— Viens ici crétin ! continuai-je, avant de me mettre à sa poursuite.

    Il monta rapidement les escaliers et s'enferma ensuite dans ma chambre. Je tambourinai comme une malade, tout en criant poliment :

— Tu vas ouvrir espèce d'idiot ! Je te jure que si tu ne ramènes pas tes petites fesses dans deux secondes, tu es mort !

    Je décidai d'aller dans le bureau pour prendre le double des clés de ma chambre. Arrivée devant la porte, je l'ouvris en deux trois mouvements et je cherchai aussitôt Loïs du regard.

— Romane ! s'exclama-t-il d'un coup, en surgissant de derrière la porte.

   Surprise par son bond, je reculai et glissai sur quelque chose. Un énorme bruit se fit entendre et je restais à terre, telle une magnifique étoile de mer. Loïs explosa de rire.

— Arrête de rire !

     Je me relevai enfin et partis de la chambre, en claquant plutôt violemment la porte. Je décidais d'aller me laver les cheveux dans la salle de bain de mon père. Enfin. J'entendis des pas. Changement de direction : la cuisine. Je me mis à sprinter d'un coup, puis arrivée là-bas, j'attrapais un œuf. Je me cachais ensuite derrière la porte.

— Romane t'es où ? demanda Loïs, visiblement calmé de son fou rire.

     Je ne répondis rien, bien-sûr. Quelques secondes après, j'entendis des pas se rapprocher de plus en plus. Je vis Loïs entrer dans la cuisine et ni une ni deux, je me jetai sur lui en lui écrasant l'œuf sur sa tête.

— Putain Romane ! T'es chiante, merde !

     Je suis restée un moment à rire, avant d'enfin me décider d'aller me laver les cheveux.

— Je t'accompagne moi aussi, répliqua Loïs, en m'emboitant le pas.

    Arrivés dans la chambre, je me dirigeais dans la salle de bain et fermai la porte. Mais ni une ni deux, elle se rouvrit.

— Tu fais quoi ? demandai-je, en le regardant de haut en bas.

— Bah je viens me laver les cheveux pardis.

— Oui bah là c'est moi. Donc pars.

— Bah au pire je te lave les cheveux, renchérit-il, tout heureux.

    Je levai un sourcil et le fixais, interrogative.

— Je dois enlever mon t-shirt pour me les laver. Je serais donc en soutien-gorge et...

— Nickel alors ! me coupa-t-il immédiatement, tout souriant.

     Je n'eus le temps de rien de plus, qu'il s'approcha de moi.

— Tu fais qu...

    Il m'enleva soudainement t-shirt. Je me retrouvai donc en soutien-gorge, devant un garçon plus que souriant.

— Mais ça ne va pas la tête ! m'exclamai -je, en plaçant mes bras sur ma poitrine.

– Oh c'est bon Romane. C'est comme si tu étais en maillot de bain. Et puis je suis ton mec après tout, ricana-t-il, en m'ebourrifant les cheveux.

    Je grognai légèrement et me dirigeai vers la baignoire. J'attrapai le pommeau de douche et allumai directement l'eau. Je me baissai ensuite mais sentis aussitôt quelqu'un derrière moi. Loïs m'attrapa le pommeau de douche des mains, puis fit couler l'eau sur mes cheveux. Il prit ensuite le shampoing pour me frotter les cheveux. Bon, parfois j'avais du shampoing dans l'œil, mais je ne disais rien, au risque qu'il s'arrête. Car après tout, ce n'était pas si désagréable que ça. Le shampoing terminé, Loïs attrapa une serviette et la plaça sur mes cheveux.

— Bon à mon tour maintenant, reprit-il, toujours tout souriant.

— Alors là tu rêves. Avec tout ce que tu m'as fait, tu te les laves tout seul tes cheveux.

— Mais t'es sérieuse ? rétorqua-t-il, plutôt vexé.

    Je lui tirai la langue et partis ensuite de la salle de bain. Je pouvais l'entendre râler et ça me faisait plutôt rire, je l'avoue.

    Loïs s'était finalement résigné à se laver les cheveux tout seul. Mais après s'être retrouvés pour manger une pizza, je constatais une chose. Il me boude. C'est-à-dire, qu'il ne m'a pas adressé la parole une seule fois pendant le repas, et ne me regardait même pas. Ouais. Loïs : gamin de quatre ans. Remontés dans ma chambre, il s'allongea sur mon lit. Il était allongé sur le ventre et avait enfoui sa tête dans les coussins. Je m'avançai vers lui puis décidai de me coucher sur lui.

— Tiens. Une baleine vient d'échouer, déclara-t-il entre deux coussins.

    Je lui donnai une tape sur l'épaule.

— Monsieur fait la gueule ? soufflai-je, en posant ma tête entre ses omoplates.

— Exactement.

— T'es vraiment qu'un gamin Loïs Wilson.

— Exactement.

    Je lâchai un rire puis m'amusais ensuite à l'embrasser dans la nuque.

— Arrête... soupira-t-il.

    Je ne dis rien et continuais à le mordiller. Soudain, il se retourna et j'atterrissais je ne sais comment, en dessous de lui. Il avait ses mains posées de chaque côté de ma tête et il me fixait intensément.

– T'es pire que chiante.

— Oui mais qu'avec toi, avouai-je.

    Un sourire apparut sur son visage et il se rapprocha de moi. Nos lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre.

— C'est ma phrase ça, dit -il tout bas, avant de rapprocher ses lèvres.

    Finalement, après quelques secondes, je décidai de les lier.

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