1 : Un anniversaire à la hauteur de ma vie

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J'étais dans la rue, allongée au sol recroquevillé sur moi même. Mais qu'est-ce que je foutais en plein centre de New York ? Et pourquoi même loin de mon ancienne vie j'étais toujours aussi mal ? Je pensais qu'en quittant la France et repartant à zéro je deviendrais quelqu'un d'autre, de plus sérieux. Mais je crois qu'on ne peut jamais changer réellement qui on ai surtout quand est quelqu'un comme moi. Pour résumer ma vie il suffisait de trois mots : orpheline, adolescence et drogue.


J'avais été retirée à ma mère à l'âge de trois ans et elle n'avait jamais cherché à me revoir. Vous pouvez comprendre pourquoi je n'ai pas vraiment confiance en l'être humain ? Il est vrai que j'aurais pu me battre pour avoir une meilleure vie mais j'étais nul à l'école et surtout, cela ne m'intéressais absolument pas. À 16ans, après avoir fugué à plusieurs reprises, j'avais définitivement pris la fuite. Je vécu dans la rue un moment et fit des rencontres qui ne m'ont pas vraiment aidé. Je commençais alors à me droguer et finis par commencer à en vendre. Au bout d'un certains nombres de mois, j'avais gagné assez d'argent pour faire de faux papiers et quitter la France définitivement.
J'avais choisis New York car je rêvais de devenir actrice. D'ailleurs, j'ai un petit conseil pour vous, n'allez jamais à une audition après avoir passer la nuit à vous poudrer le nez dans une boite de nuit miteuse. J'avais déjà fait plusieurs auditions mais n'avais jamais été prise. Il y avait deux raisons à ça : j'étais trop défoncée ou, quand ce n'étais pas le cas, j'étais tellement en manque que j'étais incapable de me concentrer.

Si j'étais dans cet état là, au sol, en pleine rue, ce jour là, c'était parce que j'avais fêter mon anniversaire la veille. Enfin pour être exacte, j'avais voulu oublier ma venue au monde. J'avais passer la nuit dans une boîte de nuit tenue par un des plus gros dealer de New-York. Il laissait rarement entrer les gens aussi jeunes que moi mais il se trouvait que je plaisais énormément à son frère, Donovan. Je l'avais rencontré un jour où je cherchais un dealer. J'étais particulièrement en manque et tremblait tellement que je ne pouvais plus tenir quelque chose dans ma main. Donovan m'avait alors dépanné et m'avait ensuite vendu quelque gramme pour que je tienne la semaine.
Le problème était que Donovan ne m'intéressait pas mais ce n'est pas vraiment le genre de type à qui on dit non. Puis franchement, quand on est une junkie en manque, on ne s'arrête pas au physique et regarde encore moins si la personne te veux du bien ou non. Il m'avait invité à passer la nuit en boîte de nuit et m'avait payé de quoi fêter dignement mon anniversaire. Il avait ensuite essayé de m'embrasser et comme j'avais refusé, j'avais finis dehors la lèvre éclatée et un œil au beurre noir. Je m'étais sans doute évanouie par la suite. On peut dire que je ne commençais pas vraiment bien ma dix-huitième année. J'avais envie de partir d'ici. Finalement New York n'était pas fait pour moi.

Ce matin là, je rentrais dans mon petit appartement miteux, pris mes affaires, l'argent planqué dans ma boîte de lessive et partit à l'aéroport. Je n'avais aucune idée d'où je voulais aller mais je voulais partir. Je devais allez loin mais dans un pays où je saurais communiquer sans problème. J'avais le choix soit avec un pays anglais, soit un pays francophone ou la Corée. Je savais parler Coréen grâce à une des éducatrices qui travaillait à l'orphelinat. Elle avait essayé de me comprendre et m'avait protégé à plusieurs reprises lors de mes fugues. Elle m'a aussi fait découvrir certaines coutumes de son Pays et m'avais rendu complètement accro à la Kpop. Voilà au moins une drogue qui ne me rendait pas malade. Je savais que là bas, c'était la période des concerts et j'avais toujours rêvé de voir mes groupes préférés en direct alors pourquoi pas tenter ma chance là bas après tout.
Je pris donc un aller simple pour la Corée et décolla quelques heures plus tard vers mon nouveau pays d'adoption. À ce moment là, j'étais encore loin de m'imaginer que ce choix changerais le cours de ma vie et que bien des épreuves m'attendaient encore.


Du noir à la lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant