il se tenait difficilement à genoux au milieu de la pièce, y arrivant seulement parce que les liens le forçaient à garder cette position peu confortable.

La porte s'ouvrit, laissant entrer la jeune femme aux cheveux flamboyants qu'il avait vu plus tôt, une caméra dans la main. Cette dernière s'accroupit devant lui en rigolant légèrement :

- Eh bien... je crois que tu vas pouvoir dire à dieu à tes photos. C'est dommage, tu es plutôt mignon.

Alexei ne répondit rien, levant à peine le regard quand elle posa la caméra sur un trépied et l'alluma. Il ne l'écouta pas parler, parce qu'il n'en avait rien à foutre et qu'un nouvel accès de fièvre faisait bourdonner ses oreilles. Ce fut juste quand elle lui donna un coup de pied dans le ventre avec son escarpin qu'il réagit enfin.

- Alors, petit chien, tu veux lui dire quoi à ton Christian ?

- ... L-lupus, réussit-il à articuler avec peine, la voix rocailleuse.

Puis il se redéconnecta de la réalité. Il espérait juste qu'on le sortirait de là. Juste ça... Il ferma les yeux, souriant avec peine en visualisant le visage de son ancien dominant qui lui souriait fièrement, le félicitant d'avoir tenu bon. Mais la réalité le rattrapa rapidement et au moment où la rousse sortait, il souffla :

- Il ne... ne viendra pas. Salope.



The Guardian ClubWhere stories live. Discover now