3-Instint sauvage.

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Ca faisait maintenant plusieurs jours que nous étions bloqués dans cette immense forêt et que nous faisions de notre mieux pour survivre. La jambe de Judy avait l'air d'aller beaucoup mieux et, pour preuve, c'était elle qui chassait pour moi. Encore une fois, j'étais grandement impressionné et limite je ne la reconnaissais pas. Quelque chose avait changé chez elle mais je n'y faisais pas assez attention pour voir ce que c'était précisément. J'essayais de ne pas le montrer mais le stress m'empêcher de penser correctement. Je ne devais surtout pas le dire à Judy pour éviter qu'elle ne découvre mon secret mais je commençais à reconnaitre l'endroit où nous étions et ce n'était pas du tout une bonne chose. On se raprochait de plus en plus de l'endroit où vivait la meute de mes parents et que, par conséquent, je savais à peu près où se trouvait la ville mais je ne pouvais pas le dire sans soulever des soupçons. Pourtant, ça ne me dérangeais pas énormément puisque Judy avait l'air d'avoir la situation en main et avait soudainement l'âme d'une meneuse confiante, comme si elle savait très bien ce qu'elle faisait. Comme chaque jour, je décidai de briser le silence avec une de mes stupides réflexions dont j'avais le secret :

- "On est bientôt arrivé?"

- "Je ne sais pas, Nick.", me répondit-elle la tête ailleurs.

- "Et maintenant?", insistai-je pour l'ennuyer.

- "On va dire non, d'accord?", me dit-elle d'un air agacé.

- "Non.", dis-je avec un sourire moqueur.

- "Comment ça? Tu réponds à quoi?", demanda-t-elle comme si elle ne comprenait plus rien.

- "Juste non.", insistai-je encore une fois.

- "Tu le fais exprès?"

- "Oui.", continuai-je en tirant la langue.

- "T'es sérieux là?", demanda-t-elle toujours avec son air perplexe.

- "La réponse est peut-être non... Mais je vais dire oui."

- "Tu veux bien arrêter de me narguer comme ça?", finit-elle par me dire d'un air colérique.

- "Peut-être.", terminai-je avant de reprendre la route en la laissant derrière moi.

Soudainement, alors que je lui avais tourné le dos, Judy se mit à courir vers moi avant de me sauter dessus. Sur le coup je n'y avais pas trop fait attention, mais sa force m'impressionna réellement, à un tel point que ça en était louche. Elle réussit à me faire tribucher avant de s'asseoir sur moi. Ce fut à son tour de me regarder avec un sourire moqueur avant de me dire d'un air supérieur :

- "Bah alors, tu abandonnes déjà?"

- "Oh que non! Ce n'est pas une carotte qui va avoir raison de moi!", m'écriai-je sarcastiquement.

- "Actuellement, qui a le dessus sur qui?", répondit-elle en tirant la langue.

- "... Bon, certes mais ce n'est pas une raison. Et puis, je n'étais pas prêt!", expliquai-je d'un air à la fois sérieux et débile.

- "Ah parce que tu veux recommencer?", me demanda-t-elle en souriant et fermant les yeux comme pour faire la mignonne.

- "NON NON, C'EST BON!", répondis-je les yeux grand ouverts et en me relevant.

- "Voilà, tu es un gentil renard!", continua-t-elle pour me mettre mal à l'aise.

Suite à ça, on continua notre chemin en ayant chacun la satisfaction d'avoir taquiné l'autre. Comme à chaque fois, ça nous avait permis de penser à autre chose et à alléger un peu notre stress vis-à-vis de la situation. Malheureusement, pour moi, le sérénité fut d'une courte durée puisque, rapidement, je recommençai à apercevoir des renards nous observant dans les environs. A force, je me demandais vraiment pourquoi la meute était acharnée à ce point à me surveiller. Peut-être que ce n'étaient pas mes parents qui les avaient envoyé mais je ne voyais pas du tout qui d'autre aurait pu le faire. Dans tous les cas, ils n'avaient absolument rien contre moi et semblaient même amicals, comme s'ils voulaient que je retourne à la ville sain et sauf. Je décidai comme toujours de ne plus m'attarder sur eux et de continuer ma route avec Judy. Je repensais à nouveau à la force impressionnante dont elle avait fait preuve ses derniers temps et surtout à la vitesse à laquelle sa blessure avait guérie. Je me posais énormément de questions puisque je ne faisais plus attention à ce qu'il se passait autour de moi et que, par conséquent, j'étais perdu dans mes pensées. Je me trouvais intelligent, alors pouquoi je n'arrivais pas à trouver de réponses à mes questions? Il fallait que je me concentre plus ou, du moins, que j'observe Judy plus attentivement tout en restant discret. Quelque chose ne tournait pas rond avec elle et je commençais seulement à m'en rendre vraiment compte. Cette force, cette façon d'agir et même de parler ne lui ressemblait pas. Dans un premier temps, je pensais que tout ce qu'il s'était passé l'avait boulversé et que son changement de comportement était normal et allait être temporaire. Dans un deuxième temps, je pensais de plus en plus qu'elle me cachait quelque chose, et quand je disais "elle", je parlais de la personne qui se trouvait devant moi, et non de Judy. Effectivement, je venais de comprendre que, la lapine qui se trouvait là n'était pas du tout Judy, mais une sorte de sosie. Je connaissais Judy très bien et elle n'avait aucun secret pour moi et c'était pour cette raison que je remarquais quelque chose de différent chez elle. Les oreilles de Judy m'arrivaient à la gorge, ses yeux étaient violets et la couleur de son pelage était d'un gris presque blanc alors que les oreilles de la lapine devant moi m'arrivaient à mon museau car elle était plus grande, ses yeux étaient bleus et son pelage était d'un teint plus foncé. Ce qui confirma ma pensée, c'était le fait que ce qu'elle m'avait raconté vis-à-vis de son passé dans son ancien village ne correspondait pas du tout à Judy. Comme je l'avais dit et pensé, la Judy que je connaissais n'aurait jamais été capable d'atrocités pareilles. La première question qui me vint à l'esprit fut de savoir qui était cette personne qui prétendait être Judy. Même si elles se ressemblaient comme deux goûtes d'eau, j'arrivais à faire la différence car, pour moi, Judy était unique et je la connaissais par coeur. Comment j'avais réussi à en arriver à une telle conclusion? Je n'en savais rien, sûrement l'instint. En seulement quelques minutes, je compris que j'avais à faire à un imposteur et que Judy était peut-être en danger. J'étais passé d'un état sympatique à un état colérique. Pourquoi je n'avais pas remarqué tout ça et fait le rapprochement plus tôt? Je voulus en avoir le coeur net et je me mis donc devant cette fausse Judy avant de lui demander d'un air très sérieux :

Zootopie : Deux drôles de flics - Tome 2 [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant