Chapitre 3

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Chapitre 3

  Le car ralentit progressivement et se gare sur un grand parking pour s'immobiliser complètement

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  Le car ralentit progressivement et se gare sur un grand parking pour s'immobiliser complètement. Les lycéens se pressent de sortir dans un brouhaha assourdissant et je renifle encore une fois en rangeant mes écouteurs dans ma poche. Une fois la vague enragée dehors, je rassemble mes affaires, essuie mes yeux boursoufflés d'un revers de la main et mets pied-à-terre à mon tour après avoir salué le conducteur d'un signe de la tête.

  La chaleur caniculaire me prend soudain à la gorge et je regrette déjà la climatisation du car de notre lycée. Après avoir récupéré nos valises dans la soute, nous nous agglutinons autour de la professeure comme des lucioles en direction d'un lampadaire. Celle-ci nous rappelle une dernière fois le programme de notre séjour après nous avoir donné une fiche récapitulative.

  Elle jette un bref coup œil à sa montre et j'en profite pour remarquer à quel point elle paraît minuscule en étant entourée de tous ces lycéens en pleine croissance.

_ Il est onze, lance-t-elle en ajustant ses lunettes de soleil sur son nez.

  Six heures avant l'accident.

-Vous avez un peu moins d'une heure pour vous installer et vous familiariser avec l'hôtel qui se trouve derrière moi. Rendez-vous ici juste après pour qu'on puisse aller déjeuner tous ensemble.

  Les lycéens acquiescent et nous la suivons d'un pas pressé jusqu'à l'imposant bâtiment qui se dresse désormais devant nous. Un peu déçue de ne pas avoir eu le temps d'analyser le paysage de Paris, je passe les portes battantes en dernière, la tête basse. Perdue dans mes pensées, je prends du temps avant de me rendre compte que tout le monde est déjà parti en direction de sa chambre, la prof compris.

  Heureusement, je sais qu'elle chambre m'a été attribuée et à quel étage elle se trouve. Je traverse donc l'accueil et me retrouve dans l'ascenseur avec un vieil homme à l'odeur de cigarette froide.

  C'est quand je croise son regard pervers et son sourire en coin qui dévoile ses dents jaunes et noires qu'un frisson de dégout foudroie ma colonne vertébrale.

_ Le dentifrice, ça existe..., je marmonne si finement qu'il ne m'a probablement pas entendu.

  C'est le cœur battant et l'estomac retourné que je trottine presque une fois dans le couloir en direction de ma chambre. J'ai la chance d'en avoir une pour moi toute seule étant donné que nous étions un chiffre impair de par l'absence d'une élève. De plus, j'étais la seule à vouloir m'isoler.

  Et je fuis, encore et encore, jusqu'à me perdre en moi-même.

   Le souffle court, je passe la carte magnétique qu'on m'a donnée plus tôt dans la serrure de la porte et entre. Je laisse mes bagages à l'entrée et contourne le lit au milieu de la pièce pour regarder par la petite fenêtre. Enfin, je place ma main sur la vitre et y appuie mon front brûlant comme une gamine devant un magasin de confiseries.

ENDLESS (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant