12-De l'utopie à la dictature.

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Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis la mort de Gidéon et de Bonnie. Après le combat, le Chef Bogo, qui avait été prévenu de la situation par Mister Big, était arrivé avec des renforts de la police juste après le massacre. Bien sûr, avec tous les changements politiques, il avait dû me prendre sous sa protection et sa responsabilité pour éviter que je me fasse arrêter, enfermer en prison ou tuer sous prétexte que j'étais un canidé. Judy n'avait eu aucun problème vis-à-vis des deux morts puisque ça s'était passé dans le cadre de ses fonctions et que c'était de la légitime défense. Mais, pour ma part, le gouvernement me considérait comme un ennemi public car j'étais vu comme un renard non-sauvage (donc beaucoup plus dangereux) ayant tué deux chasseurs de canidés. Si Bogo n'avait pas pris ma défense par rapport à cette histoire, j'aurai sûrement été exécuté. Déjà qu'avant les gens me voyaient comme un monstre, là c'était encore pire parce que je n'étais plus du tout en sécurité dans la ville. Bellwether avait endoctriné par la peur les citoyens, les policiers et les militaires à traquer les chiens, les loups et le renard mais, malgré qu'ils étaient moins efficaces que les chasseurs de canidés, ils étaient beaucoup plus nombreux qu'eux. Comme la plupart du temps, j'étais resté avec Judy dans son appartement mais Bogo avait demandé à deux employés en qui il avait confiance de nous protéger d'un éventuel danger. Il avait fallut un petit moment pour préparer l'enterrement de Bonnie et de Gidéon car, aux yeux de la loi, une enquête avait dû étre ouverte même s'ils savaient pertinemment ce qu'il s'était passé. Malgré la relation agressive que j'entretenais avec mon frère, je voulais assister à son enterrement par respect et parce qu'il faisait parti de ma famille, quoi que j'en dise. Pourtant, le jour venu, toutes les personnes présentes, à l'exception de Bogo et Judy, refusaient que j'y assiste. L'excuse n'était même pas que je ne pouvais pas venir sous prétexte que je l'avais tué mais juste parce que j'étais un renard! Judy avait bien pu aller à l'enterrement de sa soeur, alors pourquoi pas moi?! Cette histoire m'avait enragé, à un tel point que je sentais que ce n'était pas fini, il restait encore quelque chose à accomplir. Mais je devais d'abord attendre en dehors du bâtiment que les autres terminent ce qui me laissa assez de temps pour réfléchir. Quand ils ressortirent enfin pour me rejoindre, je leur expliquai qu'il fallait faire quelque chose pour empêcher que la ville tombe sous la dictature. Après réflexion, je compris que cette histoire de canidés n'était qu'un prétexte pour prendre certaines mesures ayant de plus en plus d'ampleur pour, au final, contrôler la totalité de la population. Dans un sens, j'espérais me tromper parce que ça partait beaucoup trop loin mais vallait mieux prévenir que guérir. Je commençai mes explications à Judy et à Bogo en disant d'un air convainquant :

- "Regardez autour de vous! Il y a des policiers et des militaires partout! Et les chasseurs de canidés, n'en parlons même pas parce que c'est encore pire! Ils sont bien présents mais ils se cachent car ce sont des professionnels!"

- "Peut-être, mais c'est seulement pour renforcer la sécurité des citoyens vis-à-vis des canidés... Enfin, c'est ce qui avait été dit lors de notre dernière réunion au poste de police principal de la ville.", répondit Bogo d'un air songeur et perplexe.

- "On pourrait y croire, mais regarde la vie qu'a Nick depuis que Bellwether est montée au pouvoir juste après notre bannissement de Zootopie...", contredit Judy avec un regard triste.

- "C'est vrai... Là j'ai l'impression qu'à tout moment je peux me faire arrêter ou tuer pour n'importe quel motif! Je ne peux plus rien faire! Dis comme ça c'est assez bizarre mais rendez-vous à l'évidence, Bellwether lève une armée surentrainée qui est à ses ordres et, quand cette histoire de canidés sera terminée, elle pourra l'utiliser pour autre chose... Et on sait tous ce que va être cette autre chose. Elle est occupée à prendre de plus en plus de pouvoir sur la ville et ce n'est pas pour rien.", continuais-je à expliquer avec peur.

Zootopie : Deux drôles de flics - Tome 2 [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant