Blessures passées

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- Ou-oui, Maître, répondit-il après une petite hésitation.

- Tu vas devoir compter, et me remercier à chacune. Compris ?


Le blond hocha la tête et le sourire du plus grand des deux s'agrandit pendant qu'il allongeait Alexei sur ses genoux de manière à ce que ses jolis croissants de chair rebondis soient vers lui. Il les malaxa un peu, faisant gémir de surprise son soumis qui ne s'y attendait pas, puis il asséna le premier coup. Il n'y avait pas été fort, mais cela avait suffit à faire monter les larmes aux yeux de son soumis, pas le moins du monde adepte de ses claques gratuites. Il se contenta cependant d'articuler timidement "une, merci, Maître" et ainsi de suite jusque la dernière. Plus ça allait, plus Christian avait augmenté la force qu'il mettait dans ses coups, le faisant gémir et se cambrer de douleur à chaque fois que sa paume touchait les fesses à présent délicieusement rougies du mannequin. Lorsqu'il eut enfin terminé, il posa doucement le jeune garçon à côté de lui et partit chercher une crème ainsi qu'un sous-vêtement dans la salle de bain, laissant Alexei reprendre son souffle et sécher ses larmes.

Il se mit à quatre pattes en frottant ses joues humides, une grimace déformant son harmonieux visage. Il avait mal aux fesses. Il détestait se faire frapper, vraiment, cela faisait remonter de mauvais souvenirs en lui. Il n'y avait que pendant l'acte que cela l'excitait à peu près. Autrement, il n'arrivait pas à se sentir bien. C'est pourquoi il ne pipa pas un mot quand le châtain revint dans la chambre et appliqua la pommade froide sur son petit cul avec tendresse. Christian fronça les sourcils, comprenant rapidement que quelque chose n'allait pas. Habituellement, un soumis était un minimum excité après ça, mais ce n'était pas le cas de Alexei, qui semblait simplement s'être fermé comme une huître. Il soupira et caressa ses cheveux, le faisant dresser la tête, puis dit en lui tendant un petit string en dentelle noir :


- Tiens, Alexei, tu l'as bien mérité. Cependant... j'aimerais que tu me parles.

- Vous parlez de quoi, demanda sèchement le blond en prenant la lingerie.

- De ce qui t'arrive,lui répondit-il en fronçant les sourcils, je ne suis pas dupe, j'ai bien vu que ça ne t'avait pas plu. Je veux simplement savoir pourquoi.

- Si vous voulez, même si il n'y a pas grand chose à dire, grogna Alexei, perdant son caractère de gentil petit soumis.


Cela ne fit qu'inquiéter plus le dominant, qui n'avait vu son soumis réagir aussi agressivement à sa présence que lors de leur rencontre quelque peu chaotique. Il soupira à nouveau et, une fois que Alexei eût enfilé son pantalon, ils sortirent tous deux de la chambre et partirent prendre leur petit déjeuner au restaurant dans un silence de plomb. 

Ensuite, ils prirent la direction de la plage non loin, marchant à pied dans le froid automnal normand. Alors qu'ils arrivaient dans la petite crique qui terminait la côte sableuse, la langue du mannequin se délia seule, surprenant quelque peu le plus grand qui s'attendait à lui tirer les vers du nez :


- Mes parents m'ont toujours donné une éducation très stricte. Mon père est un homme d'affaire intraitable dans son genre et ma mère une avocate. Ils ont toujours eu du mal à accepter ma naissance. Je n'étais pas désiré, une tâche dans leur carrière parfaite... Ajoutez à cela mes yeux étranges et ma maladie, il ne m'aimait pas comme des parents devraient m'aimer. Quand j'avais mes crises, je devais me taire, ou j'étais puni. Dites cela à un enfant de cinq ans de ne pas se tordre de douleur parce qu'il a des crampes, vous verrez qu'il n'y arrive pas. Pour l'école, je devais être le plus doué, quand je ne leur ramenais pas la note parfaite, j'étais puni aussi. En fait, une broutille suffisait pour me donner une punition. Ils n'avaient jamais de temps pour sortir avec moi, mais pour ça, ils étaient toujours présents...

- Dois-je comprendre qu'ils te frappaient lorsqu'il te punissait, demanda le plus vieux en essayant de paraître le plus gentil possible.

- Oui... Enfin,ils ne me battaient pas à proprement parler. Ils me fessaient. Ça a duré jusqu'à la naissance de mon petit frère, quand j'avais dix-neuf ans. Ils l'avaient plus désiré que moi. Il était plus parfait que moi. J'ai fini mes études de droit et j'ai failli commencer à travailler dans le cabinet de ma mère mais... Aiden m'a proposé un shooting. J'ai essayé, j'ai été pris et j'ai aimé.Alors je suis parti définitivement. Fin de l'histoire.

- Tu as eu des nouvelles d'eux ?

 - Aucunes, et c'est sûrement mieux ainsi... ça fait deux ans, maintenant...


Christian ne répondit rien et se contenta de caresser la tête blonde qui fixait les vagues, les larmes aux yeux. Il n'y avait rien à dire, il comprenait le mal-être de son soumis, il comprenait que malgré tout ça, il aimait ses parents, et il comprenait aussi qu'il n'avait pas sa place dans cette histoire. Cependant, il pouvait aider Alexei. Il était là pour l'aider à repousser ses limites et vaincre ses traumatismes. Il avait réussi à cerner ce que le fait de se faire frapper entraînait pour le mannequin. Il associait forcément cela à une punition et aux agissements de ses parents.


- Dîtes... Vos parents à vous...

- Ils étaient stricts aussi, mon père surtout, répondit-il à la question muette.

- Je vois...

- Dis-moi, Alexei,tu me fais confiance ?

- Je... Oui, évidemment. Sinon, je ne vous aurez confier ça. Je pense même que j'aurais fui dès la soirée d'initiation.

- Alors je te promet de te ferais oublier ça.


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