My only one

Partie neuf

Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons.

~~~ Point de vue de Jared. ~~~

Mes yeux brûlent à la lumière. Bien plus encore depuis que le soleil a atteint son paroxysme. Pourquoi ne suis-je pas dans mon pieux ? Anciennement une maison de famille, ma mère préfère vivre dans le luxe plutôt qu'avec ses enfants, je comprends mieux pourquoi je ne supporte pas de vivre ici.

— Bordel de merde, qu'est-ce que..

June est toujours dans mon divan, sourire aux lèvres même en dormant. Pourquoi est-ce que j'ai une envie soudaine de meurtre ? Je saute automatiquement hors de la couverture. Je suis en train de me rendre compte que la limite est plus qu'atteinte, cette traite qui sourit tout le temps vient de mettre son grain de sel dans ma vie.

— On ce bouge merdeuse, tu vas pas finir ta nuit ici.

Elle marmonne dans sa barbe mais demeure toujours endormie. Il faut que je sorte tout de suite, elle m'oppresse à être dans ma baraque de bon matin. En sortant de la maison, je pense de plus en plus à cette petite conne qui se croit déjà tout permis alors qu'on ne se connaît même pas.

— Ça va Jared ? Me demande papa poule en courant jusqu'à moi. Tu veux que j'appelle un taxi ? Ou je peux le faire si tu veux.

Max est chiant, Max n'est pas mon père, Max est juste un agent de sécurité qui m'emmerde avec ses questions.

— Qu'est-ce que tu veux, Max ? Grognai-je en me plaçant devant ses yeux bruns. Que je te t'envoie un petit texto quand je reviens ?

Merde à la fin, est-ce que c'est possible de vivre comme une personne normale sans qu'on s'occupe de moi comme d'un gosse ? Je veux bien qu'on tienne à ma sécurité parce que c'est moi qui banque mais je tiens tout de même à ma liberté. Il ne me reste plus que ça.

— Ça m'arrange oui.

— Tu veux vraiment mon poing dans la gueule ou quoi ? Non Max, j'ai encore une vie.

Je me barre a toute vitesse parce que ça ne servirait à rien de le faire. La plupart des gens me fuis comme un maudit virus et pourquoi à votre avis ? Parce que je suis tout simplement moi-même. Je ne fais pas dans la dentelle, je ne cherche pas à être aimé et je ne veux surtout pas qu'ils le fassent. En revanche un autre pourcentage de la population New-yorkaise m'aime juste à cause du physique. Apparement les connards qui n'en ont rien à faire de presque tout, c'est attirant.

— Allez dis-moi ton problème aujourd'hui ?! S'énerve-t-il en me poussant légèrement en arrière. C'est à cause de cette petite blonde dans le salon ? Merde à la fin, tout le monde en a marre de ton manque de respect.

Il n'est pas prêt à combattre un type qui n'en a rien à foutre de sa propre existence. Effectivement, c'est pas la vraie vie, mais qu'est-ce que je dois faire ? Faire mumuse avec un psychiatre ?

— Qu'est-ce que tu viens de dire ?

Je ne me rends compte qu'après que la pluie commence à en faire des siennes. Vous savez ce genre de gros nuage sur votre tête qui vous rappelle que vous êtes poisseux ? Bah voilà.

— Je reformule ma phrase, combien de temps vas-tu être en colère contre toi-même ? Max repose une main contre mon torse en soupirant. Ça va te rendre dingue à force.

— Moi aussi je reformule ma phrase, pendant combien de temps tu vas me pourrir la vie et pas faire ton job correctement ? Si j'avais besoin d'une nourrice, je demanderai certainement à ta..

Je m'apprête à lui mettre mon poing dans la tronche mais depuis aussi longtemps que je me souvienne, nous avons un code avec Max. On ne parle pas de la famille, chez lui c'est sacré. Il est un ami, un peu pot de colle certes mais il ne veut que mon bien-être. Pourquoi est-ce que je lui cache qui dort vraiment dans cette maison ? Il fermerait peut-être sa gueule si il le savait.

— Les gens ne sont pas de la merde. Ils n'oublient pas ce que tu as déjà pu dire ou faire, Jared. Contente-toi d'être juste celui qu'il veulent. Un type à la gueule d'ange qui pose dans un magazine.

Je suis en colère, proche d'une explosion. Je ferme les yeux en tentant de reprendre le contrôle mais voilà mes mains serrent déjà fermement l'encolure de son tee-shirt.

— Allez combat comme d'habitude avec ton poing mais jamais avec le cerveau. Me dit-il d'un air rageur. On a tous l'habitude de ton comportement de merde.

Mes phalanges brûlent sous ses mots. Il a raison, c'est ce que je sais faire de mieux depuis petit. Me battre jusqu'à ce que ça en soit douloureux. Vieux con, il n'y a que comme ça que je ressens quelque chose.

— Qu'est-ce qu'il se passe.. Jared, non !

Le coup de poing que j'adresse à Max broie presque sa mâchoire en deux. Les picotements qui me remonte dans le corps sont ce que je voulais depuis que j'ai aperçu June dans le divan. La pluie se déchaîne et ses petites mains tentent de me faire reprendre le contrôle. Putain de frissons de dégoût quand elle me touche.

— Ça devient une habitude maintenant, tout est sous contrôle. Explique Max à June en crachant une glaire de sang.

— Non ça ne va pas ! Regardez votre visage..

Je le repousse en me tenant à une distance raisonnable. Il a de la chance qu'elle soit là, d'habitude notre méthode a nous est la violence mais aujourd'hui elle ne pourra pas résoudre ce qui me ronge.