Chapitre 32

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Regardez la vidéo elle est chouette et j'ai mis pas mal de temps à la faire 😭❤

Dante


Je suis réveillé en pleine nuit par ses pleurs. Elle a dû faire un mauvais rêve. Mais pour qu’elle tremble autant, c’est peutêtre plus grave. Vient-elle de se souvenir dans un rêve de quelque chose de douloureux ?

— Chut. C’est fini, tenté-je de la rassurer.

Elle tremble de moins en moins sous mes caresses et se détend petit à petit. Quand je la juge apte à parler, je lui demande :

— De quoi as-tu rêvé ?

— Je… J’étais dans le ventre de ma mère, bafouille-t-elle, et mon père était là… Il lui expliquait qu’il… Qu’il ne pouvait pas rester avec nous sinon il… Il nous mettrait en danger et… et…

Des gouttes salées coulent de nouveau abondamment sur ses joues.

— C’est bon, Céleste, calme-toi. Chut… ne dis plus rien, respire. Voilà. Je suis là.

Elle se blottit contre moi comme un petit animal blessé. Ça fait bien longtemps que plus personne ne vient vers moi pour être réconforté, d’habitude c’est moi qu’on fuit. N’est-ce pas un signe de confiance venant d’elle ? Mais qui est son père ? De quoi voulait-il protéger sa femme et sa fille ? Je dois le découvrir ! Au bout de quelques minutes, durant lesquelles j’ai doucement bercé Céleste, elle s’est rendormie. Je la positionne doucement sur le lit et la recouvre pour qu’elle ait bien chaud.

— Ce… n’était… pas un rêve…, marmonne-t-elle d’une voix ensommeillée.

Je lui caresse doucement la joue. Elle a un adorable visage qui donne envie de la croquer. Ses lèvres paresseusement entrouvertes laissent passer un souffle tiède. Elles sont rosées et pour y avoir déjà goûté, je sais qu’elles sont affreusement douces et délicieuses. J’ai envie de croquer cette bouche pulpeuse, mais je ne le peux pas. Elle dort et je ne veux pas troubler son sommeil si fragile de façon égoïste. Du moins, pour le moment… Comme pour me narguer, le sang pulse à la veine de son cou. L’essence capiteuse de son corps me monte à la tête. Depuis que je connais cette divine et innocente tentatrice, il a fallu que j’use d’un trésor d’ingéniosité pour éviter de la mordre. Comme je meurs d’envie de planter mes crocs dans ce cou frêle… Vite ! il faut que je m’en détourne et que je trouve de quoi m’occuper avant de commettre une erreur ! Je n’ai pas le droit de trahir à nouveau sa confiance !

Je me dirige vers la cheminée et y jette une bûche pour accentuer le feu et la chaleur de la pièce. Je m’habille rapidement et sors de la chambre pour me rendre dans mon bureau. Une fois sur place, je me vautre sur mon fauteuil et réfléchis.

En fait, songé-je, je ne connais pas vraiment Céleste. J’ai rapidement cerné sa personnalité, mais hormis la fois où je l’ai invitée au restaurant, je n’ai rien appris sur elle ou son passé. Depuis, à cause de mes obligations de souverain, je n’ai pratiquement pas pu partager un moment de détente avec Céleste, et la dernière fois que nous avons pu discuter, la conversation tournait essentiellement autour de moi. Je sais ce qu’il me reste à faire.

— Mike, Tristan.

Comme d’habitude, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, mes fidèles serviteurs arrivent aussitôt.

— Maître…

— Demain, j’emmène Céleste avec moi, pendant trois jours. Elle ne doit pas être au courant, c’est clair ?

— Comme de l’eau de roche. Mais pour le bal ?

— Nous serons rentrés bien avant, on s’occupera de sa robe au retour. Léna, s’il vous plaît.

Celle-ci déboule dans la pièce et demande poliment :

— Maître, vous m’avez appelée ?
Mike lance un regard lourd de sens sur elle, sa convoitise.

— Oui, demain dans la journée quand Céleste ne sera pas dans la chambre, je veux que tu prépares en toute discrétion une valise avec le nécessaire pour trois jours, fais aussi un sac de nourriture pour elle. Quand ce sera fait, mets le tout dans le coffre de mon 4×4.

— Bien. Puis-je me permettre de vous demander pourquoi ?

— J’ai l’intention de partir trois jours avec elle.

— Je vois.

— En mon absence, je veux que vous surveilliez le château, les garçons, lui dis-je avec un petit air entendu appuyé d’un clin d’œil. Au moindre problème, contactez-moi.

— Où comptes -tu aller ? ne peut s’empêcher de me questionner Tristan.

— Ça, c’est un secret.


***


Enfin, voici venir les ténèbres profondes. La nuit dernière, j’ai pris la décision sur un coup de tête d’emmener Céleste en voyage ; j’ai convoqué mes plus fidèles serviteurs, leur ai confié mes ordres, puis suis retourné me coucher après avoir médité sur tout ceci. Ce matin, je me suis réveillé à ses côtés, mais l’ai laissée dormir pour avancer un maximum dans mon travail sans pour autant que mon activité éveille ses soupçons. Toujours des dossiers… Meurtres, territoires, partages de biens, kidnappings… C’est mon lot quotidien. J’ai travaillé toute la matinée puis dans l’après-midi je suis parti chasser afin d’avoir mon quota d’énergie pour la diète de trois jours qui m’attend. Léna est aussi venue m’annoncer en début de soirée que les sacs sont dans le coffre. Maintenant, il ne reste plus qu’à attendre que la belle mange et s’endorme.

Vers minuit, je décide d’aller faire un petit tour dans la chambre. Sur le chemin, on m’interpelle :

— Dante !

Cassidy… Elle vient se placer sur ma route.

— Viens, on va s’amuser un peu. Je suis en manque de ton joujou !

Tout en disant cela elle se colle à moi et se frotte légèrement. Je l’éloigne avec force et elle s’énerve, car je lui résiste à nouveau.

— Tu sembles oublier que je suis ton Roi. Je vis depuis deux mille ans, Cassidy, alors je peux t’assurer que ce n’est pas toi qui me manqueras de respect !

— Mais…

Cette fille commence sérieusement à m’agacer. Il va devenir urgent que je m’en débarrasse. D’obsidienne, mes yeux virent au rouge rubis, chose que je fais très rarement envers ceux de mon clan, tandis que j’annonce d’une voix calme, trop calme, comme la tempête promet d’être furieuse si elle n’obéit pas :

— Déguerpis.

Elle s’en va aussitôt, sans demander son reste, sachant très bien que si elle reste elle aura de graves problèmes. Je souffle fortement et me remets en route, les nerfs en pelote, me remémorant pour qui je marche. Céleste. Une fois dans la chambre je vais m’assurer qu’elle s’est assoupie. En effet, allongée sous la peau de bête, elle frémit lorsque sa peau nue entre en contact avec l’air frais de la pièce, après que je lui ai découvert la tête pour m’assurer qu’elle dormait bien ; elle geint, ronchonne et vient se coller à mon torse penché sur elle pour s’y pelotonner.

— Ne t’inquiète pas, tu seras bientôt dans mes bras, je lui susurre à l’oreille.

Je vais prendre un plaid chaud afin de l’y enrouler pour la protéger du froid extérieur et la soulève telle une princesse. Ma princesse. Je traverse tout le château, empruntant une série de galeries qui mènent à la cour extérieure, où toutes les voitures sont alignées. Dans mes bras, ma jolie Céleste tremble doucement. Instinctivement je la serre davantage contre moi et j’embrasse doucement son front. Qu’est-ce qui m’arrive ? Ces élans de tendresse ne me sont pas habituels. J’ouvre la porte de ma voiture et installe mon joyau sur la banquette. Par je ne sais quel miracle, Céleste ne se réveille pas avant que je puisse démarrer le moteur. Je songe qu’à présent, quel que soit le moment où elle ouvrira les yeux, nous serons déjà en route, partis ailleurs, en voyage, et l’impact de la surprise que je lui concocte depuis hier sera entier. Tout se déroule donc comme prévu. Maintenant je n’ai plus qu’à rouler jusqu’à atteindre ma destination.

Envoûte-moi ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant