Chapitre 24

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— Ma chérie ! s'exclama-t-il, avant de se jeter dans mes bras.

— Papa calme toi... soufflai-je, en lui tapotant légèrement le dos.

— Tu m'as tellem...

    Il s'arrêta net de parler. Puis, il retira son étreinte autour de moi.

— Papa ?

    Il fixait quelque chose derrière moi. Je me retournai donc et... Oh mon Dieu. Loïs. Je l'avais oublié.

— Qui est ce garçon ?! cria mon père, visiblement énervé.

    Je regardais Loïs et lui lançai un regard de détresse. Ah. Cet idiot venait de me le rendre en souriant. Non attendez... Il ne va pas oser ?

— Enchanté monsieur, je suis le petit ami de votre fille, annonça-t-il en tendant sa main, dans un geste chaleureux et amical.

Je vais le tuer.
Vraiment.

    Bien-sûr, mon père ne lui serra pas la main. Il resserra plutôt ses poings, avant d'hurler une nouvelle fois :

– Il te reste deux minutes pour déguerpir d'ici !

    Loïs me regarda à nouveau, puis m'offrit un léger sourire rempli de malice. Faites qu'il obéisse. Heureusement pour moi, il remonta dans ma chambre et redescendit cinq minutes plus tard, habillé et avec son sac sur l'épaule. Il s'approcha de moi et j'allais dire quelque chose, quand il m'embrassa la joue. Il m'ebourrifa ensuite les cheveux, avant de s'exclamer  :

— Bon à plus tard Romy !

    Puis, il partit enfin de la maison. Pendant ce temps-là, mon père était resté stoïque. Il ne disait rien. Ne bougeait plus.

— Papa... ? demandai-je, en m'approchant de lui.

Il ne bougeait toujours pas.

— Papa... répétai-je, en posant ma main sur son épaule.

    J'entendis un reniflement. Non, ne me dites pas que... ? Je me plaçai devant lui pour apercevoir ses yeux rougis.

– Je croyais qu'on se disait tout... Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais un petit ami... ? Je pensais que tu disais tout à ton père... J'ai été un si mauvais père, c'est ça... ? Tu ne m'aimes plus... ?

— Papa, c'est pas ça... repris-je tout bas.

— Je suis un père si mauvais continua-t-il, en reniflant bruyamment.

— Non mais non papa...

    Je le pris dans mes bras, avant de murmurer :

— Je vais te faire ton gâteau préféré et je t'expliquerais tout. D'accord ?

    Il renifla un petit coup et acquiesça de la tête. Je partis donc en direction de la cuisine pour commencer à préparer son gâteau favori, un fondant au chocolat, en espérant que cela l'apaiserait. Mon père s'était, pendant ce temps, assis sur une chaise. Il s'était calmé. J'étais donc en train de sortir les ingrédients, quand mon père prit soudainement la parole :

— Au fait ma chérie, tu peux doubler les proportions. L'équipe vient manger à la maison. Nous avons une réunion vers quatorze heures et je leur ai donc dit de venir ici.

L'équipe ? On parle bien de son équipe de foot là ?

— Tu veux dire que toute ton équipe de foot va venir manger à la maison ?

— C'est ça.

    Je soupirai, mais ne dis rien de plus. Je repris mon activité, en essayant de faire abstraction de leur visite, particulièrement celle de Roméo. Mais trente minutes plus tard, la sonnerie retentit. Ni une ni deux, une quinzaine de garçons débarquèrent dans la cuisine. Ma cuisine.

— Bonjour coach ! dirent-ils en chœur, tous en souriant.

    J'arrêtai ma préparation et me retournai donc. Roméo était au premier plan, un grand sourire aux lèvres.

— Et ma fille, vous ne lui dites pas bonjour ? répliqua mon père, très sérieusement.

Papa...

— Bonjour fille du coach ! dirent-ils en chœur, une nouvelle fois.

— Vous pouvez m'appeler Romane, repris-je, en souriant.

    Ils hochèrent tous de la tête et partirent en direction du salon, accompagnés de mon père. Je continuais donc ma préparation, avant de constater qu'une autre présence s'était jointe à la mienne.
Quelqu'un se colla contre mon dos, et une main apparue pour attraper le plat qui était en hauteur.
Je me retournai donc pour apercevoir Roméo, évidemment. Nous étions plutôt collés serrés là et j'étais assez gênée. Je le poussai donc gentiment pour ensuite lui prendre le plat des mains.

— Merci.

— Tu veux que je t'aide ? me demanda-t-il, tout souriant.

— Non merci. J'ai juste à le mettre au four et c'est bon.

    Roméo ne dit rien de plus et s'en alla rejoindre les autres. Quelques minutes plus tard, le fondant au chocolat était prêt.

— C'est prêt ! m'exclamai-je, avant qu'un troupeau de mec ne débarque en courant.

    Même mon père courrait, je vous jure. Nous nous installions donc à table et tout le monde me remerciait aussitôt.

— J'espère que plus tard, tu m'en feras d'autres, déclara soudainement Roméo, en me lançant un clin d'œil.

    Je levai les yeux aux ciel, pendant que certains rigolèrent. Heureusement pour moi, mon père ne répliquait rien.

— Ah oui Romane, ce soir nous dînons chez un ami, intervint-il plus tard, la bouche pleine.

— Un ami à toi ? Qui est-ce ? questionnai-je, curieuse.

— Ça fait un moment que nous nous connaissons et je voulais vraiment qu'il fasse ta connaissance. Tu verras, il est adorable.

    Mon père ne m'emmène jamais à ses rendez-vous. Je pense qu'il doit vraiment être très proche de cet homme pour me le faire rencontrer.

— Et d'ailleurs, il a deux garçons, dont un qui a ton âge. Donc tu veilleras à ne pas sortir la robe moulante, si tu vois ce que je veux dire, renchérit-il.

    Je lui fis une légère grimace, ce qui fit rire certains membres de l'équipe.

**

    Il est déjà vingt heures passés et nous étions en route pour le diner. Arrivés quelques minutes plus tard, mon père stoppera donc la voiture. J'observais l'environnement, les sourcils froncés. Il faisait plutôt noir, mais j'étais sûre de connaître cette maison. Une fois descendus, mon père toqua à la porte et quelqu'un cria gravement :

— J'arrive !

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