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J'avais déjà vu ma petite soeur nue. Elle devait avoir huit ans et était si peu développée que c'était comme si je regardais mon frère.

Puis, j'avais aussi entrevu toutes ces actrices qui jouent dans des films d'amour et finissent par se déshabiller pour prouver aux types en face d'elles qu'elles les aiment. C'était quelque chose de typique dans n'importe quel scénario de film américain. Ou même dans les quelques films pornographiques que j'avais déjà mattés seul ou avec Mathias- car on fait presque tout entre meilleurs amis.

Mais jamais je n'avais encore vu une fille nue devant moi. Je n'avais encore jamais eu la chance de poser ma main sur la cuisse ou de caresser les cheveux de qui que ce soit.

Pourtant, ce soir-là, une fille s'est déshabillée complément devant moi. Qui aurait cru que cela arrivera chez Morgane, pendant sa soirée d'anniversaire et surtout dans sa chambre? J'étais le premier surpris mais ça n'aurait pu que se passer de cette façon.

Lorsque j'ai dû ôter mes vêtements à mon tour, ça a été une autre paire de manches. Je me suis senti de trop et vraiment laid.
Je n'avais pas un corps déplaisant, ce n'était pas le problème mais je n'avais pas le corps que je voulais.
Je me sentais trop grand et fort, trop poilu et surtout beaucoup trop masculin.

J'aurais aimé garder au moins un tee-shirt mais elle m'a délicatement dévêtu avant de poser des petits baisers délicats le long de mon torse.
C'était la première fois que des lèvres se posaient sur cette partie de mon corps, sur mon torse que je hais tant.

-Embrasse-moi aussi, Romuald, m'a-t-elle sommé en descendant doucement au niveau de mon nombril.

Pendant plusieurs instants après ces mots, je me suis senti affreusement con d'être si mal à l'aise, d'avoir autant de mal à accomplir quelque chose d'aussi anodin qu'une lignée de baiser sur son corps parfaitement nu.
Elle était jolie pourtant, voire vraiment belle et même si je n'ai jamais aimé parler de cette manière, elle m'excitait.

Si j'avais été quelqu'un de plus confiant, je lui aurais fait sauvagement l'amour mais c'était ma première fois et je n'étais pas spécialement dans mon élément. Je préfèrais donc prendre mon temps.

Elle m'a attrapé les mains et m'a délicatement couché sur le lit brodé. J'ai suivi le mouvement et l'ai laissée me chevaucher. Elle a commencé à m'embrasser les lèvres. C'était bien mais je n'ai pas réagi, je ne lui ai jamais rendu ses baisers.

-Si tu as envie qu'on s'arrête là, tu le dis, Romuald, a gentiment dit mon amie en souriant.

J'ai refusé. Je n'étais pas dans mon élément mais n'avais pourtant aucune envie d'arrêter le tournant que les événements avaient pris.
Je n'avais pas envie de me rhabiller, malgré ce corps que je n'aime pas et ma gêne indescriptible.

-Continue, ai-je chuchoté, s'il te plaît.

Elle a obéi à ma demande et m'a encore embrassé durant plusieurs instants avant de de nouveau parsemer mon torse de nombreux baisers délicats. Plus elle descendait, plus je devenais rouge de honte.

Après une dizaine de minutes de bisous et gestes délicats, nous avons fait l'amour, ou plutôt couché ensemble car nous n'étions pas amoureux donc il n'y avait aucun amour entre nous. C'est étrange à dire mais dans ma tête, ça fonctionne de cette manière.
J'étais aussi très fier d'être au même niveau que Clara, ma petit soeur qui avait déjà découvert son corps avec un garçon.

Après cela, nous sommes restés couchés durant plusieurs instants. Elle avait sa main vernie posée sur mon torse alors que j'étais droit comme un i sous les couvertures. Je ne savais vraiment pas quoi faire. J'étais gêné et en même temps, content. Je ressentais quelque chose de véritablement paradoxal à ce sujet.

-Romuald, j'ai quelque chose à te dire, a commencé la jeune fille en approchant son visage de mon torse.

Je ne me suis pas crispé cette fois, j'étais presqu'habitué à la chaleur de son corps, maintenant. Je n'étais pas encore à l'aise au point de me balader nu dans toute la chambre mais j'avais moins de poids sur les épaules qu'au début que ça ne se produise.

-Vas-y, je t'en prie, il n'y a plus aucune gêne entre nous, n'est-ce pas?, ai-je souri.

-Je ne pensais pas que tu étais du genre à accepter de te taper une fille, a-t-elle avoué après quelques secondes d'hésitation.

Je n'ai pas vraiment été étonné ou choqué, je comprenais même parfaitement ce quiproquo; tout le monde croyait que j'étais purement homosexuel. J'ai donc pris cela avec le sourire et ai fait de mon mieux pour répondre correctement, afin d'éviter qu'un malaise n'apparaisse entre nous.

-Je ne suis pas fixé à un seul sexe, tu sais, ai-je souri. Je ne suis pas du genre à passer à côté des personnes attirantes, que ça soit des hommes ou des femmes.

La jeune fille a essayé de répliquer quelque chose à cela mais, alors qu'elle ouvrait seulement la bouche, des bruits de pas se sont faits entendre dans les escaliers. Paniqués, nous nous sommes séparés et avons essayé d'enfiler nos vêtements le plus vite possible. Je n'avais pas honte de ce que je venais de faire mais je n'avais aucune envie qu'un invité me découvre nu, couché dans le lit de la jolie Morgane. Ça aurait été honteux et déplacé. 

-Romuald, tu es où?, ai-je entendu venant du le couloir.

Je n'ai pas répondu, trop occupé à remettre mon pantalon et à en fermer la braguette avant la venue de qui que ce soit. J'avais reconnu la voix de Mathias mais il n'était pas tout seul, à moins qu'il ait enfilé une paire de chaussures à talons avant de partir à ma recherche.

Alors que je remettais mon tee-shirt, la porte de la chambrette violette s'est ouverte.

-Qu'est-ce que tu fous là?, m'a-t-on questionné.

-Putain, Morgane, tu es pleine, a constaté mon meilleur ami en tenant la jeune fille en question par le bras.

Cette dernière n'était pas vraiment saoule, je crois, elle avait même encore de quoi faire avant de ne plus parvenir à être consciente de ses actes. Pour le moment, elle était simplement à la phase intermédiaire, préférant rendre des services ou danser comme une pauvre malade.

Je me sentais con et excessivement mal à l'aise; c'était pire que lorsque j'ai vu des seins pour la première, une demi-heure plus tôt. C'était un sentiment tellement pire. Je me sentais sali et impardonnable.

-C'était qui?, m'a demandé la rouquine, assez calmement.

J'ai laissé plâné un léger silence avant de difficilement prononcer le prénom Héloïse. Cette dernière n'est pas sortie de la salle de bain, malgré le fait qu'elle n'avait rien à craindre.
Pourtant, j'ai cru voir la mâchoire de Morgane se contracter à l'entente du prénom de notre amie en commun.

-J'espère que si tu te la farcis, tu choisiras quand même de venir avec moi au bal de fin d'année, a-t-elle clamé.

J'étais légèrement perdu. Jamais personne ne m'avait parlé de l'accompagner à cette dernière soirée mais quand j'entendais Morgane, j'avais l'impression d'avoir loupé un épisode.
Mathias m'a envoyé un regard rassurant, qui signifiait que je n'avais qu'à accepter.

Ce que j'ai fait, vu que j'avais envie du aller depuis le début avec elle.

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Je suis encore désolée pour le retatd accumulé mais j'espère que ce chapitre vous a plu.
[07.02.2017]

Donne-moi ton corpsWhere stories live. Discover now