Chapter 11: La Voie de Harry

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Une semaine avait passé depuis l'arrivée de Harry chez Brighton. Les cours s'enchaînaient, jamais semblables, tous apportant leur lot de nouveautés, de réflexions, de connaissances et de résultats plus ou moins concluants. Si on lui avait dit qu'il pouvait être si doué, Harry n'en aurait rien cru : pourtant, la méthode d'enseignement de son hôte lui démontrait que son potentiel n'avait jamais été exploité comme il le fallait. Certes, il n'était pas non plus un surdoué, mais jamais il n'avait compris la métamorphose ainsi, jamais il n'avait aussi bien appréhendé le plus complexe des sortilèges, jamais il n'aurait eu l'idée d'associer la botanique aux potions. Brighton l'avait fait, lui, sauf pour leur premier cours, mais il appliqua cette méthode pour la suite : présenter une plante, identifier les ingrédients et les propriétés de chacun d'eux, puis en choisir un pour que Harry prépare une potion avec.

Le mercredi, Harry était de nouveau dans la salle de classe aménagée par Brighton, où il passait le plus clair de ses journées, mais ce n'était pas pour un cours de potions : la présentation du « comportement d'un guerrier » ne s'était pas faite le week-end, Brighton qui l'ayant décalée à ce matin même, mais il apparut que le vieil homme avait autre chose en tête.

− J'ai beaucoup réfléchi, annonça-t-il quand Harry et lui se retrouvèrent devant le tableau mobile. Votre phrase lancée à la figure de ce Serpentard est la preuve qu'il y a un profond potentiel dans votre caboche, fils, et c'est ce potentiel que nous allons exploiter pour en faire votre plus grande arme.

− Comment ça ?

− Vous êtes un rebelle ! s'exclama Brighton d'un ton joyeux. Vous avez montré à ce prétentieux que vous êtes certes nouveau, mais en aucune manière impressionnable ou du genre à vous soumettre. Il suffit de regarder tous les autres élèves et leurs réactions : ils acceptent de vivre dans la crainte de cet imbécile, mais pas vous. Même si je ne connais pas ce Mulciber, je peux vous garantir qu'il ressasse la scène de l'ascenseur depuis vendredi. Vous lui avez montré que vous étiez une forte tête, qu'il ne vous faisait pas peur avec ses manières de grosse brute - et ça, c'est quelque chose qui le perturbe probablement encore, d'autant que votre dernière phrase lui a souligné un détail auquel il n'avait pas pensé en vous abordant.

− Heu... lequel ? demanda Harry, perplexe.

− Vous êtes un inconnu, une énigme, un mystère, dit Brighton. Vous êtes le Morgan des élèves de Poudlard, si je puis dire. On sait que vous ressemblez à James Potter, mais après ? Où êtes-vous né ? Comment parlez-vous le plus parfait anglais qui soit alors que vous n'avez pas grandi en Grande-Bretagne ? Mais surtout, la question que Mulciber doit se poser, c'est : pourquoi êtes-vous si sûr de vous quand vous affirmez que l'année à venir pourrait être déplaisante pour lui ?

− J'ai lancé ça sans trop réfléchir, dit Harry, sur la défensive.

− Eh bien, assumez, maintenant ! répliqua Brighton avec fougue. J'ai entraperçu un souvenir où vous étiez une sorte de professeur pour vos camarades, non ?

− Oui, admit Harry.

− C'est parce que vous avez l'étoffe d'un leader, Harry ! Par votre présence à Poudlard, vous pourriez secouer pas mal de mentalités, bousculer pas mal de choses. Tout ce qu'il vous manque, c'est la mentalité qui va avec : le rebelle-leader qui revient sans cesse sur ses provocations n'est ni rebelle, ni leader, mais lâche. Il recule dès qu'il se retrouve face à une situation compliquée qu'il a lui-même engendrée. Vous, par contre, vous avez le potentiel pour aller de l'avant, montrer que les élèves de Poudlard sont de simples élèves. Vous pourriez devenir pour tous les étudiants comme Mulciber, ce que Dumbledore est pour les Mangemorts.

− Sauf qu'ils sont plus nombreux, objecta Harry. Et loin d'être incapables, Dumbledore lui-même dit que c'est l'une des générations d'étudiants les plus talentueuses qu'il ait jamais connues.

les reliques des ainesWhere stories live. Discover now