Chapitre 17

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Chapitre17 :


Alice venait de se lever, se dirigeant dans la chambre et alors que Tom se précipitait presque à sa suite, Bill attrapa la main du tressé. Il avait, pire qu'une angoisse, la peur bleue que Tom ne lui dise maintenant que tout était fini, qu'il ne pouvait se passer de sa fiancée, que sans elle il ne pouvait continuer. Il avait peur que le fait qu'elle lui laisse juste sa liberté, qu'elle le quitte sans préambule ne lui ouvre soudainement les yeux sur la réalité de toute cette histoire; si elle partait, il se retrouvait dans une relation homosexuelle, sans aucun remparts pour le protéger.


La main était presque froide, mais il n'eut pas le loisir de pouvoir la garder entre ses doigts pour la réchauffer. Elle lui glissa juste entre les doigts comme un savon mouillé et cela rendit Bill bien plus triste que toute l'année qu'il avait passé loin de Tom. Il ne s'était même pas retourné. Tom ne l'avait même pas regardé alors qu'il suivait sa fiancée dans l'autre pièce.


L'androgyne se leva sans bruit et sortit du mobile-home. Il n'essaya pas de se faire discret, mais de toute façon le couple ne l'avait pas entendu. Il n'était pas sûr de savoir ce qui était le plus douloureux entre l'attitude soudainement froide de son amant et le fait d'être persuadé que tout ceci n'était qu'une manœuvre d'Alice pour récupérer son fiancé. Le pire était peut-être le fait que cela avait l'air de marcher.


Bill rentra rapidement dans la petite caravane et se coucha aussitôt, tout habillé dans son lit banquette. Ses amis devaient faire la fête et il se dit que c'était tant mieux, il n'avait aucune envie d'expliquer quoi que ce soit pour le moment. Il préférait pour l'heure se demander si Tom serait toujours dans le camping le lendemain matin ou s'il allait juste s'enfuir avec Alice et sa vie parfaite d'hétéro.


§§§


Au petit matin, Tom avait parlé longuement avec la jeune femme, essayant de comprendre et peut-être aussi de la faire changer d'avis. Il n'aimait pas le fait qu'elle s'en aille alors qu'elle lui avait laisser faire un choix. Ce n'était pas un choix, c'était un ultimatum. Il n'aimait pas le fait d'être mis au pied du mur avec un « soit tu viens avec moi et on oublie tout, soit tu te démerdes puisque la location du bungalow se termine demain. Il faudra juste que tu assumes le fait d'être un pédé maintenant »


Ce n'était pas dans les habitudes d'Alice de parler comme ça, mais pour récupérer Tom elle avait sortit le grand jeu et dit tout ce qui pouvait justement le dégoûter. S'afficher avec un homme et subir le regard des autres, les réflexions des autres, elle savait que c'était sa hantise.


« Alice arrêtes... »

« Non, écoutes Tom. J'en peux plus moi de te regarder avec lui, vous toucher et vous embrasser, ça me dégoûte juste. Tu sais que je te laisse faire pas mal de chose, mais avec un mec, c'est... Je peux pas. Tu veux quoi ? Que j'attende jusqu'à te regarder te faire enfiler par lui ?... »

« Alice! »


Tom avait coupé la parole à sa fiancée, choqué et outré de ses mots. Le fait qu'elle pense qu'il puisse être le dominé ébranlait aussi sa fierté sûrement mal placée pour le moment.


« Tom, tu sais que je t'en veux pas, ça à toujours été le deal entre nous de se laisser toute la liberté qu'on voulait, mais là c'est plus de la liberté. Tu attends peut-être qu'on fasse ménage à trois ? Tant qu'il ne s'agissait pas d'amour, je pouvais tout accepter, mais tu ne le regardes pas comme un simple plan cul et c'est ça le pire Tom. Tu te rends même pas compte que tout le camping sait déjà que tu vas un coup avec moi, un coup avec lui. Les gens nous regardent bizarrement et ils ont raison. Je vais partir finir les vacances qu'on avait prévu et dans quinze jours je serais chez nous. Et toi, qu'est-ce que tu fais ? »

ImpossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant