Chapitre 12

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Chapitre12 :



Bill enfila rapidement des habits qui traînaient sur le sol, les même qu'il avait porté la veille. Il enfila son pantalon sans même prendre le temps de mettre son boxer. Le t-shirt fut mit à l'envers, les coutures et étiquette visibles. Il sortit pied nu et marcha rapidement dans les allées, ne se rendant même pas compte qu'il commençait déjà à courir. Il trébucha à moitié, se faisant mal au pied alors qu'il le posait sur un caillou. Il s'arrêta devant ce qui avait été l'emplacement du couple et se mordit la lèvre violemment. Il ni avait plus rien, ni voiture, ni serviettes sur le fil, rien.


Bill sentit juste tout s'écrouler autour de lui. Il avait fait ce plan là un nombre incalculable de fois, ne laissant rien derrière lui alors que ses coups d'une nuit planaient encore de l'orgasme qu'ils avaient eux ensemble; Il n'avait jamais trouvé cela pénible ou particulièrement méchant. Il se rendait compte maintenant à quel point c'était salaud.


Gustav, une baguette sous le bras, vint se mettre à côté du brun. Il l'avait vu, alors qu'il sortait de la petite épicerie, courir comme un fou dans le camping, les cheveux en bataille et le visage défait. Il posa doucement une main sur son épaule sans un mot alors que le brun haletait de la course qu'il venait de faire. Il était là et le faisait savoir, mais il ni avait pas besoin de dire quoi que ce soit. Il ne pouvait rien dire qui calmerait les larmes de Bill. Il n'avait pas les mots pour ça.


L'androgyne essuya rageusement ses joues lorsqu'il s'aperçut qu'il pleurait. Les gouttes avaient seulement commencé à tomber sans qu'il ne s'en rende compte, sans qu'il ne comprenne pourquoi. Il fit demi tour et rentra rapidement dans la caravane, furieux, suivit de son ami. Il ne dit rien alors qu'il se rendait dans la salle de bain pour enlever de sur lui l'odeur encore présente du tressé.


Il frotta vigoureusement, rendant sa peau rouge par endroit. L'eau était presque brûlante, mais ne réussissait pas à effacer les caresses de Tom. Il avait encore l'impression de sentir ses doigts le toucher et sa bouche l'embrasser partout. Il s'était fait avoir comme un bleu, il avait voulu jouer, mais il s'était retrouvé prit à son propre piège.


Ce n'était rien. Il avait voulu avoir Tom et il l'avait eu. Là s'arrêtait l'histoire. Il avait été son plus dur pari jusqu'ici, mais il avait réussit et il en garderait sûrement un bon souvenir, plus tard. Pour le moment, cela lui faisait juste foutrement mal.


§§§


Déjà deux mois étaient passés et Tom avait repris sa petite vie tranquille avec Alice. Ils étaient retournés dans leur petit appartement parisien et le tressé allait tous les jours au travail comme-ci rien ne c'était jamais passé. Il se levait chaque matin en repoussant l'image du brun endormit, tel qu'il l'avait laissé dans cette caravane.


Les premiers jours n'avaient pas été les plus durs. Il voulait croire aux paroles qui disaient « avec le temps on oubli tout » mais plus le temps passait et plus il avait du mal à oublier. Il aurait voulu oublier chaque trait de son visage, chaque intonation de sa voix, chaque sensation de ses doigts sur sa peau. Ils étaient juste tous encore intactes en lui, encore plus intenses qu'au moment même ou il l'avait vécu.


Il tentait de vivre normalement, sans penser à cette relation homosexuelle qu'il avait entretenu avec Bill. Il voulait ne jamais en parler, ne jamais plus y repenser. A peine rentré du camping, Tom avait de nouveau trompé Alice avec une vulgaire fille en boite, puis avait arrêté. Ce n'était même plus amusant.

ImpossibleWhere stories live. Discover now