Chapitre 32; Part 1

851 124 3
                                    

EILEEN


     Quelle plaie ce Born. Pourquoi Loan me laisse sa merde ? C'est pas comme si je l'aidais plus qu'il ne le devrait. Je rumine dans la cuisine d'où j'essaye de faire à manger pour deux avec juste de quoi en faire pour un. Quelle galère. Le ravitaillement n'est toujours pas arrivé. Je coupe des bouts de fruit qui je pense sont plus que mûrs mais on va pas faire les difficiles. Un énorme bruit me fait me précipiter au salon. Je découvre Born par terre, ma table couchée.

- C'estpas vrai.

     Born baragouine des trucs mais je ne comprends strictement rien. Et je n'ai pas vraiment envie de faire des efforts. Je relève ma table et m'accroupis pour essayer de relever Born. Il pèse une tonne c'est incroyable. Je le redresse tant bien que mal pour l'appuyer contre mon canapé.

- Allerlève-toi.

- Laisse-moi,tire-toi Loan.

- Amauvaise pioche c'est pas lui. Debout. Debout j'ai dit !

     J'essaye de le soulever mais rien à faire. Ok comment je procède ? Ho super. Il s'est coupé en tombant. C'est bien ma chance. Je cherche de quoi le nettoyer. J'ouvre tous les tiroirs pour trouver du désinfectant mais je n'ai pas grand chose. Je m'approche de lui, écarte quelques mèches de cheveux et m'assoie à côté.

- Born,je vais mettre de l'alcool sur ta plaie alors pas de gestesbrusques.

- Donne-lemoi j'ai soif...

     Il essaye de saisir la flaque mais j'ai clairement pas de patience aujourd'hui. Je ferme bien le flacon avant de venir le heurter contre la tempe de Born. Sa tête bascule en arrière. Bon sa blessure est un peu plus grande mais au moins il dort. Il ne risque pas de m'embêter. Je lui nettoie correctement sa plaie avant d'essayer de le hisser sur le canapé. Je monte dessus pour tenter de l'y mettre. Pourtant mon canapé n'est pas bien haut, je devrais y arriver. En tirant trop je tombe à la renverse.

- Nonmais merde !

     Ok changement de tactique. Je déplie mon vieux canapé et le tire dessus. J'attrape ses pieds et les bascule sur le tissu. Bon il reste plus que l'autre côté. Je lui agrippe les épaules pour le relever et le jeter sur le matelas. Voilà. Rien de bien compliqué quand même. Loan aurait pu s'en occuper, c'est son ami pas le mien.

     Quelqu'un vient toquer à ma porte. Je découvre Bélem. Qu'est-ce qu'il me veut encore ? J'espère qu'il n'y a rien de grave. C'est mauvais signe lorsqu'il vient vous voir.

- Bajra t'attend à la salle du conseil.

- Pour ?Un problème avec mon travail ?

- Nonrassure-toi. Tu fais du très bon boulot. J'ignore l'objet de tavenue, je fais passer le message.

     J'acquiesce et récupère mes affaires. J'hésite à laisser seul Born. Il pourrait tout casser chez moi, et je ne sais pas quand Loan a planifié de rentrer. Bélem le remarque en m'attendant. Il ne fait rien de mal à part me déranger et squatter mon canapé.

- Sice mec te pose un problème tu peux me le dire.

- Jepense qu'il pose beaucoup de problèmes à tout le monde, mais aprèson va pas le laisser comme ça...

- C'estsûr. J'en parlerais à Bajra, peut-être qu'il pourra lui faireregagner la surface.

- Quelqu'unpourra le prendre en charge là-haut ?

- Cene sera plus notre problème après.

     Je me retourne pour le fixer. Bélem reste à contempler soit mon magnifique canapé soit l'épave qui est dessus.

- Ne prends pas d'initiative. Je doute que Bajra accepte de bannir un de ses amis.

- Tu crois qu'il risquerait notre sécurité pour lui, ou tous les autres ? Réfléchis un peu Eileen.

- Je pense qu'il prendra toujours en considération l'avis de ses amis. Et je doute que les anciennes recrues acceptent cette solution.

- Ils n'auront pas besoin de le savoir après.

- Fais attention avec ce genre de paroles Bélem. Tu sais que des rumeurs circulent sur toi. Ne vas pas les confirmer.

- Notre chef t'attends.

     Bélem a la fâcheuse tendance à se prendre pour le chef. Beaucoup de gens parlent sur lui : il aurait fait remonter des personnes définitivement. Il sait très bien faire disparaître ceux qui l'incommodent. Je suis même étonnée qu'il n'y ait pas eu plus de disparitions depuis quelques mois.

     Bélem reste sur le palier. Je range mes affaires, notamment mon couteau dans mon pantalon, et lui referme la porte. Hors de question de le laisser seul chez moi, et avec Born complètement ivre. Il me sourit dans le couloir. S'il pense que je vais partir comme ça.

- Tu m'accompagne ?

     Bien sûr j'utilise un ton qui ne laisse pas de place à la réponse. Bélem me fait signe de passer devant lui. Mais quelle galanterie. Il m'emboîte le pas et nous marchons l'un à côté de l'autre dans les galeries. Je me demande s'il aura le culot de revenir chez moi une fois qu'il m'aura laissé au conseil. Je ne pense pas mais j'ai quand même un doute. 

L'Organisation [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant