Chapitre 5

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Chapitre 5

  Il fait froid

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  Il fait froid. Un froid glacial. Un froid d'une chaleur incommensurable.

   Le balancement régulier qui fait basculer mon corps engourdit de gauche à droite, me fait d'abord croire que je suis allongée sur le pont d'un bateau, lors d'une violente tempête. Mais plus les secondes passent, plus je regagne mes esprits, et plus je comprends que je suis sur le dos de quelqu'un. Quelqu'un que je ne connais pas visiblement.

   Mes yeux papillonnent, ma gorge est sèche, et je tremble de froid alors que nous sommes en plein été. Le dos contre lequel mon torse est collé est glacé et je doute même de la présence d'un organe vitale dans cette cage thoracique.

   Que s'est-il passé ? Qui est cet homme ? Où m'emmène-t-il ?

   Les questions sans réponses me picorent le crâne comme un oisillon et mon mal de tête se réveille. Je grogne en tentant de me rendormir afin d'échapper à cette drôle de réalité, en vain.

   Une odeur de pluie et de détritus parvient à mes narines et je redresse la tête pour comprendre que nous cheminons dans des ruelles sinistres de Paris, dans le noir et sous l'averse.

   Si je me souviens bien, la population semble figée dans le temps. Et les êtres vivants sont protégés par une sorte de couverture invisible qui repousse ceux qui essayent de les toucher. Ce qui est le plus étrange, c'est que ce jeune homme et moi échappons à la règle apparemment. De plus, une sorte de loup bossu sorti de nulle part a essayé de m'ôter la vie avant que ce gars n'utilise mon énergie pour le mettre hors d'état de nuire.

   Je grimace. La folie aurait-elle fait griller les nerfs de mon cerveau sans mon accord ?

_ Tu es enfin réveillée ?

   Je sursaute à l'entente de sa voix masculine ébranlée par la fatigue. Je me contente de hocher doucement la tête, bien consciente qu'il ne me voit pas.

   Je le sens pousser un profond soupir et il me laisse glisser le long de sa colonne vertébrale.

_ Bien. Ça fait un poids mort en moins.

   Quand mes pieds atteignent le sol, je prends quelques secondes afin de stabiliser mon corps aussi frétillant qu'une sardine tout juste sortie de l'eau. Je dois donc m'appuyer au lampadaire à mes côtés pour ne pas m'effondrer. J'ai la tête qui tourne, je me sens faible et affamée.

   Pourtant, penser à ma condition physique est bien la dernière de mes préoccupations pour le moment.

_ Attends. Tu viens bien de me faire comprendre que je suis un point mort ?

   Ma voix est aussi acide qu'une sucette au citron et il fait volte-face pour me répondre, son visage éclairé par la lueur défaillante du lampadaire.

ENDLESS (EN PAUSE)Where stories live. Discover now