«J'ai 11 ans, j'en sais rien de ce que tu dois faire ou pas.»

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  Chapitre 27. Sunny, you smiled at me and really eased the pain.  


Quelques mois auparavant.




Une ambiance malsaine entourait le garçon, les lumières tamisées, les couleurs sombres qui juraient avec les fauteuils bordeaux où ils étaient assis. La température de cet endroit était définitivement trop haute pour lui, la fumée des cigarettes et d'autres substances moins légales lui faisaient tourner la tête, malgré qu'il soit a l'écart des autres, loin des indiscrets. Mais malgré ça il se sentait bien, la pression était partie. La jolie femme en face de lui trempait ses lèvres dans un verre de whisky qui lui appartenait. Tout ce qu'il avait, elle aimait lui prendre.

- J'ai un cadeau pour toi.
- Depuis quand tu me fais des cadeaux ?

Elle sourit face à sa remarque et sortit un petit sachet de son sac. Affalé sur son fauteuil en velours, il se redressa pour voir ce que c'était. Il prit le petit sac entre ses doigts et sourit en coin, amusé par l'attitude de la jeune fille.

- Je me drogue pas.
- Moi non plus, je m'amuse c'est la nuance.

Il reposa le sachet de poudre blanche sur la table et la défia du regard. Cette fille avait quelque chose en plus, quelque chose qui lui faisait tourner la tête. Cela faisait des mois qu'il n'avait pas ressentit cela, elle le poussait toujours a dépasser ses limites, il n'était plus vraiment le même depuis qu'il l'avait rencontré mais adorait ce qu'il devenait, bien trop perdu dans ce nouveau monde.

- T'en as jamais pris et tu flippes c'est ça ?

Elle le mettait en position d'infériorité alors que c'était lui la star, c'était lui que tout le monde adorait, c'était lui qui gagnait des millions. C'était lui et pourtant elle avait totalement le dessus. La jeune femme éclata de rire par le manque de réponse du jeune homme. Elle savait parfaitement qu'il n'avait jamais touché a toutes ces merdes mais le voir plus bas que terre l'amusait.

- Je vais te montrer.
- Attends, ici ?

Elle sourit en coin et s'approcha du visage du garçon en se relevant un peu. Elle effleura ses lèvres avec les siennes sans jamais faire de pression. Elle voulait le rendre fou et il allait le devenir.

- Détends toi personne ça nous voir mon cœur.

Son visage se tourna vers la table ou trônait encore le petit sachet blanc, elle l'ouvrir et sortit une de ses cartes de crédit et un billet. Il ne fallait pas longtemps pour que la cocaïne soit éparpiller en ligne droite sur la table. Elle enroula le billet comme une experte, habituée par cette consommation abusive et malsaine. Son visage se rapprocha de la table et doucement une première ligne de poudre blanche disparut. Elle se releva et colla ses lèvres contre celle du chanteur.

- Tu vois c'est pas difficile.

Elle lui tendit le billet qui était encore enroulé pour l'encourager. Il hésita un instant, la peur de consommer pour la première fois cette drogue qui semblait si dangereuse lui retourna l'estomac. Mais il ne pouvait pas se montrer aussi gamin, pas devant elle. Il prit le billet a son tour et approcha son visage de la table pour sniffer une deuxième ligne de poudre.

La soirée se passa ainsi et plus les lignes disparaissaient et plus le chanteur se sentait merveilleusement bien, comme jamais il ne s'était sentit. Ses envies se mêlaient a une parfaite plénitude. Tout était parfait. Ses lèvres chaudes n'arrêtaient pas de se coller encore et encore contre celle de sa petite amie, il ne se contrôlait plus. Pourquoi se contrôler alors qu'il se sentait si bien ?

- Je te laisse la dernière.

Il sourit de toutes dents, lui qui ne voulait pas au début, ne regrettait pas son choix. Du moins pour l'instant. Il s'approcha de la table alors que la jeune femme a côté de lui avait son portable en main. Il ne s'en rendait pas compte, il ne se rendait plus compte de rien. La fausse perfection de l'instant lui brouillait totalement l'esprit.

- Tu es parfaite.
- Toi aussi tu l'es, tout le monde t'aimes tu sais ?
- Oui je le sais.
- Tu pourrais faire n'importe quoi, que le pays sera toujours autant amoureux de toi.
- Je pourrais baiser la reine qu'on m'admira toujours.

Il éclata de rire, ne se rendant plus compte de ce qu'il pouvait dire. Il n'avait plus aucun filtre. Pourquoi avoir des filtres lorsqu'on se sent aussi bien. Si la jeune fille ne le retenait pas ils auraient sûrement fait plus que de s'embrasser sur ce fauteuil.

- Et dis moi, Louis tu l'as baisé ?
- Tu connais déjà réponse.


Cette vidéo d'Harry Styles se retrouva sur internet le quatre juillet deux mille treize. Elle fut l'effet d'une bombe sur tous les réseaux. Tout le monde l'avait vu, tout le pays, les millions de fans des One direction l'avaient vu. Il avait suffit d'une simple vidéo de six minutes trente quatre. Une vidéo où on voyait le jeune homme se droguer, une vidéo où on l'entendait insulter la reine, une vidéo où il affirmait son ancienne relation avec un homme, chanteur du groupe qui plus est. Une seule vidéo et tout était détruit. Une seule.



Jamie et Elliott étaient toujours sur le fauteuil et écoutaient l'énorme nouvelle du jour. Harry quittait le groupe. Tous les médias anglais en parlaient, les titres rouges en bas de l'écran étaient équivoques " Video scandale, Harry styles quitte le groupe des One Direction ". La vidéo avait été mise en ligne que depuis une heure et Harry avait apparemment déjà fait son choix, mais il y en avait-il d'autres ? Elliott se releva du corps de la jeune fille qui resta inerte devant les images d'Harry inspirant des lignes de coke floutées.

E - Jamie ils vont pas se séparer pour de vrai hein ?

Il était assez grand et intelligent pour comprendre ce qu'il se passait mais aussi se rendre compte de la gravité de la situation. Ce n'était pas un tremblement de terre, aucun tsunami, pas de prise d'otage dans une école, aucun morts mais pourtant des vies gâchées. Il ne voulait même pas imaginer ce qu'il pouvait se passer dans la fanbase des garçons, a peine un d'entre eux avait le malheur d'être mal, de s'éloigner et de disparaître un peu trop longtemps que des centaines de milliers de jeunes filles paniquaient. Alors là, ça devait être une hécatombe.

J - Je ne sais pas Elliott. Viens et assis toi, on va appeler Niall.

La jeune fille attrapa son téléphone en se relevant du canapé et n'hésita pas une seconde a déranger le jeune chanteur. Malgré la distance qu'elle avait prise avec eux, elle s'inquiétait pour eux, elle s'inquiétait vraiment pour eux. Elliott recommençait a se ronger les ongles, ne voulant pas que le groupe qu'il avait appris a adorer se sépare. Non c'était impossible.

J - Allo Niall ?
N - Salut Jay.. J'imagine que tu as vu les infos..
J - Oui on vient de voir, ça va toi ?
N - Elliott aussi a vu ? Putain. Disons que c'est un peu la guerre ici, il y a tous nos responsables qui s'engueulent mutuellement depuis une heure dans le salon, Liam et Louis tentent de les calmer mais je pense que c'est foutu d'avance.
J - Mais qu'est-ce qui lui a prit de faire ça Harry ?
N - Si seulement on savait où il était, on pourrait peut être savoir ce qu'il s'est passé dans sa grosse tête d'imbécile mais il est introuvable depuis que cette fichue vidéo est en ligne.
J - Niall, c'est Harry. Ses fans arrivent toujours a retrouver ses jambes de poulet et ses pieds bizarres où qu'il soit.

Malgré la situation plus que désastreuse, Niall laissa échapper un petit rire. Il n'avait pas rit de toute la journée et grâce à Jamie il voyait la situation de manière différente, moins chaotique. Ce matin sans savoir pourquoi, tous les garçons avaient reçu un message d'Harry expliquant qu'il n'en pouvait plus, qu'il était fatigué de faire semblant, que ça le bouffait de l'intérieur. Il s'excusait et leur disait qu'il quittait le groupe, qu'il les aimait malgré les derniers mois où ils ne s'étaient pas vraiment adressés la parole, qu'ils étaient tout pour lui. Et quelques heures plus tard la vidéo était publiée.

J - Et hm, Zayn ?
N - Il est enfermé dans sa chambre, tu le connais.
J - Ouais. Niall fait attention a lui d'accord ? Et euh ..

Elliott, assit a côté de Jamie, mimait des choses étranges avec sa bouche pour faire passer un message a l'irlandais.

J - Ah, oui si tu veux venir te cacher à la maison tu sais que t'es le bienvenu. Je vous ferai des pâtes carbo si vous voulez.

Une nouvelle fois elle réussit à lui arracher un sourire.

N - Passe le moi.

Elle obéit au chanteur et passa le téléphone à Elliott qui le prit rapidement. Ces dernières semaines Jamie avait vu les deux garçons se rapprocher comme jamais, Niall avait ce qu'elle ne pouvait pas lui donner. A présent il avait autant besoin de lui qu'il avait besoin d'elle.

Voyant que la conversation ne la concernait plus vraiment, elle alla dans la cuisine pour faire bouillir ses pâtes. Toutes ces idées étaient tournées vers Zayn. Cet idiot de Zayn qui ne lui avait pas adressé un mot depuis qu'elle avait totalement pété un câble devant leur benne à ordure. Elle se sentait elle même stupide d'avoir fait ça, mais sur le moment elle avait eu besoin de dire tout ce qu'elle avait sur le cœur. Toute cette histoire l'inquiétait beaucoup trop. Dans ce groupe il n'y avait que Niall, Liam et Louis qui sachent plus ou moins gérer la pression. Pour les deux autres c'était tout le contraire, Zayn avait des réactions beaucoup trop impulsives alors qu'Harry souffrait en silence et se laissait bouffer.

J - Elle a réussi son coup cette conne.
E - Qui ?

Une nouvelle fois elle parlait toute seule quand Elliott arriva dans la cuisine avec le portable dans sa main.

J - Coleen. J'imagine que c'était ça la vidéo qu'elle avait sur Harry.
E - Pourquoi elle a fait ça ? C'est méchant.
J - Tu sais Elliott, parfois les gens ne font pas exprès d'être méchant et il y en a d'autres comme Coleen qui le sont naturellement, genre un gêne dans le sang... Je ne sais pas trop.
E - Exprès ou pas, si un jour je la revois je vais lui arracher les cheveux a cette grosse idiote.
J - La violence ne résout rien gamin.
E - On fera une exception pour elle.
J - Tu penses que je devrais envoyer un message aux autres garçons ?
E - Jamie, je te rappelle que j'ai onze ans, j'en sais rien de ce que tu dois faire ou pas.

Il leva les yeux théâtralement et tourna les talons pour retourner dans le salon en recevant un torchon dans la tête de la part de la jeune fille.

J - Et va me faire tes devoirs espèce de sale gosse !
E - J'ai plus école, c'est les vacances espèce de paumée !

Elle sourit en entendant le garçon crier depuis le salon. Bien sur qu'elle savait qu'il était en vacances, mais qu'est ce qu'elle aimait le rendre fou. Et il lui rendait bien.

Alors que les pâtes se prélassaient dans l'eau bouillant, Jamie resta assise sur son comptoir, le portable dans sa main. Elle ne savait pas vraiment quoi dire aux autres garçons, il y avait-il vraiment quelque chose à dire dans cette situation ? Elle commença par Louis, sûrement celui avec qui elle avait le moins de problème,même si le garçon l'impressionnait toujours autant. Difficile d'envoyer un message a une personne dont on a plus de nouvelle depuis des mois.

Une Jolie Poubelle - Fiction SkyrockWhere stories live. Discover now