Chapitre 17 : Rassemblements

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" Le rassemblement est bénéfique pour oublier et se ressourcer."

** Zara
Nous y voilà. Cet instant que toutes personnes normalement constitué redoute. La fin. La mort. Le retour du corps vers la terre.

Me retrouver là, debout face à Zayn dans un cercueil me ramène un an auparavant. Aïsha est habillée presque de la même façon, avec une robe droite de couleur blanche. Elle voulait mettre une robe blanche comme signe d'espoir et d'amour envers nos parents. Elle a même demandé à ce que Maman soit vêtu de sa robe préféré, celle qu'elle a utilisé lors de son deuxième mariage avec notre père, Romuald.

Je me souviens, Aisha était là, debout face aux deux cercueils fermés. Mathieu la tenait par la taille, grand, fort. Aïsha pleurait. Si forte lors de l'appel des policiers, si organisé pour les obsèques.... Et pourtant, elle a mit énormément de temps pour se relever de cet épreuve. À accepté que l'erreur d'une personne pouvait ôtait la vie à deux êtres aimés. Alors elle s'est réfugiées dans ses croyances et à travers une messe magnifique, elle a pu accepter de leur dire au revoir. S'était un déchirement. Et croyez moi quand votre jumelle souffre autant, l'impuissance devient de la frustration. Je ne savais pas quoi faire. Rien ne pouvait nous rendre nos parents. Rien, ni la police. Ni Dieu. Alors je suis restée prés d'elle, je suis venue habité chez elle et nous avons reformée une vie qui n'était ni celle d'avant, ni celle de maintenant.

Je crois que le pire pour moi, à été de les voir à la morgue. Allongés sur ce lit de métal, bordé par un drap blanc. Leurs visages figés. Mon cœur s'est déchiré. Un trou béant a remplacé mon cœur. Je ne savais pas si j'allais réussir à m'en remettre. Ma soeur était si forte. Elle les regardé en récitant une prière, en demandant aux anges de prendre soin d'eux. Et moi, j'étais là, perdu dans mon chagrin. Je n'ai pas vu que c'était Aïsha qui avait le plus de mal dans cette situation, qu'elle était juste meilleure comédienne. Mathieu n'avait pas voulu venir à la morgue. Sur le coup, je n'avais pas compris son choix. C'était nos parents. Ils nous ont mis au monde, nous ont offert le bonheur que nous avons vécu. Il se devait d'être là.

Peu de temps aprés, lors de mes centaines de rêves sur mes parents, j'ai compris. La dernière image qu'il avait d'eux étaient leurs sourires lorsqu'ils allaient partir en vacance. Ils étaient heureux. Mathieu se souvient d'eux heureux, paisible. Moi pas. Aïsha non plus.

Alors, c'est ce qui m'a poussé aujourd'hui a ne pas y aller. Depuis 2 jours, je me freine. Je n'irais pas le voir à la morgue, allongé sur un lit mortuaire dans un hôpital. Je veux avoir le souvenir de Zayn comme un homme fort. Cet homme qui me raconté, installé dans ce fauteuil vert dans le petit salon, son amour pour Jasmine. Ce petit garçon qui a été élevé dans le désert d'El Passart. Cet ado qui a grandit pour venir s'installer au palais. Ce jeune adulte ayant aimé la seule femme qui lui était destiné. Cet homme qui a vécu une vie tellement remplit de bonheur, de choix et d'épreuves. Il disait sans cesse, que les épreuves étaient des obstacles dans une courses et que même s'il chutait, il pouvait recommencer.

Et me voilà. Debout dans le cimetière de la famille royale face à un trou et un cercueil. Les mots du prête m'ont effleuré.Je ne vois personne, n'entends rien. Seule la main d'Amar dans la mienne et celle d'Aïsha qui la remplace parfois, m'encre encore à la terre. Ma robe vole avec le vent. Mes chaussures s'enterre dans la pelouse, magnifique du jardin du palais, petit terrain qui fait office de cimetière pour la famille royale. Je reste là, à le regarder une dernière fois.

Amar me chuchote à l'oreille :
- Il faut lui dire au revoir, Zara. Met avec lui, les fleurs que ta soeur à prévu.

Tel un automate, je suis Amar. Le regarde lancé deux roses blanches et rouges et prononcé :
- albaqi fi em alsalami, walid shaebi. ( repose en paix mon oncle, père de mon peuple. ).

Il se décale. Me lache la main et me regarde. Je regarde le cercueil au fond de ce trou et m'effondre pour la première fois depuis 2 jours. Ma soeur vient à ma rescousse. Elle me rattrape, me donne du sable, referme ma main et met la sienne par dessus. Elle dit d'une voix forte :
- Par ce sable, venant de l'oasis du désert d'El Passart, je te rends hommage. Je te rends à tes sources et tel un faucon, je te permet de t'envoler vers un monde meilleurs pour l'homme extraordinaire que tu es. Albaqi fi em alsalami ... ( repose en paix )

Des larmes coulent sur mes joues. Elle a su exactement dire ce qu'il fallait. Ma soeur a encore fait ce dont j'avais besoin. Elle me serre dans ses Bras, me donne une rose que j'embrasse. Je la porte à mes lèvres, puis à mon cœur puis la lache vers Zayn.

Le reste restera flou pour moi. Je n'ai ni aperçu la famille d'Eli. Ni écouter les proches d'Amar. Ni capter ma famille qui restait près de moi. Seule, mon cœur qui battait la chamade me rappelait que j'étais encore vivante.

A la quête du bonheur partie 2Where stories live. Discover now