18 ~ Killing someone

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24 décembre

Une légère pression sur mon bras a suffit à me réveiller.

J'ouvris les yeux avant de les refermer précipitamment. La lumière inondait la chambre inconnue dans laquelle j'étais plongée. Je dus m'y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à garder les yeux ouverts plus de cinq secondes.

Je tournai la tête sur le côté en réprimant un gémissement de douleur. Une perfusion dépassait le sous la couverture et je compris alors que j'étais à l'hôpital. Les murs de la chambre étaient blancs, dénués de joie et, à part le soleil qui rentrait flots, rien ne venait éclairer la pièce austère. Plein d'appareils étaient placés de part et d'autre du lit. En tournant la tête un peu plus, j'aperçus le visage mal rasé de mon père qui me fixait d'un air soucieux. Je ne pouvais bouger que la tête.

- Salut papa, articulai-je d'une voix pâteuse, la bouche plus que sèche.

Au lieu de me répondre, il appela une infirmière, puis m'embrassa sur le front. Il me serra contre lui.

- Bon dieu, Samantha, j'ai eu si peur ! fit-il, la ride bordant son front.

J'ai esquissé un sourire. Mon père était le seul qui m'avait jamais appelée par mon vrai prénom.

Il prit un verre d'eau sur la table de nuit et le porta à ma bouche en me conseillant de petites gorgées.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? réussi-je à dire difficilement après en avoir avalé le contenu.

- Tu as percuté un camion, ma puce. C'est un garçon qui n'était pas loin qui t'as découverte et t'as amenée ici. Tu as eu vraiment beaucoup de chance. Apparemment tu étais complètement soûle. Le conducteur est mort sur le coup et tu es là, maintenant. Tu es restée dans le coma pendant trois jours ! J'ai eu peur que tu ne te réveilles plus. Ta colonne vertébrale a été gravement touchée dans le choc mais il n'y a pas de dommages à déclarer dans ton cerveau.

J'ai senti mon cœur remonter dans ma poitrine. J'avais tué un homme qui avait peut-être une femme, des enfants et des amis. J'avais supprimé la vie d'un être humain et peut-être privé mon propre corps de continuer à fonctionner normalement.

L'infirmière entra soudain dans la chambre pour demander à mon père de repartir. Il me sourit faiblement avant de quitter la pièce.

- Bonjour Mademoiselle ! Comment vous sentez vous ? demanda la femme en blouse bleue, l'air d'excellente humeur. Le docteur va bientôt arriver pour vous parler des dommages que vous avez subis. Ne paniquez pas, tout va bien se passer.

Je me suis forcée à respirer lentement tandis qu'elle ressortait. J'ai essayé de ne penser ni au type de que j'avais tué, ni à celui qui m'avait amenée ici. Finalement, mon attention s'est focalisée sur une mouche qui volait dans la pièce et je n'ai pas vu le docteur qui arrivait.

- Bonjour, Mademoiselle O'Conell. Je suis le docteur Vanoalen. C'est moi qui ai été en charge de vous prodiguer les premiers soins nécessaires à votre survie à votre arrivée à l'hôpital. Je suis donc en charge de tout vous expliquer.

Il avait des yeux noirs perçants qui etaient impossibles à sonder.

- Comme vous avez peut-être pu le remarquer, continua-t-il sans se démonter, vous ne pouvez pas bouger, et ceci parce que votre colonne vertébrale a été gravement endommagée par l'accident. Nous avons immobilisé votre corps afin que vous n'aggraviez pas la situation. Cependant, je dois vous prévenir que vous aller maintenant devoir vous déplacer de façon restreinte.

Mon cœur s'est serré.

- Qu'est ce que ça veut dire ?

Le visage du médecin s'assombrit et il me dit d'une voix grave :

Looking For SmokeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant