Chapitre 16 : Le tourment

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" Quand rien n'est prevu, tout est possible"

** Eli :
Je me sens bien. Pour la première fois de ma vie je me sens libre et apaisé.
Aïsha est partie avec Alianne dans une des tentes. Sa tante lui parle de ses ancêtres, de leur façon de vivre en tant que nomade et cela plait beaucoup à Aïsha. Cela me laisse le temps de réfléchir à ce que je ressens.

Depuis 2 jours, nous sommes dans le désert. Loin des tumultes du palais d'El passart, loin de mes obligations de prince, je redeviens Eli. Un homme qui ressent. Un homme qui vit. Je me suis réveillé ce matin avec un corps chaud contre le mien. Celui d'Aïsha. Elle dormait paisiblement, allongée contre moi, son visage détendu. Je me suis demandée ce que j'avais fait au destin pour qu'il soit aussi clement avec moi....

Nous passons de réels bons moments, ce qui semble nous rapprocher considérablement. Je la sens détendu et cela me ravi. Petit à petit je réapprends à vivre et à faire confiance. Je sais qu'il me reste des demons à affronter mais je sais aussi qu'Aïsha et ma famille m'aide à tourner la page une bonne fois pour toute. Aïsha est différente de mon ex. Elle est tellement facile à satisfaire. Une surprise, un voyage dans le désert. Des promenades en chameau. Et j'ai droit à un superbe cadeau : son sourire et ses yeux qui brillent.

C'est là, debout face à l'oasis d'El Passart au soleil levant que je reçois un appel d'Amar BenArfi. Avant de répondre, je sais deja ce qu'il va m'annoncer. Mon cœur s'accélère. Je déglutis, respire profondément et lui répond :
- Amar.

J'entends sa respiration, forte et irrégulière :
-Eli ...
- Zayn est mort.
- Oui. Au petit matin, il s'est éteint dans son lit auprès de mes parents.

Je l'entends déglutir difficilement :
- Quand ?
- Selon ces souhaits, demain. Il voulait que ce soit dans les jardins du palais.
- On sera là, Amar.

Je l'entends sangloter.
- Merci.
- Ne me remercie pas. J'appréciais beaucoup ton oncle.
- Je sais. Nous avons passée de bon moment.

Je nous revois Amar et moi, âgé de 12-13 ans, courant dans cet immense palais de son oncle. Jouant à chat avec Soïe en cassant la plupart des objets de valeurs sous notre passage. Zayn adoré avoir du monde près de lui et surtout des enfants. On a passée nos étés à jouer dans le jardin du palais avec les cousins d'Amar et d'autres enfants du village. C'est d'ailleurs là, que Zayn m'a apprit l'importance de l'amour et de la tolérance ....

Amar me coupe dans mes pensées :
- Zara aura besoin de sa soeur.
- Aïsha ne voudra être nulle part ailleurs. On sera là en fin de journée.

Avant qu'il ne raccroche, je rajoute :
- Je suis vraiment désolé Amar. C'était un Cheikh formidable et un homme bon.
- J'espère lui arriver à la cheville.
- Pour lui. Pour Lunah, tu seras encore meilleurs. Comme quand tu nous donnais des ordres pour construire la cabane quand on avait 13 ans.

Je l'entends sourire puis clore la conversation en disant :
- à toute à l'heure.

Je raccroche en pensant à toute l'organisation. J'appelle le jet. J'appelle mes parents pour leur annoncer. J'ai besoin de temps avant de me retrouver face à Aïsha.

** Aïsha :

Assise face à ma coiffeuse mon esprit vagabonde. La surprise d'Eli. Le désert. La prophétie. L'appel d'Amar. La mort du Cheikh de Lunah. Notre départ précipité. L'appel à l'aide de ma soeur. Et puis nous y voilà. Dans cette chambre du palais de Lunah.

J'essayais une tenue officiel des bedoins d'El Passart dans l'antre de ma tante lorsqu'Eli est apparut. Il m'a regardé, les yeux vitreux. J'ai froncé des sourcils me demandant si sa famille avait des problèmes. Il m'a devancé en me regardant droit dans les yeux :
- Ta soeur a besoin de toi et même si cela ne m'enchante pas tellement, Amar aussi. Zayn, l'oncle d'Amar et Cheikh de Lunah est mort au petit matin.

Mon cœur manque un battement :
- Oh mon Dieu. Comment vont-ils ?
- Zara je ne sais pas mais Amar ne tient que grâce à ses occupations.

Je ramasse mes affaires et me précipite vers la sortie. Quand je passe près de lui, Eli m'attrape par la hanche et me prend le visage entre ses mains :
- Je serais avec toi Aïsha. Ça va bien se passer.
Je me colle avec délice contre lui, respirant avec plaisir son odeur. Il m'embrasse le cou et me laisse faire ma valise.

En deux heures, tout le monde est prévenu que nous partons. Alianne nous donne du sable sacré de l'oasis d'El Passart. Elle me dit :

- Ce sera une cérémonie privée et peu de personne comme moi pourront être présent. Rends moi un service. En souvenir de ses ancêtres Bedoins et de sa passion pour le désert recouvre le, de ce sable. Je sais qu'il aurait aimé.

Je hoche la tête. Prends le bouteille de sable et là met dans mon sac. J'entends l'hélicoptère arriver. J'enlace ma tante, l'embrasse et part retrouver Eli. Deux personnes sont déjà en train de prendre nos affaires et les ranger. Eli me tend la main et m'aide à rentrer de l'helico. Il me donne un masque. Nous décollons aussi vite.

Arriver au jet, Eli donne les ordres et vérifie si toutes nos affaire sont chargés. Je m'assois près du hublot et le regarde faire. Il semble tendu. Il vient s'assoir en face de moi. Nous décollons. Je lui demande :
- tu le connaissez bien ?

Il baisse ma tête :
- Oui.
- Alors tu connaissais déjà Amar.
- Oui.
- Eli, vas tu me répondre par oui et par non, tout le trajet ?!

Il me regarde enfin dans les yeux et se fâche :
- Tu veux savoir quoi ? Que c'était un homme bon ? Qu'il a était un modèle pour mon père lorsqu'il régnait ? Qu'Amar et moi avons jouer ensemble enfant ?

Il soupire. Je le regarde sans répondre. Il se ressaisit :
- Excuse moi. C'était un homme fort et bon et ça me fait de la peine de pensée à ça pour le moment.

Je croise les bras :
- D'accord, tu m'en parleras quand tu seras prêt.
Il hoche la tête. Il semble si vulnérable. Je lui tends les bras :
- Viens près de moi, Eli.

Il me regarde comme s'il ne me comprend pas puis se lève et s'assoit près de moi. Je pose ma tête sur son épaule et ferme les yeux. Je suis réveillé environ 1h après par mon téléphone. Eli est contre moi, les yeux fermés, sa respiration est régulière. Refusant de troubler son sommeil, je me dépêche de répondre sans regarder qui m'appelle. C'est ma soeur.

Elle me dit d'une toute petite voix :
- Aïsha - sa voix se brise - J'ai besoin de toi.
- Je sais Zara. J'arrive.
- C'est vrai ?
- Vrai de vrai. Dans 1h30 je suis près de toi.
- Comment ?
- Tu sais, il existe un mode de transport qui s'appelle l'avion.

Je sens qu'elle sourit :
- Heureusement, je sais pas comment m'habiller.

Je souris.
- Heureusement que j'arrive Alors !

A la quête du bonheur partie 2Where stories live. Discover now