15 : Un bonheur plus bas que terre

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  Je tournais en rond dans mon appartement essayant désespérément de faire passer le temps. Cela faisait presque deux jours que je n'avais pas vu les garçons et je commençais à perdre les pédales sévère. J'étais devenue vraiment accroc à leur présence mais je me retenais de les appeler pour qu'ils viennent ne voulant pas les déranger plus que je ne le faisais déjà. Je ne savais pas quoi faire de mon temps libre et je ne supportais plus les programmes à la télé.

Il était déjà presque minuit mais je n'arrivais pas à dormir. J'étais pourtant fatiguée mais sitôt que je fermais les yeux je revoyais le dos de ma mère qui s'éloignait en me laissant seule. Au moins quand je me droguais je ne pensais plus à ça et je dormais.
Ne supportant plus ce maudit appartement, je décidais de faire un tour à l'extérieur histoire de me changer les idées. Je commençais à avoir faim n'ayant rien avalé depuis le midi. Je m'arrêtais dans un petit fast food qui vendait du poulet. La femme m'aida gentiment à m'installer à la première table qui était la seule accessible avec mon fauteuil. Alors que j'attendais patiemment ma commande, deux garçons qui sentaient l'alcool s'approchèrent de moi.

*Mec 1 : Alors sa roule ?

Je le regardais avec un regard indifférent et me détournais en les ignorant royalement. Le mec rigola et son pote revint à la charge.

*Mec 2 : Ba alors ! En plus de pas marcher tu n'entends rien ?

Il posa sa main sur mon épaule et cette fois-ci je me tournais vers lui et lui jeta un regard noir.

*June : Enlève ta main tant que je te le dit gentiment.

*Mec 2 : Ouh, tu fais presque peur ! Tu vas me faire quoi ? Tu vas me rouler dessus.

Vu qu'il ne me lâchais toujours pas je pris ma fourchette et la lui planta dans sa main. Il enleva sa main en hurlant, retira la fourchette qu'il lança au sol et me donna une claque avec le revers de sa main. Je m'avançais alors vers lui et lui roula sur le pieds. Il tendit alors son poing vers moi mais son pote le retint.

*Mec 1 : Laisse, tu vois bien qu'elle est folle. En plus elle est handicapée, si tu la blesses c'est toi qui aura des problèmes.

Il s'énerva mais finit par écouter son pote et sortit du restaurant. La serveuse arriva alors avec mon plat et s'excusa pour le mauvais comportement de ces clients. Je la remerciais en lui disant que ce n'était aucunement de sa faute et engloutis ma commande rapidement.

Après avoir payé, la serveuse m'accompagna jusqu'à la sortie. Il pleuvait des cordes et je n'avais qu'une petite robe blanche et une petite veste en cuir. Je poussais un maximum sur mes roues pour avancer le plus vite possible mais j'étais déjà trempée et serait sûrement malade le lendemain. Il devait être un peu plus d'une heure du matin et les rues commençaient à devenir plus calme bien qu'elle soit encore énormément éclairé. Tout d'un coup, quelqu'un stoppa mon fauteuil dans son élan. Mon pouls s'accéléra comme pour me prévenir d'un danger. Je voulu redémarrer mais quelqu'un tenait fermement les poignées. Il s'approcha de mon oreille et mon sang se glaça.

*Mec 2 : Comme on se retrouve. Je pense que tu as besoin que quelqu'un t'apprenne à respecter les gens et à garder ta place l'handicapé.

Il me prit sous les bras et me jeta hors de mon fauteuil comme une vulgaire poupée de chiffon. Cependant, je n'étais pas décidée à me laisser faire. J'essayais de me relever et finis par réussir à me piquer debout en m'appuyant sur le mur.

*Mec 2 : Oh, comme c'est mignon. Bébé a appris à marcher alors ? Et que sais-tu faire d'autre ?

J'essayais de marcher dans sa direction mais finis par retomber à cause de mes jambes encore peu stable. Il s'approcha de moi et me regarda de plus près avec un petit sourire aux lèvres.

*Mec 2 : Tu es plutôt mignonne pour une handicapée.

Je fixais le sol en me doutant des idées perverses qui lui passaient en tête et profita d'une minute d'inattention pour attraper son pied et le mordre mollet. L'homme me donna un coup de pieds au visage sous l'effet de la douleur, poussa mon fauteuil au loin et me laissa allongée au sol sous la pluie battante. Ma lèvre ouverte par son coup de pied me faisait horriblement mal mais malgré cela, je souriais. Pour une fois je m'étais défendu seule sans l'aide de personne même si j'avais bien faillis y passer cela me rendais heureuse.  


Du noir à la lumièreWhere stories live. Discover now