One love One passion

Chapitre 51

— Loïs ?

— Waouh. Tu n'as vraiment pas changé toi, dit-il, en tenant son genou droit.

Aurais-je brisé une carrière professionnelle à l'instant ?

Nooon.

— Tu t'en remettras. Fais moi confiance.

    Étonnement, il n'était pas en colère, puisque un petit sourire apparut sur ses lèvres.

— Tu es vraiment venue, déclara-t-il, son regard ancré dans le mien.

— Ça se voit non ?

Il laissa échapper un petit rire.

— Bon on va pas rester ici toute la nuit. Suis moi, reprit-il, un léger sourire en coin.

    Je hochai la tête en guise de réponse. Nous rentrons à l'intérieur de l'hôtel et déjà, toutes les filles de l'accueil avaient leur regard braqué sur lui. Une pointe de jalousie prit aussitôt possession de moi.

Merde.
Calme toi Romane.
Vous ne sortez plus ensemble après tout.

    Quelques ascenseurs plus tard, nous étions enfin arrivés dans sa chambre. Enfin, c'était plus un appartement qu'une chambre. Loïs m'invita ensuite à m'assoir sur le canapé, ce que je fis en un mouvement. Puis, il prit place en face de moi.

— Bon, il est temps de parler, m'annonça-t-il d'une voix sérieuse.

Mon cœur s'accéléra légèrement.

— Pourquoi tu m'as quitté comme ça ? Sans explication. Rien, dis-je directement, lancée dans la discussion.

     Cette question qui m'avait trotté dans ma tête depuis si longtemps, était sortie soudainement. Loïs laissa échapper un petit soupir, avant de passer une main dans ses cheveux.

— Tu sais bien que ça a toujours été mon rêve de rentrer dans cette école. J'étais tellement heureux d'avoir cette chance de pouvoir l'intégrer. Mais je me suis vite rendu compte de toute cette masse de travail qui m'était demandé. Les matchs, les examens, les entraînements... Je n'avais plus de temps pour moi... Alors pour toi... Je me suis dit que notre distance était déjà compliquée, alors en plus de ça, je ne pouvais continuer notre relation...Et... Je t'ai quitté. Je croyais vraiment que c'était la bonne solution pour nous deux, mais... je n'ai cessé de penser à toi...

    Mon cœur s'accéléra de plus en plus. J'avais enfin la réponse à ma question. Pourtant, je n'étais pas satisfaite.

— Mais pourquoi après m'avoir quitté, tu ne répondais pas à mes appels ? Tu ne répondais même pas à mes messages ! Mais tu te rends compte de comment j'étais moi !

— C'était trop dur pour moi... m'avoua-t-il. Déjà que j'ai eu du mal à te quitter, alors en plus devoir t'entendre pleurer... Je ne pouvais pas... J'étais autant triste que toi Romane... Je te le jure... Je voyais bien tous ces appels de toi, des gars... Mais je ne pouvais pas répondre. Je ne le devais pas...

— Tu m'avais pourtant promis Loïs ! À cause de toi, j'ai vécu un enfer ! Je suis restée cloîtrer pendant un mois dans ma chambre ! Je me demandais chaque jour, pourquoi tu m'avais quitté comme ça. Nous aurions pu trouver une solution, mais non, il a fallu que tu romps tout. Et je te vois quelques mois plus tard à la télé, tout souriant ! Pendant que moi je pleurais toutes les larmes de mon cœur, merde ! criai-je furieusement, avant que mes larmes ne fassent leur apparition.

    Loïs ne disait plus rien. Je voyais bien qu'il était triste et mal à l'aise. Pourtant tout ça, c'était à cause lui.

— Romane...

    Mes larmes s'intensifiaient. Ma respiration était de plus en plus saccadée. Loïs se leva du canapé et s'approcha de moi. Il fit glisser une main sur ma joue et essuya quelques larmes. Cette décharge autrefois habituelle, était revenue. Des milliers de frissons me parcoururent le corps.

— Je suis tellement désolé Romane... souffla-t-il, avant me prendre dans ses bras.

    Je m'écartai violemment de lui et partis. Après avoir quitté l'hôtel en trombe, et courus pendant cinq bonnes minutes, je me posais sur le premier banc venu. Mes larmes avaient arrêté de couler. Mon cœur reprenait enfin une respiration normale. Je suis restée comme ça un bon moment, avant de me décider à appeler un taxi. Trente minutes plus tard, j'étais enfin chez moi. Je me dirigeais directement dans ma chambre, avant de m'étaler sur mon lit.

Je ne sais plus quoi faire.
Je suis perdue.

**

   J'entendis un petit grognement et daignai à ouvrir mes yeux. Depuis que Loïs est revenu, mes nuits sont des plus merveilleuses. C'est fou ça. Une fois les jeux ouverts, je vis que Eden était couché devant moi ; il me fixait intensément.

Je suis si moche que ça ?

    Je lui offris une caresse, puis me levai de mon lit. Je jetai un bref coup d'œil à mon réveil.

Hum.
11h43.

Attendez.
Je ne devrais pas être au boulot là ?

Merde !

    Je me précipitai dans ma salle de bain et   m'empressai de vite prendre une douche. Je finissais de me brosser les dents, puis partis en vitesse de chez moi. Arrivée quinze minutes plus tard, j'étais complètement essoufflée. J'étais déjà épuisée à cause du fait que je n'avais presque pas dormi cette nuit.
J'ouvris la porte du café et aperçu Jason en train de servir une cliente. Dès que nos yeux se croisèrent, il s'avança vers moi.

— J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose ! s'exclama-t-il, inquiet.

— N-non...T-tout v-va b-bien.... répondis-je, en reprenant mon souffle.

— Assis toi deux minutes, tu ne vas pas bien là, répliqua Jason, en m'agrippant le bras.

    Il me fit donc assoir sur une banquette et j'essayais de reprendre bruyamment mon souffle. Je fermai quelques secondes les yeux, quand j'entendis soudainement des voix.

Attendez.
Ces voix ?

— Romane ça va ?! cela une voix aiguë, me brisant presque les tympans.

    J'ouvris difficilement les yeux et vis trois silhouette.
Felicia. Ben.

Et encore lui.
Loïs.

    Ils avaient un visage inquiet. Pourtant je n'allais pas mourir. Je dois juste avoir les cheveux décoiffés, des cernes, un teint super, ainsi qu'une respiration très normale.

— Tout va bien, avouai-je, en essayant de paraître la plus calme et détendue.

    Non en vrai, j'étais à deux doigts de l'évanouissement. N'ayant pas dormi cette nuit, pas déjeuné, couru comme une folle sans échauffement, tout cela me donnait vraiment l'envie de m'évanouir.

— Viens avec moi, déclara une voix grave et masculine.