Le Retour aux Origines

CHAPITRE 11 : KEMENTÁRI

Elenna s'éveilla lorsque l'aube fit son apparition. Les rayons d'or de l'astre solaire faisaient luire d'une douce lueur orangée les arbres à la lisière du bois, une douce brise caressait et agitait leurs feuilles, des oisillons piaillaient dans leur nid, attendant avec impatience le retour de chasse de leurs parents. Après ce qu'elle avait vécu suite à l'attaque des Orcs, elle ne pouvait que songer que cette ambiance était irréelle, car un tel calme était impossible après les violences dont elle avait été témoin. Cependant, aucune attaque ne vint, aucun bruit désagréable ne lui parvint, la nature elle-même semblait apaisée. Un doux sourire s'étira sur les lèvres de la jeune Elfe.

Après quelques instants, elle se tourna vers Thalion qui dormait encore profondément. Sa cage thoracique s'élevait et redescendait à un rythme régulier, sa peau reprenait peu à peu de la couleur, et son visage était serein. Sous l'influence bienfaisante de la nature environnante, Elenna prit la décision de ne pas réveiller Thalion, afin qu'il puisse dormir plus longtemps. Elle, elle n'avait guère besoin de plus de sommeil. Aussi, elle partit s'asseoir en haut d'une branche sur un arbre qui se trouvait à quelques mètres seulement, afin de contempler le levé de Soleil. Prise de mélancolie, elle voulut se mettre à chanter. Elle avait toujours aimé le chant. Était-ce du à son statut d'Elfe ? Dans les histoires que lui contaient ses parents, ceux-ci avaient toujours été raffinés, avaient toujours apprécié la paix, les chants et l'amour. Face au temps qui s'écoulait et aux diverses choses qu'elle avait apprises, elle était à présent certaine que ses parents avaient connu cette Terre, et y étaient même peut-être nés. Toutes les histoires qu'elles avaient entendues, sur Elrond, Oropher, Sauron, ne pouvaient être le fruit du hasard. De même, elle se demandait à présent plus que jamais les raisons qui avaient poussé ses parents à apprendre à ses sœurs et à elle-même à parler le sindarin, à manier les armes et à manipuler l'art de la guérison. Tout cela ne pouvait être une coïncidence. Elenna, en pensant à son monde et à la Terre du Milieu, sentit son cœur se serrer. Elle ne regrettait pas d'avoir quitté sa terre natale. Elle avait vécu tant de mauvaises choses après la disparition de sa famille qu'un nouveau départ avait été nécessaire. Non, la seule chose qu'elle pouvait regretter était qu'à présent les chances de connaître les raisons de la disparition des personnes qu'elle avait aimées, étaient devenues presque nulles. Elle secoua la tête et se mit finalement à chanter, sa voix accompagnant la brise de l'air.

Gûr nîn abronatha

Nef fuinath min elei,

gen cenin, gen mathon,

an nad hen iston ce brona.

Thar-chaered palan ar

i menath im ven,

tellich a thaith ce brona.

Ardhath, nan had ias dorthach,

gerin estel i 'ûr nîn brona,

ned lû i annon edrach,

ar dorthathach mi 'uren

ar gûr nîn abronatha.

Meleth ven pôl hiri,

ar brona a chuil bân,

allú gwanna na erthennin.

Meleth ir melannen

gen, millú thenin

renin mi guil nîn bronatham.

Ardhath, nan had ias dorthach,

gerin estel i 'ûr nîn brona,

ne lú i annon edrach,

ar dorthathach min guren

ar gûr nîn abronatha.

Ce si, ú-'oston nad,