Partie douze

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Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

Je balance cette putain de veste dans ma poubelle en m'arrêtant un instant devant le système automatique encore ouvert. Ça me donne la gerbe encore plus parce que je suis toujours en rogne contre eux. Je veux bien reconnaître que ma façon de dire ce que je pense sans aucun tact est peut-être douloureux à entendre mais il fallait qu'elle le sache.

— Qu'est-ce que tu fais, Jared ?

Julia me regarde perplexe avant de comprendre que je suis en pleine connerie.

— Juste du rangement, on trouve de tout dans cette baraque.

La gouvernante n'y croit pas un mot et elle a raison. Pourquoi est-ce que je pense toujours qu'elle est née de la dernière pluie ?

— Tu crois pas que ton comportement est légèrement excessif ? Me demande-t-elle en croisant les bras contre sa poitrine. Non mais regarde toi, ta main est encore en sang.

Elle me suit dans le living room comme un petit chien derrière son maître. Sangsue deux est encore de sortie, je suis content.

— Longue histoire, j'ai encore pété les plombs ce matin.

Elle plisse son petit nez en me grattant la tête comme si j'étais encore un gamin. Bon sang de vieux souvenirs, c'est fatiguant.

— Comme d'habitude. Dis-moi ce qui se passe, Jared.. je m'inquiète. Soupire-t-elle en relevant mon visage d'une main. Et puis à qui elle est cette fichue veste ?

— Une conasse qui avait oublié son portable dans ma voiture.

— Max m'a dit tout à l'heure que cette fille en question est très jolie.

Je reste comme une statue de marbre pendant qu'elle nettoie ma plaie avec un antiseptique. Qu'est-ce que je peux bien dire de plus que ça ? Ils ont raison, June est jolie si on aime les nanas qui sont naturelles. La beauté à la française, petit nez fin, pas de blond décoloré et pas de prothèse mammaire non plus comme toutes les garces du coin.

— Il abuse, elle est juste passable.

Julia rigole doucement avant de me mettre une compresse. Est-ce que vous savez qu'elle fait partie de ma famille peut-être même encore plus que ma propre mère ? Je peux faire la pire connerie du monde et bien elle sera encore là a me convaincre de ne pas subir ma vie que je mène mais de la vivre comme j'en ai envie.

— Je ne crois pas sinon pourquoi tu viens de reprendre cette maudite veste de notre poubelle ?

Je baisse les yeux sur la veste en jean qui trône maintenant sur mes genoux. Je ne me suis même pas vu faire et ça m'agace d'autant plus.

— On ne cherche pas la lune, des excuses suffisent d'habitude.

J'ignore ses propos, je ne m'excuse jamais de toute façon. Je sors en trombe de la maison en esquivant royalement Max qui parle avec un jardinier. Je ne le connais pas, pas plus que les autres employés qui défilent dans cette baraque. Je rejoins mon agence ou Andrew doit certainement être déjà en train de se mettre en sang parce que je suis encore à la bourre.

— Il faut que je parle tout de suite à Andrew.

Je m'accoude à la banque en attendant patiemment que cette tignasse brune prenne en compte ma demande. Je suis le patron de cette boîte et pourtant il faut encore que je demande une autorisation pour discuter avec mon propre frère.

— Je suis désolée, il est occupé avec une nouvelle employée.

— J'ai dit maintenant.

Je tape doucement du plat de la main contre le marbre mais cette nouvelle secrétaire semble plus difficile en affaire que les précédentes.

— Non je ne le ferais pas, bonne journée.

Cette morsure qu'elle provoque en moi me donne envie de refaire son portrait. Les nombreux clients ou stagiaire dans la pièce me regardent comme une bête de foire. Certains peureux d'être dans mon chemin d'autre qui se disent certainement que je ne suis qu'un bouffon capricieux.

— Je te laisse le choix ma jolie, c'est soit tu fais ce que je te demande soit dans cinq minutes tu ne travailleras plus dans cette boîte.

— Allez-y.. il est dans son bureau. Fini-t-elle par me dire en se mordant la lèvre.

— Tu es virée quand même, dommage.

Je monte le plus rapidement possible dans le bureau de mon frère avec la ferme intention de la mettre dehors comme promis. En rentrant dans la pièce, je m'installe dans un siège, pieds sur la table en verre juste sous ses yeux.

— Assieds-toi je t'en prie.

— Il faut qu'on parle de ta nouvelle secrétaire et de celle qui planifie mes rendez-vous. Dis-je en malaxant ma main encore douloureuse.

— Non, oublie.

Pourquoi est-ce que je savais que ça ne serait pas aussi simple ?

— Angelina n'a pas sa place ici tout comme cette garce à l'accueil.

Il lève finalement les yeux de ses documents en sortant une pile de curriculum vitae. J'attrape une feuille en lisant à voix haute.

— Aime les animaux et la lecture, ah bah tu vois, c'est bien ça.

— Mise à la porte l'année dernière. Il lève les yeux aux ciel en retirant sa paire de lunette.

Mauvais choix, je reprends une feuille dans la gigantesque pile en tapotant le visage d'un homme chauve.

— Ricardo Sanchez, Licencié il y a deux semaines parce qu'il était en retard pour ton café du matin.

Putain de Ricardo Sanchez, je me rappelle encore de la manière qu'il avait de courir comme un gros con dans toute l'entreprise pour ne pas être en retard à l'heure du café.

— Marie Parks.. ? La pile devient de plus en plus petite.

— C'est ton ex du con.

Je cogne la tête contre la table en verre en tapant doucement dessus comme un idiot. Ça risque d'être plus difficile que je ne le pensais.

My only one Où les histoires vivent. Découvrez maintenant