Babysitting → Ereri/Riren

#4

7 ans

J'attendais devant la grille de l'école où travaillait Eren. Enfin, "travailler" était un grand mot, car ce dernier ne branlait rien, il passait juste son temps à foutre la merde. Rien que l'autre jour, la maîtresse lui avait demandé d'aller au tableau, et notre cher Eren, une fois devant la classe, s'était mis à twerker passionnément sous les regards ébahis des autres élèves.

Mais bon, je l'aimais bien comme ça.

Comme d'habitude, il sortit en retard, c'était à se demander ce que les profs foutaient.

J'me préparai physiquement à l'atterrissage d'un Eren ambulant, ce gosse de merde avait pris l'habitude de me sauter dessus lorsqu'il m'apercevait l'attendre comme le gros nœud-noeud paumé que je suis.

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Sauter dessus au sens propre du terme, hein ?

La lourde et grande porte s'ouvrit, je me préparai donc à le réceptionner avec grâce. Il me fallait donc accepter pour quelques longues secondes d'arborer une position de débile attardé qui avait l'air d'avoir un balai coincé dans sa couche.

S'il voulait bien arriver ce gosse de merde.

Je le vis sortir accompagné d'une petite fille aux cheveux noirs saucissonnée dans son écharpe rouge. Il marchait doucement auprès d'elle, lui tenant tendrement la main, on aurait dit un vieux couple de gens riches qui marchait sur le tapis de Cannes. Ça me dégoûtait de voir Eren comme ça, lui, il méritait de ramper sur le tapis rouge, pas de marcher dignement dessus.

J'étais cruellement vexé, cette gamine qu'on allait appeler "Pute Junior" pour préserver son anonymat de mes couilles, m'avait salement volé ma place. J'ne lui permettais pas.

En plus de ça, Eren était tellement captivé par ce que Pute Junior lui susurrait sensuellement à l'oreille qu'il ne me remarqua même pas. J'étais doublement plus vexé.

Eren m'avait surtout mis un gros vent sur ma préparation hors-normes. C'était ça le plus triste.

Il s'approcha de plus en plus et finit par me remarquer, il me jeta un regard indigne pour me signaler qu'il m'avait vu et se retourna vers notre chère et tendre Pute Junior.

J'essayais de rester un minimum courtois avec elle tout de même.

J'aurais dû ramener un grand panneau avec marqué en rouge "Notice me Senpai" souligné d'une cinquantaine de traits pour qu'il comprenne que j'étais en train de poireauter.

Comme un poireau.

Les poireaux ça poireaute n'est-ce pas ?

Revenons à nos poireaux, ou moutons comme vous voulez, Eren marchait toujours accompagné de sa chère amie aux cheveux noirs et (comme il était con, il fallait l'admettre.), trop obnubilé par les tendres mots de Pute Junior, il n'avait point aperçu le saint poteau en face de lui. S'en suivit alors, une rencontre inattendue avec ce fameux poteau de type poteau pouvant éventuellement nuire à la beauté de son faciès.

J'avais honte putain. D'autant plus, que paralysé par l'indignation dont il me faisait preuve, je conservai ma honteuse position de réception.

Il se l'était effectivement bien ramassé en pleine gueule ce con. Il était à présent allongé au sol avec ses membres en étoile, enfin, je ne savais pas où positionner son pénis de fœtus dans le tas alors on allait dire qu'il n'en avait pas, c'était un peu vrai d'un sens mais, je tenais à respecter le peu de dignité qui lui restait après sa chute magistrale. Eren regardait le ciel bêtement avec un air de vieux en plein décès et du sang coulait abondement de son nez.

Au bout de quelques secondes, il se releva avec l'aide d'une petite fille blonde qui portait des livres puis se dirigea vers moi en courant. Cette blondasse avait vraiment une coupe de merde.

Je ne pouvais même plus faire croire que je ne connaissais pas l'enfant qui se dirigeait vers moi armé de son air vicieux. Alors je le réceptionnai sans la préparation qui lui était destinée quelques minutes auparavant. Je le soulevai par les fesses pour le ramener à proximité de mon visage afin d'obtenir ma vengeance auprès de Pute Junior qui me regardait avec une certaine lueur de défi dans ses yeux fermés d'Asiatique. Eren entoura ses bras autour de mon cou, j'avais vraiment cru qu'il allait m'étrangler, bordel. Mais son geste avait pour but quelque chose de mignon, alors je ne rajoutai rien, subissant l'acte de strangulation.

Certains adultes nous toisaient comme si nous étions des bêtes de foires. Ils étaient marrants avec leur visage de crétin de race supérieure.

« À plus Mikasa ! Salut Armin ! cria Eren à ses amis. »

Il m'avait bien hurlé dans les oreilles ce petit con, j'allais finir sourd, dépendant d'appareils auditifs ECO+. Décidément, la vie s'abattait sur moi.

« C'est qui Mikaka et Jasmine ? demandai-je à Eren.

— T'es sourd ou quoi ? Mikasa et Armin. Alors, Mikasa, c'est la mangeuse de riz : elle bat les records, rien qu'hier, à l'entraînement, elle s'en est enfilé quinze ! Et Armin, c'est la blondasse nazie, le parfait Aryen, tu vois. C'est comme ça qu'on les surnomme.

— Ah! m'exclamai-je, Armin ce n'était pas une fille en fait. Et toi, c'est quoi ton surnom ?

— Le petit pédé, me répondit-il fièrement avec le point sur le cœur.

— Je sais pas pourquoi, mais ça te va bien. »