Chapitre 20 : Rendez vous dans le desert

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" Ma soeur est l'oasis de mon cœur, l'étincelle d'une bougie dans mon esprit embuée"

** Zara

Vous savez maintenant ce qu'il m'a poussée à courir et me réfugier au seul endroit où je me sens protégé : dans le désert d'El Passart.

J'ai pris un sac de voyage, pas une valise pour ne pas éveiller la méfiance des journalistes ou des servants du palais. J'ai prétexté une journée avec ma soeur puis me suis enfui lâchement. Enfin pas totalement.

J'ai écrit à Amar :

Amar,

Quand tu liras cette lettre, c'est que je serais partie loin de toi et de Lunah. Tu n'as pas besoin de savoir où je suis, mais sache que je le fais de mon propre gré. Tu m'as enfermé dans une bulle depuis cette mésaventure mais moi j'ai besoin de prendre du recul.

Soit fort pour Lunah. Soit fort pour moi. Je te contacterais des que possible. Zara.

Vous trouves ça lâche ? C'est vrai. Mais j'ai besoin de reprendre le contrôle de ma vie. J'ai besoin d'air et je sais que le désert m'apporte cette sereinité. Et puis je ne serais pas loin de ma soeur.

Avec un regard en arrière, je monte dans la voiture qui me conduit jusqu'a la gare.

*** Aïsha :

Je m'assois pres de l'oasis. Assise face a une des sources d'eau du désert d'El Passart, je réfléchis.

J'en ai eu marre et je suis partie. Je sais que ca ne me ressemble pas, ma mère me dirait que ma soeur a déteint sur moi. Peut être bien que oui. Peut être a-t-elle raison de ne pas accepter qu'un homme dicte sa conduite. N'est-ce pas ce que ma mère a fait ? Elle s'est laissé manipuler par l'homme qu'elle croyait aimé, qui la mise enceinte puis conduite vers un autre homme. Je veux me dire qu'elle a aimé cette homme, que finalement le destin la prise dans ses filets et la choyer comme elle le méritais mais si tout cela était faux ? Si elle aurait habiter avec lui, elle ne sera peut être pas morte aujourd'hui .... elle n'aurait pas quitter ses parents et nous aurons eu une vie si différente ....

Je comprends les peurs d'Eli. Je sais que c'est dur d'aimer et de se faire trahir. De se retrouver seul tout en souffrant atrocement .... mais je ne suis pas son ex-femme. Je ne veux pas vivre enfermé dans une cage doré à attendre que l'homme que j'aime soit disponible pour moi en sachant qu'il s'interdit de m'aimer. Je ne veux pas que mon bébé vive dans un tel monde.

Ma tante arrive en courant. Elle me dit :
- regarde qui arrive.

Je me retourne et voit la personne la plus importante de ma vie apres mon bebe : ma soeur. Je cours dans ses bras et pleurant tout ce que je peux. J'avais besoin de ma soeur, besoin de sentir sa chaleur, ses yeux sur moi. Nous nous étreignons avec force jusqu'à ce que nos larmes se tarissent.
On se regarde puis Zara, me dit :
- tu es énorme !

Je lui fais les gros yeux.
- enfin Zara, je ne suis pas énorme mais enceinte. C'est normale que je ressemble à un bébé hippopotame ! Il y a une vie qui grandit en moi ...

Je lui dis d'une petite voix :
- J'attends un petit garçon, Zara. J'attends depuis 1 mois pour le dire à Eli. Mais il nest pas la ....
- oooh Aïsha un mini-Eli !

Ma soeur me regarde, les yeux humides de larme :
- 4 mois Aïsha. Dans 5 mois, ce bébé sera là avec nous. Et qu'est-ce qu'on l'aimera !
- Je sais Zara, ils auront une famille merveilleuse ....
- Alors pourquoi es-tu ici et seule ?

Je regarde ma soeur, le cœur serré :
- Eli me fuit. Il est sans arrêt en déplacement. Il n'est jamais à la maison. Je ne peux plus vivre dans cet environnement sans lui. Ça me fait mal. Je veux plus pour mon enfant. Je veux qu'il vive dans une maison remplit d'amour où l'important c'est d'être ensemble.

Une larme coule sur les joues de ma soeur:
- Comme on a vécu avec Papa et Maman. Je sais que c'était leurs valeurs.
- Et ce sera les miennes Zara. Je suis devenue riche grâce à nos rires, notre complicité et votre force. Parce que je vous avez. Et aujourd'hui encore, je sais que je ne suis pas seule, car tu es là. Ma jumelle, ma soeur, ma moitié.

Elle sanglote et se jette dans mes bras. Au bout d'un certain moment, elle me dit :
- Tu sais, malgré tout ce qu'il s'est passé durant cette année, je ne regrette rien. Je me rappelle les yeux rieurs de Papa, la voix magnifique de Maman, les taquineries de Mathieu .... nos centaines de moments ensembles à se raconter nos journées, a écrire le journal intime de l'autre .... mais aujourd'hui, j'ai découvert autre chose. Un sentiment très nouveau pour moi : la solitude. La peur d'aimer Alors que j'ai toujours connu cet amour.
- Tu l'aimes Zara ?

Elle regarde l'horizon devant elle avant de répondre :
- oui, je crois. Mais si je le perdais ?

Je pose ma main sur la cuisse de ma soeur :
- on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve Zara. Mais pourquoi ne pas profiter des moments qui s'offrent à nous ?!

Elle hausse les épaules. Le regard dans le vide. Puis s'exclame :
- Nous devons être forte Aïsha, nous devons conquérir notre monde.
- Oui. La suite de notre chemin se fera seule, pour la première fois de notre vie. Mais qu'est-ce que ça fait peur !

Aïsha me prend dans ses bras. Nous nous élançons puis rejoins tout les bédouins pour une soirée avant le début du reste de notre vie.

A la quête du bonheur partie 2Where stories live. Discover now