Partie quarante six

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L'amour est la forme de magie la plus puissante qui existe.

~~~ Point de vue de June. ~~~

Lily, ma seule amie cherche une jolie robe à me mettre. Rouge, rose, blanche ? Je ne sais pas encore ce qui est le mieux. Disons simplement qu'être une femme est un travail redoutable mais surtout de longue haleine.

— Elle te va très bien celle-là.

Le reflet du miroir est en train de me rendre cette mauvaise image d'une femme que je ne suis pas. Beaucoup trop de maquillage, beaucoup trop de forme a cause du corset dessous qui me prive d'oxygène. La ligne de mes hanches a un galbe si mince que je pourrais facilement croire être une copie conforme d'une bouteille prête à rendre toute ses bulles.

— Pourquoi elle vient de me mettre une robe avec une taille de plus dans les mains si elle me va bien ?

Lily rougit en reposant le vêtement d'une petite stagiaire dessus un cintre.

— Parce qu'elle ne connaît rien à la mode ? Me dit-elle en reprenant soudainement confiance. Elle devrait plutôt faire attention aux bonbons qu'elle fourre dans ses poches.

La petite brunette rondouillarde jette ses papiers à la poubelle en trottinant jusqu'à la caisse où les clients affluent. Ok, elle marque un point mais je ne sais toujours pas où nous allons. Un repas en tête à tête, une sortie en dehors de la maison ? Je ne pense pas, depuis que nous nous connaissons, les sorties sont rares à cause des paparazzis qui prennent une grande place dans sa vie.

— On ne trouvera pas ce qu'on recherche ici.

Une après-midi entière à faire les boutiques, c'est vraiment du boulot et je ne plaisante pas du tout en disant ça. La coiffeuse me fixe apparement des points de colle partout sur les racines de mes cheveux pour qu'ils paraissent plus longs encore que d'origine. Oui, oui une folie comme une autre de mon amie qui m'énumère les bons côtés des extensions.

— Quarante centimètres ? Répète-je abasourdie en passant une main dans mes cheveux. Il y a un entretien à faire pour cette crinière de poney ?  

— Ils vont tous vouloir te monter avec ça !

Je fusille des yeux ma copine qui rectifie ses mots automatiquement.

— Enfin je parle du poney, pas de toi..

La coiffeuse s'amuse de ses blagues pendant tout le reste de mon rendez-vous jusqu'à ce que les ondulations soit enfin terminée. Une dernière inspection de dernière minute dans la glace et nous rentrons enfin avec ma nouvelle tenue sous le bras.

— Je ne supporte déjà plus tout ce poids, tu crois que ça va me faire cette sensation encore longtemps ?

Toutes celles qui portent des extensions pourront comprendre la torture que je vis tellement qu'elles vous comprime jusqu'à vous faire des maux de tête.

— Arrête de te plaindre, ça te va très bien.

— Même si je marche comme ça ?

Une pouf aux cheveux longs avec des sacs partout dans les mains. Alors ça ressemble vraiment à ça d'être riche ? Les questions se succèdent dans ma tête en même temps que le rire bruyant et entêtant de Lily qui me mène jusqu'à la salle de bain.

— Je le tiens à l'œil en tous cas. Me dit-elle en me donnant une paire de collant. Il ne sait pas la chance qu'il a d'être avec une personne comme toi.

— Tu veux que je pleure maintenant c'est ça ?

Nous parlons de tout et de rien, de sa relation ambiguë avec un garçon de son ancienne université, de ses rêves et de ses peurs jusqu'à ce que je reçois ce message tant attendu. Juste un « Pas encore prête madame la ministre, je dois te dire que tu es belle même naturellement ? » tellement insolent et pourtant si important à mes yeux.

Pourquoi pas.

Rêve, on est pas dans un film.

La conversation avec Lily s'achève et me ramène tout droit à notre rendez-vous. J'ouvre enfin les yeux après une minute angoissante devant la porte encore close de cette sublime maison.

— La surprise n'est pas dans cette maison, Decker.

Le contact de nos deux corps ensemble est à peine imaginable et c'est tout qui se chamboule dans ma tête en sentant une main chaude dans mon dos. Je ne me retourne pas, je ne veux juste pas que tout s'arrête brusquement.

— Où est-elle ?

Ma voix n'est qu'un douloureux murmure en m'enivrant de son souffle dans ma nuque, de son pouce caressant ma gorge plus lentement encore que la seconde précédente. La délicieuse souffrance de nos retrouvailles s'achève à l'instant où ses lèvres rencontrent ma peau juste là où ses doigts m'ont marqués juste avant.

— Je ne peux pas te le dire..

Je me retourne doucement sous ses yeux bleus qui ressemble au paradis. Sous la faible lumière des phares de sa voiture, je remarque qu'il est autant anxieux que moi à cette invitation.

— Pas de restaurant, pitié..

Un petit sourire se dessine sur ses lèvres en se rappelant certainement de notre dernière sortie au restaurant qui a fini sa course en un repas à emporter.

— Plus de restaurant promis, j'ai encore mieux. Me dit-il en replaçant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Avant ça, je dois te dire que tu es très belle.

— Je peux te dire la vérité ? Je ne respire plus avec ce corset dessous.

Ça ressemblait a un compliment jusque-là mais visiblement je suis trop honnête et encore moins bonne dans le romantisme. Son rire soudain me soulage et nous ramène dans cette bulle que nous formions.

— Je m'occupe de ça tout de suite, Juno.

My only one Where stories live. Discover now