Partie soixante six

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Les promesses ne sont pas faites pour être brisées, il faut les tenir.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

En ce moment, je suis facilement irritable.
Ça commence à cause des potentiels clients à Massey's Industrie puis du fait que June ne se souvient toujours pas de moi. Je ne dis rien, mais ça me tue d'être un putain d'inconnu à ses yeux. Après dix heure de boulot arasant, je pense enfin à la bière qui est en train de m'attendre dans le frigo mais c'est là que je remarque que celui qui est censé me refaire entièrement le jardin dort paisiblement sur un fauteuil de la terrasse.

— Pas de scandale, s'il te plaît.. Soupire ma nana qui sent la bombe à retardement dans mon crâne prête à exploser.

La colère m'envahit en rejoignant la partie du jardin où il se trouve. Je donne un violent coup de poing à tout juste un centimètre de son visage. Le verre de la table se brise soudainement dans un bruit fracassant. Le paysagiste sursaute de son fauteuil en hurlant de panique mais à ce moment-là je n'arrive pas a entendre les excuses qu'il me donne.

— JE NE TE PAYE PAS POUR FAIRE LA SIESTE !

June cours jusqu'à nous en sursautant devant la flaque de sang qui coule de ma main.

— Je suis vraiment désolé.. S'excuse-t-il encore en reprenant la pelle qui dort dans la pelouse.

— Barre-toi maintenant.

J'ai la cage thoracique plus douloureuse encore depuis cette crise soudaine de colère. La petite blonde me tient la chemise apeurée en me suppliant de me calmer.

— CASSE-TOI DE CHEZ MOI !

— Il y a des choses plus grave, Jared.. S'il te plaît calme-toi.

Les chuchotements s'amenuisent en rentrant dans la maison comme une furie. Je ne comprends pas ce qui m'arrive, effectivement d'habitude j'arrive facilement à me mettre en colère mais à ce point-là pour une simple histoire de petite sieste, c'est insensé.

— Tu peux me dire ton problème aujourd'hui ? Râle June qui me suit à la trace jusqu'à la cuisine.

— Il ne fait pas son boulot correctement, c'est aussi simple que ça.

Je me sers un verre de whisky mais elle me le retire automatiquement des mains en jetant le liquide dans une plante verte qui traine sous son nez.

— Mais putain tu fais quoi là ?

— Je te sauve la vie.

Clairement à ce stade, elle me gonfle a me faire la morale. Jusqu'à aujourd'hui je vivais normalement, pas plus heureux que quelqu'un d'autre mais j'avais mon sport quotidien à la salle, les nuits entre amis mais surtout je pouvais faire tout ce que j'avais envie sans être contraint d'avoir une personne sur le dos.

— J'ai pas besoin de ton aide, ok ?

Elle se recule vivement comme si elle venait de se prendre une claque imaginaire en pleine figure.

— Oh je t'assure que tu te trompes, tu crois que je suis stupide à ce point-là ?

— Apparemment oui, pourquoi ça te semble si difficile de me laisser vivre comme j'en ai envie ?

Je ne devrais pas m'en prendre à June de cette manière, elle veut mon bien mais le manque de la drogue revient soudainement dans ma tête à en être douloureux. Je ne me contrôle plus, c'est impossible de faire autrement, j'en suis conscient mais je ne veux pas de son aide.

— Parce que tu comptes à mes yeux.

Je rigole bêtement de cette connerie qu'elle vient de sortir aussi naturellement. Jusque-là, elle ne se rappelait même plus de mon existence et maintenant je retrouve ma place initiale. Oh non ça ne peux pas être aussi simple.

— Change de disque, ça me fatigue.

— Un conseil, va te faire soigner parce que le problème ne vient pas de moi mais de cette putain d'addiction que tu portes à la coke !

Elle hurle tellement fort dans la baraque que les voisins vont certainement nous ramener tous les flics du coin si ça continue. Tout ce qu'elle me dit est vexant d'une certaine manière parce qu'elle ne me fait pas confiance mais d'une autre je sais que c'est parce qu'elle est inquiète et que justement elle commence à comprendre que ce problème est en train de prendre beaucoup de place dans nos vies.

— J'appelle la police maintenant ?

Je reconnais la voix de Marvin qui rentre dans la cuisine, mains dans les poches de son jogging en mode totalement relax.

— Appelle plutôt le vétérinaire, ton chien est bon pour se faire piquer.

Chez les adolescents ils appellent ça être un rebelle, en ce qui me concerne je suis en train de prendre cette phrase comme un affrontement.

— Tu peux prendre un deuxième rendez-vous, la femelle à besoin d'une bonne castration à mon avis.

June ouvre des grands yeux folle de rage en sortant comme une furie de la maison sous l'inquiétude de Marvin qui tente de la rattraper. Apparement elle est déjà trop loin parce qu'il revient là où je me trouve en me menaçant d'un doigt.

— Non mais c'est quoi qui tourne pas rond chez toi ? S'agace-t-il en me repoussant en arrière. Tu veux vraiment qu'elle parte pour de bon ?

— Occupe-toi de ce qui te regarde, Marvin.

Je n'aime pas qu'on se prenne la tête mais j'ai besoin d'espace et me retrouver avec moi-même. Tout est en train de partir en vrille en ce moment, ça devient vraiment difficile à vivre.

— Ça me regarde, mec. Soupire-t-il en reculant légèrement d'un pas. Ça fait trop longtemps qu'on se connaît, quand tu as un problème, je suis aussi concerné.

My only one Where stories live. Discover now