His Daughter (J.McVey)

XII

Le châtain se mit à suivre discrètement les deux jeunes Allister se dirigeant chez eux. Au détour d'une rue, alors qu'il pensait avoir cinq mètres d'écarts avec eux, il sursauta quand il vit Théa, les bras croisés, juste en face de lui.

"Qu'est-ce que tu veux? Questionna-t-elle.
-Oh rien je... Je me disais que vous aviez faim et que j'aurai pu vous payer à manger ou un truc comme ça. Au fait, ma veste, tu peux la garder. Il y a pas de problème. Sourit le jeune homme."

La rousse soupira longuement et ôta le vêtement de ses épaules en lui tendant.

"Mais, je viens de te dire que...
-Comme tu l'as toi même dis à madame Jenkins, "C'est pas une histoire de cœur, c'est juste une putain d'histoire de cul." je pense donc qu'il est inutile que je cherche à devenir ton amie ou quoi que ça soit d'autre si tu ne me considère que comme une occasion de rentrer ta... Dit-elle en jetant un regard à Eliott. Ta virilité là où tu le souhaite depuis le début. Donc ton petit manège de "Eliott est mon ami", "Je veux vous aider" ou même, "J'aurai aimé faire parti de ton quotidien", tu peux l'oublier. Tu peux nous oublier James. Je pense que tu as déjà assez foutu le bordel dans nos vies comme ça."

Elle ne le laissa pas rajouter quoi que ça soit de plus qu'elle se retourna et parti, Eliott sur ses talons, faisant bouger ses bouclettes brunes au gré de son trottinement aux côtés de sa sœur.

James se sentait comme un con. Jamais il n'aurait dû dire de telles paroles à cette madame Jenkins! C'était évident qu'elle allait le redire à Théa un jour ou un autre. Ce qui l'étonnait le plus, c'était qu'avant de retrouver Eliott, Théa semblait attachée à lui et là, quelques minutes plus tôt, c'est comme si ça n'avait pas été la même personne en face de lui. Il avait vu quelque chose de triste dans ses yeux alors qu'elle lui déballait ses quatre vérités et il devait l'avouer, ça lui avait fait mal au cœur de savoir qu'il l'avait blesser.

Il prit finalement la décision de rentrer chez lui, tant pis pour Théa si elle rencontrait un nouveau problème, elle n'aurait pas à venir couiner devant son lycée pour obtenir un peu d'aide. Étrangement, une fois dans sa chambre, il s'assit à son bureau et commença à travailler ses cours, chose qu'il n'avait pas faite depuis quelques années maintenant et, même lui, était étonné et fier de sa propre personne.

Plusieurs fois, il eut envie de lui envoyer un message, car Connor avait prit soin de lui envoyer son numéro mais, à chaque fois qu'il souhaitait insérer quelque chose dans la zone de texte, il ne savait pas quoi écrire. Des excuses? Un simple salut? Et puis, comment aurait-elle réagit en réalisant que c'était James et pas Connor? Elle aurait ressentie ça comme une sorte de trahison, très certainement.

Une semaine se passa sans que James ne cherche à entrer en communication avec la jeune femme et sans qu'elle ne vienne devant son lycée pour l'implorer de l'aider à quoi que ça soit.

Un vendredi soir, dans un bar où Théa travaillait, sa collègue, Aurore, ne cessait de lui parler de fêtes et d'activités amusantes que faisaient tout les jeunes de leurs âges.

"Théa, tu devrais sortir plus souvent, tu le sais bien! Incita la jeune femme.
-Non, je te promet que les fêtes ça n'est pas mon trucs.
-Mais les beaux jours reviennent, c'est l'occasion de te trouver un beau garçon avec qui sortir! Il n'y en a pas un qui te plaise?
-Non, aucun. Les hommes sont des connards finis. Affirma-t-elle en nettoyant un verre."

Son amie se gratta la nuque en faisant une grimace. Théa la détaillait tout en faisant la vaisselle. Aurore venait d'avoir vingt ans et son carré brun lui arrivait aux épaules, comme toujours. Elle avait une classe indescriptible, à la fois dans ses gestes et dans son style. Théa avait toujours été persuadée que c'était parce qu'elle venait d'une famille haut placée. La brune était obligée de travailler dur avant de pouvoir prétendre reprendre l'entreprise de son père et ça ne la dérangeait pas, elle était une bosseuse de nature comme elle aimait le répéter.