Chapitre 42

108K 6.2K 1K
                                    

— Romane, t'es sérieuse !

— On ne va sûrement pas faire ça la journée !

— Mais c'est pas grave, ça !

— Si !

— T'es chiante comme fille, pesta-t-il.

    Ok. Là, il a fait déborder le vase.

     J'ouvris la porte et je tombais nez à nez avec lui. Je pris une grande inspiration, avant de lui dire très gentillement :

– Je n'ai pas envie de faire ça ici, maintenant ! Lâche-moi un peu !

— Tu n'as jamais envie ; à croire que je suis le seul à ressentir des sentiments !

— Oh mais tais-toi un peu ! repris-je, avant de m'enfermer à nouveau dans la salle de bain.

    Je l'entendis grogner, puis la porte se claqua. Je suis sûre que tout nos voisins de chambres nous avaient entendu.

Génial.

**

    Ça faisait deux jours que ce petit séjour « entraînement intensif » était terminé. Loïs comme toujours, ne m'a pas adressé la parole une seule fois. Depuis le jour de notre dispute, il n'avait plus dormi dans la chambre. De plus, il ne s'était même pas mis avec moi dans le train pour notre retour. Je sais que nous avons un fort caractère, mais tout de même. Il doit faire des efforts, un peu ! Surtout que ce n'était même pas de ma faute à la base !

— Euh... ? souffla une petite voix.

Puis merde quoi ! Il est grave chiant !

— Romane ! cria encore une voix.

    Je sursautai légèrement et m'aperçus que cette voix appartenait à Martine. Elle prit place sur le canapé et me fixait avec de gros yeux.

— Quoi... ?

— Tu n'arrêtais pas de crier et tu ne cessais plus d'agiter la télécommande dans tous les sens.

Merde.

— Non mais c'est pas ce que tu...

— S'il te manque tellement, va le voir, me coupa-t-elle, en me regardant.

— Qui ? Loïs ? Non mais non ! Il ne me manque pas, sûrement pas !

Elle laissa échapper un petit rire.

— C'est pour ça que tu ne cesses de crier son nom et de penser à lui, hum.

— Je parlais d'un autre Loïs, avouai-je, en croisant mes bras contre ma poitrine.

Martine s'avança vers moi, puis me caressa la joue.

— Oui c'est ça... dit-elle tout sourire.

    Je soufflai puis la repoussai doucement. Elle n'arrêtait pas de rire.

— C'est tellement mignon l'amour, reprit-elle, les yeux presque brillants.

     J'attrapai un coussin et le lui lançai aussitôt dessus. Bien-sûr elle l'évita, sans problèmes. En faite, le problème était qu'il avait atterri sur un vase.
Un bruit de verre se fit donc entendre et Martine se tourna vers moi, afin de me lancer un regard noir.

— Oups, dis-je, en me grattant la nuque.

— Mais tu n'es pas possible Romane Turner ! Dépêche toi de me nettoyer ça ! s'exclama-t-elle, énervée.

— À vos ordres chef, répondis-je en vitesse, en me levant du canapé.

**

    J'avais passé mon après-midi à me regarder des films, avec mon petit Eden à mes côtés. Soudain, mon portable vibra. Je regardai qui cela pouvait être et constatais que c'était Loïs qui m'avait envoyé un message.

Un survivant ?

    Je manquai de m'étouffer avec une chips. Néanmoins, je me relevai directement du canapé, et ouvris son message.

~ Ça va...? ~

Quoi ? Il se fout de moi là ? Il n'aurait pas pu trouver mieux comme approche ?

   Je soupirai puis me recouchais dans mon canapé. J'entendis étrangement mon coeur qui faisait des battements assez irréguliers. Bon sang. Juste parce que j'avais reçu un message de lui.

Romane calme toi.
Tu ne dois pas réagir comme ça.
Il doit te présenter ses excuses.
Ne cède pas.
Ne cède p...

~ T'as pas pu trouver mieux comme approche non ? ~

Mes mains avaient tapées ce message toutes seules. Je vous le jure !

Mon portable vibra aussitôt. Je me précipitai dessus.

~ Non désolé... ~

   Je soufflai et reposais pour de bon mon portable sur la table basse. Il ne fallait pas que je cède. Je devais attendre ses excuses.

Oui c'est ça.
Attendre ses excuses.

Une heure plus tard, Martine m'appela pour que je vienne mettre la table. Je me levais sans grande conviction, puis me dirigeais vers la cuisine. Elle ne mangeait pas avec moi car elle avait un diner plus tard. Mon père était encore une fois, en rendez-vous. Il m'avait laissé un message vocal sur mon téléphone, pour me dire à quel point il était désolé. Le message durait exactement douze minutes et vingt-trois secondes. Le dîner se passa calmement. Martine me faisait des petites réflexions par rapport à son vase que j'avais accidentellement cassé, mais sinon, rien de plus.

    Ce soir, il passait un match de foot plutôt intéressant à la télé : Italie - Espagne. J'avais donc sorti le pyjama polaire, le pled, les bonbons... Et mon petit Eden s'était se joint à moi. Martine était partie à son rendez-vous galant, comme elle me l'avait dit. Absorbais par mon match, j'entendis soudainement la sonnerie retentir dans toute la maison. Je regardai l'horloge dans le couloir : 21h24.

Mon père ne dormait pas ici.
Martine ne rentrait pas ce soir.
Ben était en rendez-vous avec Felicia.

    Je me dirigeai dans la cuisine et pris une planche à pain. J'ai déjà frappé quelqu'un avec ça -je vous épargne les détails du pourquoi du comment- et je peux donc vous dire que ça marche plutôt bien.
Je sifflai légèrement et Eden apparut directement. La sonnerie ne cessait de se répéter. Je pris une grande inspiration et me dirigeai donc vers l'entrée. À la base, mon père avait fait installer une petite caméra, pour que nous voyions à chaque fois qui venait sonner à la porte. Il ne voulait pas que « des mauvais garçons viennent ici ». Mais le problème est que cette petite caméra était cassée depuis deux semaines déjà. Et bien-sûr, tout le monde avait la flemme de la réparer.

    Je soufflai donc une nouvelle fois, puis me décidai enfin w'ouvrir la porte. Je posai ma main sur la poignet et l'ouvris.

Bah.

C'est qui lui ?

One love One passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant