Impossible

Chapitre 18

Chapitre 18 :

Les jours passaient et il semblait à Bill que Tom avait de plus en plus de mal à assumer leur relation. Beaucoup de gens le regardaient non pas bizarrement comme lorsque Alice était encore là, mais maintenant avec mépris. Tom le vivait mal, tout comme l'androgyne. Entre eux, tout se passait pour le mieux, les ennuis arrivaient quand ils n'étaient plus seuls.

Les nuits étaient dans l'ensemble assez tranquilles, parfois un peu moins. Cependant ils tentaient de ne pas faire trop de bruit lorsqu'ils étaient dans la toile de tente. Ils leurs étaient arrivés, une fois et sous l'initiative de Tom, d'aller passer la nuit à l'hôtel. Ils avaient sûrement dérangé leurs voisins pendant un certain temps, mais ils s'en étaient moqués royalement. Ils étaient partit de bonne heure le lendemain après un copieux petit déjeuné qu'ils s'étaient fait livrer dans la chambre. Disons plutôt que Bill avait pris la liberté de commander au room service avant que le tressé ne sorte de la douche. Ils avaient mangé vautrés sur le lit puis s'étaient éclipsés, passant la journée qui avait suivi à se balader dans les rues remplient de touristes bronzés.

Leurs moments étaient parfois simplement parfait, parfois complètement chaotique. Ils passaient néanmoins des jours agréables dans l'ensemble. Parfois Tom voulait juste envoyer chier tout le monde et s'afficher avec son amant aux yeux de tous, le plus souvent il en étant parfaitement incapable. Il ne regrettait pas et l'avait clairement fait comprendre à Bill, mais il n'était pour autant pas plus facile de vivre au grand jour leur histoire.

Tom n'était pas encore sûr de où cela allait le mener, mais il voulait essayer vraiment avec Bill. Ses sentiments étaient de toute façon trop forts pour qu'il puisse raisonnablement tenter de les oublier ou même juste les mettre de côté. Il avait passé une année entière à penser au brun, s'en rendant malade tellement il lui manquait et tellement il crevait de ne plus le voir. Il avait cru suffoquer alors qu'il l'avait revu et il n'avait pu penser à rien d'autre que de le prendre dans ses bras quitte à se faire jeter en retour. Il n'avait jamais rien ressentit de tel et il voulait pour une fois être honnête avec lui-même. Peut-être arriverait-il ensuite à être honnête avec les autres.

Pour l'heure il était à la plage allongé sur une serviette à se faire bronzer. Le pire était que normalement il n'aimait pas ça, mais il fallait bien admettre qu'il se détendait comme jamais. Il était sur le ventre, le regard perdu face à la mer. Il regardait Bill jouer bruyamment avec ses amis et son rire le faisait lui-même sourire. Bill était une personne éclatante, rayonnante et il était à lui. Cette sensation de fierté l'envahissait à chaque fois qu'il le regardait, le rendant heureux, euphorique et inquiet à la fois. Ce sentiment le dépassait totalement, mais il ne voulait plus lutter contre ça.

Il sourit plus largement encore quand il s'aperçut que le brun courrait vers lui. Il rouspéta pour la forme quand celui-ci s'allongea de tout son long sur lui, son dos brûlant de soleil frissonnant au contact du corps de Bill, tiède et humide d'eau salée. Il ne pouvait que ronronner de confort en sentant les baisers timides et doux dans son cou, et si des gens les regardaient, pour le moment il s'en moquait. Il y avait ces petits instants qui le rendaient heureux et serein, sûr de son choix et il y avait tous les autres qui le rendaient inconfortable aux yeux de tous. Même s'il essayait de toutes ses forces de les oublier, ne serait-ce que de ne pas les penser, ils lui revenaient toujours en pleine face. Il n'était pas sûr de ce qui l'emmerdait le plus, son propre malaise ou la tristesse dans les yeux de Bill.