Chapitre 6

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PDV Levi

J'ai encore fait une crise d'angoisse, ça m'arrive souvent en ce moment. J'ai tellement peur d'être seul, je ne supporte pas la solitude. Je voulais vraiment dormir avec lui, je n'ai pas réfléchi, je voulais vraiment être dans ses bras, je n'ai pas réfléchi. J'aurai du rester en pull. J'aurai du savoir qu'il allait me toucher le bras. J'aurai du savoir qu'il allait tout comprendre en une seconde, qu'il allait me detester. Parce qu'on ne peut pas aimer quelqu'un qui se déteste tellement qu'il a besoin de se faire du mal, qu'il a besoin de faire savoir à son corps qu'il n'a jamais voulu vivre. Qu'il n'a jamais demandé à être là, à respirer. Qu'il aurait aimé ne jamais voir le monde. Même mes parents m'ont abandonné. Alors mon oncle va le faire aussi. Et lui aussi.. Mon coeur se serre dès que je l'imagine m'insulter. C'est bien ce que les autres font. Me dire que je suis fou. Egoïste. Pourquoi égoïste ? Parce quand on a de quoi manger et un toit on n'a pas le droit d'être dépressif en 2017 ? Parce que les gens ne comprennent rien, mais ils se permettent de te juger à la premiere occasion. Pourtant lui ne l'a pas fait. Il n'est pas parti, il est resté à mes côtés et à me dire que tout va bien. Et à chacun de ses mots je sentais mon coeur battre la chamade, je me sentais bien, et quand il m'a serré contre lui et que j'ai posé ma tête sur son torse pour dormir, là je voulais que le temps s'arrête pour rester avec lui toute ma vie, à écouter son coeur battre à la chamade lui aussi.

J'ai dormi avec un affreux mal de tête à force de pleurer contre mon professeur. Je ne sais même pas si lui a dormi, mais en entendant son réveil, j'ai vu son teint blanc et ses cernes. Et je me suis senti tellement désolé de lui faire autant de mal. C'est de ma faute s'il n'a pas dormi.

Je pose ma main sur sa joue en la caressant de mon pouce, il a une main sur ma hanche et me serre un peu plus contre lui, contre son corps chaud. Il n'y a rien de sexuel là dedans, je n'ai même pas envie de faire ce genre de choses avec lui maintenant. Je sens mes joues rougir quand il approche ses lèvres des miennes, pourtant il dévie sur mon oreille pour me chuchoter :

- Bien dormi ?

- Mh.. Oui. Et vous ?

- Ça va.

- Menteur.

- C'est la vérité.

- J'ai juste veillé sur toi la nuit, c'est tout. Allez hop il faut se préparer pour le lycée. C'est moi qui t'emmène et après les cours j'amènerais tes affaires chez toi, d'accord ?

J'hoche la tête et pour toute réponse, il embrasse mon front. Il aurait pu m'embrasser alors.. On se lève tout les deux, je peux voir sa chambre avec la lumière du jour : simple et sobre, tout comme lui. Il s'habille dans sa chambre et moi dans la salle de bain. On va dans sa cuisiner pour prendre un petit déjeuner car en tant que prof de sport monsieur trouve cela impensable d'oublier cette étape. Nous voila assis, face à face en train de manger des tartines et de boire du jus d'orange. Une question me trotte l'esprit depuis hier soir et j'ai peur de lui demander.

- Vous avez une petite amie en fait ?

- Non pas du tout, et toi ?

- N-non..

La voie est libre ! Enfin non.. J'aurai du lui demander s'il aimait les hommes, c'est vrai qu'on s'est embrassés deux fois mais cela ne voulait surement rien dire pour lui.. J'allais pas lui dire « Vous aimez les zizis ? Parce que je veux le votre dans ma bouche » C'EST JUSTE IMPOSSIBLE.

Une fois nos estomacs remplis nous montons dans sa voiture et en route pour une journée de cours super genial. J'envoie un sms à mon oncle pour lui dire que tout va bien et que je suis au lycée. Erwin s'arrête un peu avant le lycée pour ne pas qu'on soit vu ensemble et que ça pourrait être mal interprété. Il caresse mes cheveux d'un geste tellement tendre que je ne veux pas le quitter, je ne veux pas me retrouver seul sans lui. Même si on a cours ensemble, ce ne sera pas du tout la même. Il prend la parole.

- Pour hier soir.. Je suis nul pour ce genre de chose et peu habitué.. Mais j'ai un ami psychologue. Et je pense que cela pourrait être utile pour toi de parler avec quelqu'un de parfaitement neutre et objectif. Tu peux y réfléchir. Voici sa carte de visite.

Je le vois trifouiller dans son sac pour sortir un petit papier avec une adresse et le nom de « Dot Pixis ». Je la prend et la main dans mon sac à mon tour.

- Je vais y réfléchir, merci monsieur.

- Je ne veux que ton bonheur Levi. Si tu as besoin de quoi que ce soit n'hésite pas, tu as mon numéro et je serai toujours là pour toi.

- Merci..

Je sors de sa voiture et avance vers le lycée tandis que lui démarre à son tour pour aller vers le parking des professeurs. Je ne sais pas si j'irais voir son ami.. Je dois vraiment y réfléchir. J'ai peur qu'il lui répète ou qu'il m'insulte ou qu'il m'emmène à l'hôpital. Je ne veux surtout pas que mon oncle soit au courant. Ce serait bien si je pouvais parler avec lui, il est toujours calme. Il dit qu'il ne peut pas m'aider, mais je continue de penser que personne ne peut m'aider. Il n'y a que moi. Il n'y a que moi dans ma tête et ces démons..

J'arrive devant le portail en soupirant. On doit encore faire course d'orientation et je déteste ça. Je ne vois pas l'intérêt de chercher des balises dans une forêt toute pourrie. On se fatigue pour rien, et je n'ai pas du tout le sens de l'orientation. En plus je ne peux même pas voir le prof pendant les deux heures, vu que je passe mon temps à fouiller la forêt avec Eren. C'est bien le seul élève que je supporte dans ma classe.

Nous voila tous regroupés à l'entrée de la forêt et Erwin nous distribue nos cartes respectives. Il ne me calcule même pas.. En même temps je m'attendais à quoi ? Et puis on est en cours.. Tout le monde part de son côté pour chercher sa première balise et avec Eren on essaye d'opter pour une stratégie soit faire le moins de marche possible et trouver un maximum de balises. Il est à fond de dedans, moi je le laisse dans son délire. On fait un bon travail d'équipe, moi je m'occupe de regarder partout et lui de nous guider. Avant de partir Erwin ébouriffe mes cheveux en me disant de faire attention. Je suis tout rouge, et j'ai tellement peur de bégayer que je hoche la tête en guise de réponse.

Nous voila en train de marcher tranquillement.

- Tu m'as vraiment fait peur la dernière fois, reste près de moi cette fois-ci Levi !

- Je suis vraiment désolé !

Je sens mon telephoner vibrer et je regarde furtivement mon telephone tandis qu'Eren tourne la carte dans tous les sens.

✉ De Erwin :

Ne te perds pas cette fois-ci. Sinon je vais vraiment avoir peur, et mon coeur ne va pas le supporter.

✉ De Levi :

Si je me perds, vous feriez quoi ?

✉ De Erwin :

Je te trouve et je te jure que tu vas regretter ton erreur.

✉ De Levi :

Si je ne me perds pas, j'ai droit à quoi ?

✉ De Erwin :

Choisis.

✉ De Levi :

Un baiser. Et un mieux que les deux autres.

Mais qu'est-ce qui m'a pris ? Je crois que je commence à avoir des sentiments pour lui. Et je veux en être sûr. De toute façon plus que non, il ne peut rien me dire. Je range mon telephone. Et je suis Eren qui se met à courir. Au bout d'une heure et demi on revient au point du rendez vous, on a trouvez 7 balises sur 10. On part tous se changer dans les vestiaires, comme d'habitude j'attend que tout le monde soient partis pour me changer, et c'est l'heure de la recreation. Mon telephone vibre une nouvelle fois.

✉ De Erwin :

Troisième WC du bâtiment 2.

Cours de sport. (Eruri)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant