LUI

Chapitre 94

- tu es sublime. Lui dis-je à l'oreille.

- merci.

- c'est bon ma puce on peut y aller ? Vous êtes prêts ?

- oui maman c'est bon. Allons-y avant que je me dégonfle. Dis-elle en soufflant.

Chloé

Le trajet se fait dans le silence. Juste la radio émet du bruit. Je suis nerveuse comme jamais. Scott est à l'arrière de la voiture. Je sens son regard sur moi. Je me retourne de temps en temps comme pour m'assurer qu'il est bien dans la voiture. C'est n'importe quoi, je deviens complètement cinglée.
La voiture s'arrête. Ça y est on est arrivé. Mon calvaire va bientôt commencer. Même si mon avocate m'a dit cela ne va pas durer longtemps. Elle m'a bien redit que ce n'est pas un procès. Il a déjà été juger et condamné pour les faits auquel il était accusé. Cela va plus être une sorte de discutions en fait. Le juge va demander à mon père de faire une sorte de déclaration pour expliquer pourquoi il pense être apte à être libérer. Ensuite si elle juge que je dois faire un témoignage et bien elle m'appellera. Pourvu qu'elle n'ai pas besoin de moi.

- tu viens ma puce ?

- hein ?...oui j'arrive. Désolée j'étais dans mes pensées.

- je comprends.

Scott m'attire contre lui et m'embrasse sur la tempe. C'est fou comme il peut apaiser mes craintes. Ça me fait du bien qu'il soit là.
On se dirige vers le tribunal. J'aperçois mon avocate nous attendre devant les marches qui mènent à l'entrée.

- bonjour Chloé. Vous allez bien ?

- bonjour, ça peut aller. Je suis...très nerveuse.

- on va faire en sorte que cela ne dure pas trop longtemps et qu'il reste en prison bien sur.

- oui c'est tout ce que je demande. Bon allons-y.

Nous sommes devant les portes de la salle d'audience. Nous devons attendre encore quelques minutes avant de pouvoir rentrer. J'imagine que le juge s'installe. Je ne sais pas si mon père sera déjà dans la salle ou s'il arrivera une fois que tout le monde sera installé.
Les portes s'ouvrent. Scott me tiens la main et me la serre plus fort quand on doit s'avance vers l'intérieur. Je souffle un bon coup, souris faiblement à Scott.
Dès que l'on rentre dans la pièce j'aperçois un homme assis. Il est de dos. Mais même de dos je le reconnais. Mon père. Le fait de le voir m'arrête net en plein milieu de l'allée.

- viens Chloé, je suis là. Il ne peut rien te faire. Viens on va s'asseoir. Ne fais pas attention à lui.

- je te suis.

On prend place sur le banc. Nous sommes devant. C'est à dire pas très loin de mon père. Je peux très bien le voir d'où je suis. Il a changé. Il a vieillit et...maigris. Il me ferait presque de la peine quand je le vois dans cet état. Il a dû sentir mon regard sur lui car il vient de tourner la tête et il me fixe. Son regard me fait froid dans le dos. Je me raidis sur le banc, c'est plus fort que moi. Scott pose sa main sur ma cuisse et me dit que ça va aller. Heureusement qu'il est là pour moi. Je me serais déjà effondrée sinon. Ma mère prend ma main dans la sienne. Je me dis que moi au moins j'ai les deux êtres que j'aime le plus au monde auprès de moi. Et lui ? Qui a-t-il pour le soutenir ? Personne. Et je ne vais surtout pas le plaindre.
Le juge arrive et la séance va pouvoir commencer.
Le juge explique brièvement les faits qui ont amener mon père en prison. Scott est de plus en plus nerveux lorsqu'il entend le juge énoncer quelques détails de l'affaire. Il invité mon père à s'avancer pour que celui-ci commence à plaider sa cause.
Je n'avais pas revu mon père depuis le procès. Ce serait mentir que de dire que cela ne me fait rien de le voir. Malgré tout le mal qu'il m'a fait il reste quand même mon père. Et c'est ça le plus difficile. Si j'avais été violé par un inconnu je pense que cela aurait été différent. Non seulement il m'a violé mais il m'a aussi privé d'un père.
Mon père s'avance tout en me regardant.

- monsieur Martin vous êtes ici car vous pensez être apte à sortir de prison. Donc je vous laisse nous expliquer vos arguments. Lui dis le juge.

- monsieur le juge, comme vous l'avez dit je suis en prison car j'ai fait du mal à une personne. Une personne que j'aime de tout mon coeur. Une personne à qui je regrette d'avoir fait subir cette souffrance. Cette personne c'est ma fille. Et je tiens tout d'abord à m'excuser auprès d'elle.

Il se tourne vers moi pour pouvoir s'adresser à moi personnellement.

- Chloé, je suis sincèrement désolé de t'avoir fait du mal. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. Je sais que tu ne pourras jamais me le pardonner mais saches que je t'aime. À cause de moi j'ai perdu une fille. Je suis désolé Chloé.

Il se retourne et reprend sa place devant le juge.

- pendant mon séjour en prison j'ai pu réfléchir à ce que j'avais fait. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça et je ne le saurais probablement jamais. Les médecins m'ont dit que j'avais eu probablement des pulsions. Mais je sais que ça n'excuse en rien mon comportement. La prison m'a changé. J'ai compris tout le mal que j'avais fait à mes proches. C'est pour ça que je pense être apte à sortir de prison monsieur le juge.

- très bien. Merci monsieur Martin pour votre témoignage. Est-ce que quelqu'un d'autre veut témoigner avant que la séance ne se termine ?

Mon avocate me regarde me laissant le choix. Je ne sais plus quoi faire. Est-ce que je dois prendre la parole ou bien me taire et laisser une chance à mon père de s'en tirer aussi facilement ? Si je ne dis rien et qu'il sort je m'en voudrais de ne pas avoir tout tenté pour le tenir loin de moi. Mais est-ce que je vais réussir à dire quelque chose avec lui à côté ?

- bon si personne n'a rien à dire je crois que...

- non attendez monsieur le juge. Je...je veux dire quelque chose si vous le permettez.

- vous êtes ?

- je suis...Chloé...Chloé Martin monsieur le juge.

- très bien mademoiselle Martin. Venez prendre place. Nous vous écoutons...